La Wallonie attend toujours sa bataille du «triple play»
M.V.O.
Mis en ligne le 31/08/2006
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Triple play = télévision + téléphonie + Internet.
Belgacom, Telenet et Coditel s'affrontent déjà activement sur ce terrain, les câblos wallons toujours pas.
Si tu marches sur mes plates-bandes, je marche sur les tiennes. Voilà, en gros, comment peut se résumer le «triple play» qui consiste à offrir la télévision, l'Internet et la téléphonie fixe dans un seul et même «package». Si on y ajoute la téléphonie mobile, on parle alors de «quadruple play».
La bataille du «triple play» oppose deux camps: d'un côté, les câblos - qui vendent désormais l'Internet et la téléphonie en plus de la traditionnelle télédistribution - et de l'autre, les opérateurs télécom - qui ont fait le chemin inverse en se lançant dans la télévision.
«La généralisation du triple play n'est qu'une question de temps», affirme Willem Verbiest, d'Alcatel, un des principaux fournisseurs de technologie dans ce domaine. «Rien que chez Alcatel, nous avons déjà vendu des solutions de triple play à 35 opérateurs à travers le monde. Et il y en a plein d'autres qui démarrent. La technologie n'en est pourtant qu'à ses balbutiements. A l'avenir, on pourra écouter ses messages téléphoniques sur sa télévision, ou commander un film à la demande par SMS, par exemple. C'est aux opérateurs de se montrer créatifs.»
Voo à la mi-octobre
En Belgique, la guerre du «triple play» s'est concentrée jusqu'ici sur la Flandre, où Telenet a réussi à prendre d'importantes parts de marché à Belgacom dans l'Internet et dans la téléphonie (lire ci-contre). L'opérateur historique a répliqué avec des gros moyens en lançant Belgacom TV et en s'adjugeant les droits télé du football belge. Après des débuts un peu difficiles, son offre devrait facilement dépasser les 100 000 clients d'ici la fin de l'année.
Reste à voir maintenant comment vont répliquer les câblos dans la partie francophone du pays. A Bruxelles, Coditel a une offre «triple play» depuis avril mais en Wallonie, les choses continuent à traîner.
Alors que l'on s'attendait à ce que l'ALE (Liège) et Brutélé (Charleroi et Bruxelles) lancent leur «package» dans les jours à venir sous la marque Voo, ce lancement a été reporté à la mi-octobre. «Nous préférons d'abord nous assurer que le service est parfaitement au point avant de le commercialiser», dit Stéphane Moreau, le directeur général de l'ALE. «Mais je ne me fais pas de soucis par rapport à Belgacom TV: leur nombre d'abonnés reste très faible si l'on songe aux moyens colossaux mis en oeuvre. Par ailleurs, notre offre sera moins chère que la leur. Ce sera aux clients de comparer.»
Et puis, il y a les huit autres câblos wallons qui n'ont toujours pas trouvé de partenaire pour se lancer à leur tour dans la bataille. Telenet et Altice (le propriétaire de Coditel) sont tous deux candidats acquéreurs - ils devraient chacun remettre une nouvelle offre le 6 septembre - mais Voo, qui est également intéressé, continue à contester (et donc à retarder) la procédure de mise en vente (LLB du 30/0
. On n'a pas fini de parler de «triple play» en Wallonie.
© La Libre Belgique 2006
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