Que ça circule ne me dérange pas mais maintenir volontairement ces pays dans leur situtation "peu enviable" ou y maintenir un dictateur à la solde de grandes entreprises du nord tout en leur pillant leurs ressources et leurs cerveaux....
Récemment 3 italiens se sont fait kidnappés ICI
Mon travail presque final est disponible ICI , la version finale je la possède seulement sur papier. C'est un travail de groupe réalisé dans le cadre d'un séminaire sur la dette du tiers-monde dirigé par le professeur d'économie Vincent Vansteeberg il y a 2 ans à l'UCL
:arrow: Les chiffres de la dette
[Vins], voilà qqs explications ( qui sont dans le travail complet)
A. Les interventions et objectifs du FMI et de la Banque mondiale
Le FMI et la Banque mondiale interviennent de deux manières différentes:
1. Les projets (Banque mondiale)
Ceci consiste à octroyer des prêts pour des projets précis, comme la construction d'infrastructure, le but étant de stimuler le développement des industries.
Critique :
Une critique qui est faite à la Banque Mondiale est que les intérêts des multinationales occidentales sont favorisés dans le choix des projets, au mépris des populations locales. (Stiglitz, 2002)
2. Les plans d’ajustement structurel (FMI & Banque mondiale)
Le but des plans d'ajustement structurel est d'équilibrer la balance des paiements des pays lourdement endettés. Pour atteindre ce but, le FMI et la Banque mondiale imposent un certains nombre de politiques économiques et financières, connues sous le nom de « conditions » du FMI. La conditionnalité permet au FMI de vérifier que les prêts sont bien utilisés pour résoudre les difficultés économiques de sorte que le pays créditeur soit en mesure de rembourser. (FMI, 2005)
Pendant les années 1980 et 1990, ces conditions se sont regroupées autour de trois principes établis au "consensus de Washington", un consensus entre le FMI, la Banque mondiale et la Trésor Américain sur la bonne politique à suivre pour les PED. Ce consensus a marqué le passage d' une orientation initialement keynésienne à une idéologie du libre marché en termes de développement (Stiglitz, 2002):
a) Libéralisation
(i) Libéralisation du commerce
- La politique du libre-échange et la suppression des barrières douanières: la spécialisation d'un pays dans le domaine pour lequel il a un avantage comparatif, et le développement de ses exportations lui permet d'augmenter ses recettes. Beaucoup de pays en développement se sont ainsi spécialisé dans les matières premières, et ont destiné leur production à l'exportation. Les recettes ont ainsi contribué à rembourser la dette
Critiques (Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982; Stiglitz, 2002) :
- La spécialisation a créé une dépendance, et une forte sensibilité aux fluctuations du marché comme la démontré la chute des cours des matières premières dans les années 1980.
- Les producteurs du Sud, bénéficiant rarement d'économies d'échelle ou des technologies modernes, n'étaient pas en mesure de soutenir la concurrence de produits manufacturés venant des pays développés. Des industries du Nord se sont facilement imposées sur la marché local (et parfois, une fois la concurrence locale éliminée, ont établi un monopole). Ceci a provoqué faillites, chômage, et parfois augmentation des prix.
- S'ils exigent l'ouverture immédiate des marchés dans les PED, les pays du Nord ont pourtant eux-mêmes pris soin de réaliser la leur lentement et méthodiquement, et lorsqu'ils étaient à un niveau de développement plus avancé. Ils demeurent d'ailleurs à l'heure actuelle relativement protectionnistes et subventionnent même certains produits (textile, agriculture) dont les pays du Sud détiennent l'avantage comparatif, les empêchant ainsi de les exporter chez eux.
(ii) Libéralisation des marchés financiers
- Libéralisation des mouvements des capitaux, Selon le FMI, c'était une condition pour attirer les capitaux étrangers.
- Libéralisation des taux d'intérêt pour qu'ils augmentent et qu'ils encouragent l'épargne locale, ceci afin d'éviter que le pays ne doive s'endetter à l'extérieur. Des taux d'intérêt élevés attire également les investissements directs étrangers.
- Libéralisation des taux de change pour dévaluer la monnaie locale, et accroître le volume des exportations.
