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Procès du rappeur Hamé: la dénonciation des violences policières en question
12/11
19:11 Le procès du rappeur du groupe parisien "La Rumeur", Hamé, poursuivi vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris par le ministère de l'Intérieur, a tourné au débat sur la légitimité d'une dénonciation, même outrancière, des violences commises par la police.
Hamé, 29 ans, comparaissait sur plainte du ministère pour avoir, dans un fanzine diffusé parallèlement à la sortie d'un album du groupe en avril 2002, dénoncé "les humiliations policières régulières" infligées aux jeunes de banlieue.
Il est également prévenu de diffamation à l'égard des forces de l'ordre pour avoir écrit que "les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété".
Devant le tribunal, Hamé, calme et posé, a expliqué n'avoir pas voulu "faire de la police un bouc-émissaire". "Je dis juste qu'elle est l'un des éléments parmi d'autres qui empoisonnent la vie des quartiers populaires", a-t-il dit dans un salle d'audience archi-comble.
"La question des abus policiers doit être posée", a-t-il affirmé, assurant s'être référé aux expériences subies par "trois générations de populations immigrées encore vivantes" qui, du 17 octobre 1961 (manifestation d'Algériens violemment réprimée à Paris, ndlr) en passant par le décès emblématique de Malik Oussékine jusqu'à des bavures plus récentes, "ensanglantent la mémoire collective des quartiers populaires".
L'historien Maurice Rafjus, cité à la barre par la défense, a souligné que "175 décès des suites d'une intervention policière étaient survenus entre 1977 et 2002".
Parmi ces décès, "on trouve une majorité de jeunes d'origine maghrébine", a-t-il relevé.
Pour un autre témoin de la défense, Fabien Jobard, chercheur en sociologie au CNRS, le débat doit se focaliser sur "l'opacité de l'institution policière" concernant les bavures. "Comment s'étonner de l'outrance (du propos du rappeur, ndlr) lorsque de l'autre côté, on ne trouve que le déni ?", s'est-il interrogé.
L'avocat du prévenu, Maître Dominique Tricaud, a quant à lui vivement attaqué l'ancien ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en poste lors du dépôt de la plainte.
"M. Sarkozy s'en moque, des policiers. Il a déposé cette plainte pour deux raisons: d'abord parce qu'il subissait la forte pression de syndicats de police d'extrême droite et d'autre part, parce qu'il voulait interdire que l'on parle des bavures parce que c'est un problème pour son plan de carrière", a-t-il estimé.
Rappelant le contexte dans lequel ont été rédigés les propos du rappeur - "une campagne électorale pour la présidentielle hystérique contre ceux qu'on appelle les jeunes à casquette" - Me Tricaud a demandé au tribunal la relaxe pour son client car "ce n'était plus l'outrance contre le déni, mais l'outrance contre l'outrance".
Le ministère public représenté par la procureur Sandrine Alimi-Uzan a implicitement requis la relaxe.
S'agissant du passage évoquant des "centaines de nos frères abattus par les forces de police", elle estimé que la diffamation était constituée, notamment en raison du caractère "globalisant" du propos mais que la bonne foi du prévenu "pourrait être retenue" car ses écrits se situaient dans le cadre d'un débat "pas illégitime".
S'agissant des "humiliations policières régulières", la diffamation n'est pas constituée, a-t-elle déclaré.
Jugement le 17 décembre.
source: voila.fr
La Rumeur sur GamerZ
Dernier album: regain de tension
Présentation du groupe
12/11
19:11 Le procès du rappeur du groupe parisien "La Rumeur", Hamé, poursuivi vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris par le ministère de l'Intérieur, a tourné au débat sur la légitimité d'une dénonciation, même outrancière, des violences commises par la police.
Hamé, 29 ans, comparaissait sur plainte du ministère pour avoir, dans un fanzine diffusé parallèlement à la sortie d'un album du groupe en avril 2002, dénoncé "les humiliations policières régulières" infligées aux jeunes de banlieue.
Il est également prévenu de diffamation à l'égard des forces de l'ordre pour avoir écrit que "les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété".
Devant le tribunal, Hamé, calme et posé, a expliqué n'avoir pas voulu "faire de la police un bouc-émissaire". "Je dis juste qu'elle est l'un des éléments parmi d'autres qui empoisonnent la vie des quartiers populaires", a-t-il dit dans un salle d'audience archi-comble.
"La question des abus policiers doit être posée", a-t-il affirmé, assurant s'être référé aux expériences subies par "trois générations de populations immigrées encore vivantes" qui, du 17 octobre 1961 (manifestation d'Algériens violemment réprimée à Paris, ndlr) en passant par le décès emblématique de Malik Oussékine jusqu'à des bavures plus récentes, "ensanglantent la mémoire collective des quartiers populaires".
L'historien Maurice Rafjus, cité à la barre par la défense, a souligné que "175 décès des suites d'une intervention policière étaient survenus entre 1977 et 2002".
Parmi ces décès, "on trouve une majorité de jeunes d'origine maghrébine", a-t-il relevé.
Pour un autre témoin de la défense, Fabien Jobard, chercheur en sociologie au CNRS, le débat doit se focaliser sur "l'opacité de l'institution policière" concernant les bavures. "Comment s'étonner de l'outrance (du propos du rappeur, ndlr) lorsque de l'autre côté, on ne trouve que le déni ?", s'est-il interrogé.
L'avocat du prévenu, Maître Dominique Tricaud, a quant à lui vivement attaqué l'ancien ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, en poste lors du dépôt de la plainte.
"M. Sarkozy s'en moque, des policiers. Il a déposé cette plainte pour deux raisons: d'abord parce qu'il subissait la forte pression de syndicats de police d'extrême droite et d'autre part, parce qu'il voulait interdire que l'on parle des bavures parce que c'est un problème pour son plan de carrière", a-t-il estimé.
Rappelant le contexte dans lequel ont été rédigés les propos du rappeur - "une campagne électorale pour la présidentielle hystérique contre ceux qu'on appelle les jeunes à casquette" - Me Tricaud a demandé au tribunal la relaxe pour son client car "ce n'était plus l'outrance contre le déni, mais l'outrance contre l'outrance".
Le ministère public représenté par la procureur Sandrine Alimi-Uzan a implicitement requis la relaxe.
S'agissant du passage évoquant des "centaines de nos frères abattus par les forces de police", elle estimé que la diffamation était constituée, notamment en raison du caractère "globalisant" du propos mais que la bonne foi du prévenu "pourrait être retenue" car ses écrits se situaient dans le cadre d'un débat "pas illégitime".
S'agissant des "humiliations policières régulières", la diffamation n'est pas constituée, a-t-elle déclaré.
Jugement le 17 décembre.
source: voila.fr
La Rumeur sur GamerZ
Dernier album: regain de tension
Présentation du groupe