Kaman
Elite
- [list:b080a563b2]Aeon Flux

________________________________________Fiche technique
- [list:b080a563b2]
- Karyn Kusama
- Charlize Theron
- Frances McDormand
- Marton Csokas
8 février 2006
1h33min

________________________________________Synopsis
Dans un XXVème siècle apocalyptique, une maladie a rayé la quasi-totalité de la population mondiale, à l'exception d'une ville fortifiée, Bregna, dirigée par une assemblée de scientifiques. Un groupe de rebelle vivant sous terre, les Monican, emmené par The Handler envoie leur meilleur élément, Aeon Flux pour assassiner l'un des plus hauts dirigeants du pouvoir en place.

________________________________________Critique
Avant d'entrer dans la critique intrinsèque du film, j'aimerais préciser, sans toutefois blâmer qui que ce soit, que je n'ai absolument pas saisi les reproches (nombreux...) formulés à l'encontre de ce film. En effet, si le thème de la société contrôlée se fait récurrent sur grand écran, elle n'en est pas moins traitée ici d'une manière qui mérite d'être soulignée.
Plusieurs choses surprennent dès les premières minutes, mais il en est une qui sautera aux yeux de tout le monde: l'immense soin apporté au monde créé pour donner un décor à cette histoire futuriste, que l'on apprécie ou non. Et ces décors, je les ai plus qu'appréciés, ils m'ont réellement charmé. Un charme que dégage la symbiose entre fond et forme, l'envie d'un réel mélange culturel pour symboliser les vestiges d'une civilisation disparue. Que ce soit au travers du baroque, de l'antique ou du quasi-préhistorique, la trame du passé traverse ce film de part en part, non sans avoir la finesse de ne pas étouffer l'idée qui s'offre à nous.
C'est bien de celà qu'il est question, d'une société plongée dans le futur mais condamnée à vivre sur les bases d'un passé inavouable. Aussi, la manière de présenter un mal-être auquel ces humains sont en proie en ignorant totalement le pourquoi se présente comme un leitmotiv qui, bien que léger, procure un plaisir, une envie de suivre le récit. S'il ne s'agit pas, à proprement parler, de questions existentielles, l'intention de faire réagir passe relativement bien. C'est un contexte dénué de "futurisme" qui s'offre à nous, tant visuellement qu'idéologiquement.

Comment ne pas s'étonner de se voir donner une vision du futur qui, si elle est définitivement technologique, ne s'en sert pas comme prétexte pour donner lieu à un véritable musée de ce que l'imagination du réalisateur a à nous proposer. En réalité, il y a une esthétisation de la technologie qui va vraiment à l'encontre de ce qui se fait habituellement, pas de gadgetisation extrême, pas d'explosions dans tous les sens. Au contraire, le tout s'imbrique de manière plus qu'appréciable et apporte quelques subtilités à la mise en scène.
On pourra dire que c'est devenu monnaie courante dans ce genre de films d'apporter sa touche personnelle à la mise en scène des combats (cfr: Matrix, Equilibrium,...) mais force est de reconnaître que l'onirisme présent tout au long du film donne une saveur toute particulière à l'approche qu'en a la caméra. Outre les décors et la plastique remarquable de l'héroïne, le visuel bénéficie d'un soin remarquable avec des cadrages et des choix de couleur plus que judicieux.
Mais justement, la faiblesse se situe peut-être dans cette surenchère visuelle. Dans le fait que certaines choses, telles les véritables chorégraphies des personnages, soient stylisées à l'excès. Seule la vraie scène de combat vient entacher le tableau par son manque total d'originalité, mais celà suffit à laisser un arrière-goût de manque de régularité. Autre ombre au tableau, le jeu des acteurs, irrégulier au possible, bien que l'on notera la prestation assez surprenante de Marton Cskoas.
Au final, il y a des pours et des contres, et les contres ont quelque peu tendance à trop peser dans la balance face à tous ces aspects positifs. Néanmoins, et parce que j'ai vraiment été supris par le charme qui se dégage de ce film, je lui mettrai la note suivante:
7/10