Critiques : (Stiglitz, 2002; Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982; Clift, 2003)
- Les capitaux sont devenus spéculatifs et volatiles. Ceux-ci pouvaient repartir dès les premiers signes de difficulté économique, et plonger le pays dans une crise. Cette instabilité économique a fait peur aux investissements étrangers à long terme. Le FMI a d'ailleurs avoué qu'il a poussé la libéralisation trop loin, et que cela a contribué aux crises économiques mondiales des années 1980.
- Les taux d'intérêts qui ont augmentés ont réduit la capacité d'emprunt des petits producteurs et des petites et moyennes entreprises. Et si les hauts taux d'intérêt ont attiré les investissements étrangers, le rapatriement des profits ont fait que la croissance locale en a peu bénéficié, d'autant plus que des concurrents locaux ont été détruits.
- La libéralisation des marchés des capitaux a permis la concurrence d'institutions financières étrangères. Celles-ci ont renforcé la stabilité financière, mais ont provoqué la fermeture de beaucoup de banques locales et une réduction du crédit aux PME locales.
- La dévaluation de la monnaie a accru les coûts des importations et baissé le pouvoir d'achat.
b) Privatisation
- Les entreprises gérées par l'état sont souvent inefficaces. Mettre ces entreprises entre les mains du secteur privé contribue dans de nombreux cas à la croissance économique.
Critiques : (Stiglitz, 2002).
-Beaucoup de services étaient gérés par l'état justement parce qu'ils n'étaient pas pris en charge par le marché. Si l'état se retirait, beaucoup de ces services n'était pas repris en main par le secteur privé.
-Les entreprises ont souvent été privatisées avant la mise en place de réglementations de la concurrence, risquant ainsi des abus de pouvoir monopolistiques et des hausse des prix pour le consommateur.
c) Austérité budgétaire
Un certaine discipline budgétaire est nécessaire à la croissance, et beaucoup de PED avaient des déficits budgétaire et des hauts taux d'inflation. Dans le but de réduire les dépenses publiques, de contrôler l'émission de monnaie et de contenir l'inflation, le FMI proposait les mesures suivantes :
- Réduction des coûts publics afin d'atteindre l'équilibre budgétaire. Selon le PNUD, ces allégements de coûts sont réalisés en structurant mieux les services publics, et surtout de manière à ne pas en diminuer la qualité.
- Abandon des subventions aux produits et services de première nécessité
- Augmentation de la fiscalité pour augmenter les rentrées de l'état.
Critiques : (Stiglitz, 2002; Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982).
- Selon certaines critiques, les réductions de budgets sociaux, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, ont nuis gravement à la population et au développement. Pour certains services comme l'éducation, si la qualité du service n'a pas été affectée, leur accès a été limité car ils ont été rendus payant.
- L'abandon des subventions aux produits et services de première nécessité et l'augmentation de la fiscalité a provoqué émeutes, expansion de maladies, augmentation des prix de ventes des agriculteurs, etc.
Critiques des interventions du FMI et de la Banque mondiale
Les PED, s'ils ont besoin de fonds, doivent accepter les conditions du FMI, ne serait-ce que pour rassurer les autres créanciers potentiels (Banque mondiale, états du Nord, banques privées) qui considèrent l'accord du FMI comme une garantie de la fiabilité du pays demandeur. Ils doivent donc souvent se résoudre à appliquer les politiques imposées, quelque soit leur pertinence. (Stiglitz, 2002)
En effet, les idées du "consensus de Washington" avaient surtout été élaborées en réaction aux problèmes de l'Amérique latine (politiques budgétaire expansionniste, inflation galopante, forte intervention de l'état, etc.). On a prôné des politiques de libéralisation des marchés, qui, si elles ont eu un succès limité en Amérique latine, étaient encore moins adaptées aux autres pays du tiers-monde. (Clift, 2003; Stiglitz, 2002)
