La Pornographie ou l'école du viol
Le spectateur de films pornographiques est–il enclin à reproduire les scènes visionnées ? La pornographie est-elle une école du crime sexuel et donc dangereuse pour l'homme et la société ? Le débat est ouvert.
Dans les années 60 et 70, nombreux étaient ceux qui prévoyaient que davantage de pornographie entraînerait moins de frustration, donc moins de violence sexuelle.
Une criminalité sexuelle en pleine expansion…
Pour ce qui est de la pacification des pulsions sexuelles, le constat est amer : la banalisation de la pornographie s'est accompagnée, partout en Occident, d'une escalade fulgurante de la délinquance et de la criminalité sexuelles. En France, de 1985 à 1990, le nombre de plaintes pour viol a augmenté de 62 %, soit presque 10 % par an, une progression impossible à réduire à la tendance accrue des victimes à porter plainte.
Faut-il voir un lien de cause à effet entre la massification du marché pornographique et la montée de la violence sexuelle ? La question mérite d'être posée.
Des arguments pour un lien entre pornographie et criminalité sexuelle
En 1984, une nouvelle commission américaine soulignait, entre autre, que les Etats américains ayant légalisé la pornographie avaient connu la plus grande augmentation du nombre de viols, et que 81 % des violeurs-meurtriers récidivistes se déclaraient lecteurs assidus de pornographie, et animés du désir d'imiter ce qu'ils y voyaient.
Trois ans après le rapport Meese, le tristement célèbre Ted Bundy, exécuté pour le viol et l'assassinat de 28 jeunes femmes, apporta dans ses confessions une confirmation spectaculaire de l'impact de la pornographie sur une personnalité issue d'un milieu familial sain, et a priori dénuée de pathologie psychique : "Il fallait que je voie des images toujours plus violentes, plus descriptives. C'est comme une drogue, tu conserves une excitation insatiable jusqu'au point où la pornographie ne peut plus te satisfaire".
Sensibles à ce genre de témoignage, un certain nombre de psychiatres travaillant en milieu carcéral n'hésitent plus, aujourd'hui, à dénoncer, chez certains, un comportement addictif de la pornographie, et le rôle de cette dépendance dans leur passage à l'acte.
Pour le Dr Bernard Cordier, membre d'un groupe de travail interministériel santé-justice, le rôle conditionnant de l'image de violence sexuelle tombe sous le sens : "Les théories les plus élémentaires sur l'apprentissage et le conditionnement montrent que plus on entretient une appétence au niveau du fantasme, plus elle est forte". Même son de cloche chez le Dr Michel Dubec, expert près la Cour d'appel de Paris : "Il ne fait aucun doute que la pornographie est, d'une manière générale, un facteur incitatif en matière de criminalité sexuelle". Autant de jugements qui, en tout cas, devraient inciter à ouvrir le débat sur l'un des aspects les plus inquiétants du pouvoir de l'image.
Quand la fiction rejoint la réalité ?
Lors des récents procès de mineurs impliqués pour viols en réunion, les confrontations entre victimes et accusés ont montré qu'outre l'effet d'entraînement du groupe, la représentation de la sexualité dans les films pornographiques avait biaisé leur perception de la sexualité. Au cours des "tournantes", aussi appelés "plans pétasses" par certains jeunes, toute une bande abuse de la copine de l'un d'entre eux. Les adolescentes sont ensuite accusées d'être des filles faciles, voire aguicheuses, et d'être consentantes. Il est difficile d'affirmer qu'ils agissent sous l'influence des images qu'ils ont vues, faute d'évaluation chiffrée suffisamment nombreuses sur le sujet, mais psychologues, psychiatres, assistantes sociales et infirmières scolaires aux contacts des ados disent percevoir cette porosité. Une enquête menée en 2001 par Marie Choquet de l'INSERM1 dans 21 établissements de Gironde fait apparaître que 12 % des filles et 3 % des garçons consultants à l'infirmerie ont été victimes de violences sexuelles.
Savoir mettre des limites
Le danger vient de la restriction de la sexualité à cette vision de l'acte sexuel comme une pure performance physique, réduisant l'amour à l'état d'objet de consommation courante. "Nous ne sommes pas que des machines désirantes" souligne Michela Marzano, philosophe et organisatrice du colloque.
Les mesures de protection par cryptage des films et l'harmonisation des différentes législations paraissent nécessaires pour protéger les mineurs des images trop crues. Mais il est certainement tout aussi urgent que les parents instaurent un dialogue avec leurs enfants, pour faire appel à leur intelligence et les accompagner dans la découverte d'une sexualité épanouie.
doctissimo.fr
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28/11/2004 à 19:18 Profil Mini Profil Mini Profil
heal
Nouveau bladinaute
Inscrit le: 21/11/2004
Envois: 696
Pornographie = école du viol
Moi je suis totalement contre la pornographie:
-elle humilie les femmes et donne d'elles une image fausse
-elle privilégie les fantasmes masculins de domination
-elle réduit les humains à des machines à sexe
-les images sont de plus en plus violentes
-elle met en scène une vision très mécaniste de la sexualité
-elle impose les fantasmes des autres, en général de vieux cochons pervers
-elle détruit l'imagination romantique des enfants et des jeunes
-les jeunes enfants y ont accès dans le dos des parents, sans recul et explication possibles
-elle incite au mépris de l'autre sexe
-elle dissocie sexualité et amour
-elle impose un modèle de sexualité mécaniste au détriment de l'imagination personnelle, subtile, délicate et créative
-elle est centrée sur le sexe et néglige les caresses et le reste du corps
-elle nie le respect de l'autre
-elle valorise le marteau piqueur de l'homme
-elle nie les subtilités du sexe de la femme
-elle impose la fellation au détriment du cuni
-elle fait croire que le désir de l'homme est incontrolable
-elle favorise la dépendance à des scènes de plus en plus violentes