De plus, la théorie libérale est applicable dans des marchés qui fonctionnent parfaitement, c'est à dire qui correspondent au modèle de concurrence parfaite. Elle est (et s'est avérée) inadaptée pour des pays qui se trouvent aux premières phases de développement, dont les marchés sont incomplets, la concurrence réduite, l'information imparfaite. C'est pourquoi, pour permettre l'efficacité de politiques libérales, certaines conditions préalables devaient être remplies : mise en place d'institutions de régulation des marchés financiers pour assurer une certaine stabilité, d'institutions de régulation des marché des biens et services dans le domaine de la concurrence par exemple, possibilité de nouveaux emplois lorsque d'autres sont détruits, mise en place de filets de sécurité, ainsi que d'autres interventions pour combler les défaillances des marchés imparfaits du Sud. Beaucoup de politiques ont été appliquées sans prendre cela en compte et ont au contraire entravé la croissance économique en incitant instabilité financière, baisse de l'investissement, concurrence étrangère et imparfaite, faillites de PME, destruction d'emplois, baisse de la demande et récessions, pauvreté, maladies, émeutes, etc. (Stiglitz, 2002; Clift, 2003)
En outre, selon certaines critiques, lorsqu'il propose des "conditions" a un pays, le FMI prend trop peu en considération la situation économique et sociale particulière du pays, il ne demande pas l'avis des experts nationaux et applique une sorte de modèle "unique". Les politiques imposées ne sont donc pas adaptées aux conditions du pays, ce qui peut expliquer des disfonctionnements. (Stiglitz, 2002)
Conclusion
L'intervention du FMI et de la Banque Mondiale a certainement influencé l'évolution de la dette, mais d'une manière positive ou négative? La croissance économique étant sujette à de nombreux facteurs, le rôle qu'y ont joué les institutions est difficilement calculable. Les versions se contredisent violemment.
Selon les défendeurs du FMI, ses politiques "promeuvent la stabilité, réduisent la vulnérabilité aux crises, et encouragent une croissance soutenue et des conditions de vie élevées" (IMF, 2005)
Selon ses antagonistes, les politiques ont peu apporté à la croissance des PED, et l'ont parfois même entravée : "[La conditionnalité] n'a pas réussi à engendrer du développement. Des études, à la Banque mondiale et ailleurs, ont prouvé non seulement qu'elle n'assurait pas une bonne utilisation de l'argent et une croissance plus rapide, mais même qu'elle n'avait aucun impact démontrable sur ces deux points." (Stiglitz)
Les politiques du FMI et de la Banque mondiale ont-elles entravé ou contribué à résoudre le problème de la dette? Il est difficile d'arriver à une conclusion conséquente. Mais nous ne pouvons en tout cas pas réfuter l'hypothèse selon laquelle elles auraient, de part leurs interventions, aggravé l'endettement des pays en développement.
Voici des pistes pour un changement:
Pistes pour des alternatives
Comment sortir d’une économie d’endettement pour financer un développement durable et socialement juste ?
par Eric Toussaint,
docteur en Sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII,
président du CADTM - Belgique
http://www.cadtm.org//article.php3?id_article=2461
Récemment 3 italiens se sont fait kidnappés ICI
Et que réclament ces gens? Leur part à la richesse que contient leur pays, c'est partout pareil.En dépit des énormes gisements de pétrole que possède la région, la plupart de ses habitants vivent dans la pauvreté. Des groupes rebelles affirment combattre le gouvernement fédéral pour le contraindre à procéder à un meilleur partage des richesses, et prennent fréquemment des étrangers en otages
Mon travail presque final est disponible ICI , la version finale je la possède seulement sur papier. C'est un travail de groupe réalisé dans le cadre d'un séminaire sur la dette du tiers-monde dirigé par le professeur d'économie Vincent Vansteeberg il y a 2 ans à l'UCL
:arrow: Les chiffres de la dette
[Vins], voilà qqs explications ( qui sont dans le travail complet)
A. Les interventions et objectifs du FMI et de la Banque mondiale
Le FMI et la Banque mondiale interviennent de deux manières différentes:
1. Les projets (Banque mondiale)
Ceci consiste à octroyer des prêts pour des projets précis, comme la construction d'infrastructure, le but étant de stimuler le développement des industries.
Critique :
Une critique qui est faite à la Banque Mondiale est que les intérêts des multinationales occidentales sont favorisés dans le choix des projets, au mépris des populations locales. (Stiglitz, 2002)
2. Les plans d’ajustement structurel (FMI & Banque mondiale)
Le but des plans d'ajustement structurel est d'équilibrer la balance des paiements des pays lourdement endettés. Pour atteindre ce but, le FMI et la Banque mondiale imposent un certains nombre de politiques économiques et financières, connues sous le nom de « conditions » du FMI. La conditionnalité permet au FMI de vérifier que les prêts sont bien utilisés pour résoudre les difficultés économiques de sorte que le pays créditeur soit en mesure de rembourser. (FMI, 2005)
Pendant les années 1980 et 1990, ces conditions se sont regroupées autour de trois principes établis au "consensus de Washington", un consensus entre le FMI, la Banque mondiale et la Trésor Américain sur la bonne politique à suivre pour les PED. Ce consensus a marqué le passage d' une orientation initialement keynésienne à une idéologie du libre marché en termes de développement (Stiglitz, 2002):
a) Libéralisation
(i) Libéralisation du commerce
- La politique du libre-échange et la suppression des barrières douanières: la spécialisation d'un pays dans le domaine pour lequel il a un avantage comparatif, et le développement de ses exportations lui permet d'augmenter ses recettes. Beaucoup de pays en développement se sont ainsi spécialisé dans les matières premières, et ont destiné leur production à l'exportation. Les recettes ont ainsi contribué à rembourser la dette
Critiques (Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982; Stiglitz, 2002) :
- La spécialisation a créé une dépendance, et une forte sensibilité aux fluctuations du marché comme la démontré la chute des cours des matières premières dans les années 1980.
- Les producteurs du Sud, bénéficiant rarement d'économies d'échelle ou des technologies modernes, n'étaient pas en mesure de soutenir la concurrence de produits manufacturés venant des pays développés. Des industries du Nord se sont facilement imposées sur la marché local (et parfois, une fois la concurrence locale éliminée, ont établi un monopole). Ceci a provoqué faillites, chômage, et parfois augmentation des prix.
- S'ils exigent l'ouverture immédiate des marchés dans les PED, les pays du Nord ont pourtant eux-mêmes pris soin de réaliser la leur lentement et méthodiquement, et lorsqu'ils étaient à un niveau de développement plus avancé. Ils demeurent d'ailleurs à l'heure actuelle relativement protectionnistes et subventionnent même certains produits (textile, agriculture) dont les pays du Sud détiennent l'avantage comparatif, les empêchant ainsi de les exporter chez eux.
(ii) Libéralisation des marchés financiers
- Libéralisation des mouvements des capitaux, Selon le FMI, c'était une condition pour attirer les capitaux étrangers.
- Libéralisation des taux d'intérêt pour qu'ils augmentent et qu'ils encouragent l'épargne locale, ceci afin d'éviter que le pays ne doive s'endetter à l'extérieur. Des taux d'intérêt élevés attire également les investissements directs étrangers.
- Libéralisation des taux de change pour dévaluer la monnaie locale, et accroître le volume des exportations.
Critiques : (Stiglitz, 2002; Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982; Clift, 2003)
- Les capitaux sont devenus spéculatifs et volatiles. Ceux-ci pouvaient repartir dès les premiers signes de difficulté économique, et plonger le pays dans une crise. Cette instabilité économique a fait peur aux investissements étrangers à long terme. Le FMI a d'ailleurs avoué qu'il a poussé la libéralisation trop loin, et que cela a contribué aux crises économiques mondiales des années 1980.
- Les taux d'intérêts qui ont augmentés ont réduit la capacité d'emprunt des petits producteurs et des petites et moyennes entreprises. Et si les hauts taux d'intérêt ont attiré les investissements étrangers, le rapatriement des profits ont fait que la croissance locale en a peu bénéficié, d'autant plus que des concurrents locaux ont été détruits.
- La libéralisation des marchés des capitaux a permis la concurrence d'institutions financières étrangères. Celles-ci ont renforcé la stabilité financière, mais ont provoqué la fermeture de beaucoup de banques locales et une réduction du crédit aux PME locales.
- La dévaluation de la monnaie a accru les coûts des importations et baissé le pouvoir d'achat.
b) Privatisation
- Les entreprises gérées par l'état sont souvent inefficaces. Mettre ces entreprises entre les mains du secteur privé contribue dans de nombreux cas à la croissance économique.
Critiques : (Stiglitz, 2002).
-Beaucoup de services étaient gérés par l'état justement parce qu'ils n'étaient pas pris en charge par le marché. Si l'état se retirait, beaucoup de ces services n'était pas repris en main par le secteur privé.
-Les entreprises ont souvent été privatisées avant la mise en place de réglementations de la concurrence, risquant ainsi des abus de pouvoir monopolistiques et des hausse des prix pour le consommateur.
c) Austérité budgétaire
Un certaine discipline budgétaire est nécessaire à la croissance, et beaucoup de PED avaient des déficits budgétaire et des hauts taux d'inflation. Dans le but de réduire les dépenses publiques, de contrôler l'émission de monnaie et de contenir l'inflation, le FMI proposait les mesures suivantes :
- Réduction des coûts publics afin d'atteindre l'équilibre budgétaire. Selon le PNUD, ces allégements de coûts sont réalisés en structurant mieux les services publics, et surtout de manière à ne pas en diminuer la qualité.
- Abandon des subventions aux produits et services de première nécessité
- Augmentation de la fiscalité pour augmenter les rentrées de l'état.
Critiques : (Stiglitz, 2002; Norel et Saint-Alary, 1988; Sanchez Arnau, 1982).
- Selon certaines critiques, les réductions de budgets sociaux, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, ont nuis gravement à la population et au développement. Pour certains services comme l'éducation, si la qualité du service n'a pas été affectée, leur accès a été limité car ils ont été rendus payant.
- L'abandon des subventions aux produits et services de première nécessité et l'augmentation de la fiscalité a provoqué émeutes, expansion de maladies, augmentation des prix de ventes des agriculteurs, etc.
Critiques des interventions du FMI et de la Banque mondiale
Les PED, s'ils ont besoin de fonds, doivent accepter les conditions du FMI, ne serait-ce que pour rassurer les autres créanciers potentiels (Banque mondiale, états du Nord, banques privées) qui considèrent l'accord du FMI comme une garantie de la fiabilité du pays demandeur. Ils doivent donc souvent se résoudre à appliquer les politiques imposées, quelque soit leur pertinence. (Stiglitz, 2002)
En effet, les idées du "consensus de Washington" avaient surtout été élaborées en réaction aux problèmes de l'Amérique latine (politiques budgétaire expansionniste, inflation galopante, forte intervention de l'état, etc.). On a prôné des politiques de libéralisation des marchés, qui, si elles ont eu un succès limité en Amérique latine, étaient encore moins adaptées aux autres pays du tiers-monde. (Clift, 2003; Stiglitz, 2002)
De plus, la théorie libérale est applicable dans des marchés qui fonctionnent parfaitement, c'est à dire qui correspondent au modèle de concurrence parfaite. Elle est (et s'est avérée) inadaptée pour des pays qui se trouvent aux premières phases de développement, dont les marchés sont incomplets, la concurrence réduite, l'information imparfaite. C'est pourquoi, pour permettre l'efficacité de politiques libérales, certaines conditions préalables devaient être remplies : mise en place d'institutions de régulation des marchés financiers pour assurer une certaine stabilité, d'institutions de régulation des marché des biens et services dans le domaine de la concurrence par exemple, possibilité de nouveaux emplois lorsque d'autres sont détruits, mise en place de filets de sécurité, ainsi que d'autres interventions pour combler les défaillances des marchés imparfaits du Sud. Beaucoup de politiques ont été appliquées sans prendre cela en compte et ont au contraire entravé la croissance économique en incitant instabilité financière, baisse de l'investissement, concurrence étrangère et imparfaite, faillites de PME, destruction d'emplois, baisse de la demande et récessions, pauvreté, maladies, émeutes, etc. (Stiglitz, 2002; Clift, 2003)
En outre, selon certaines critiques, lorsqu'il propose des "conditions" a un pays, le FMI prend trop peu en considération la situation économique et sociale particulière du pays, il ne demande pas l'avis des experts nationaux et applique une sorte de modèle "unique". Les politiques imposées ne sont donc pas adaptées aux conditions du pays, ce qui peut expliquer des disfonctionnements. (Stiglitz, 2002)
Conclusion
L'intervention du FMI et de la Banque Mondiale a certainement influencé l'évolution de la dette, mais d'une manière positive ou négative? La croissance économique étant sujette à de nombreux facteurs, le rôle qu'y ont joué les institutions est difficilement calculable. Les versions se contredisent violemment.
Selon les défendeurs du FMI, ses politiques "promeuvent la stabilité, réduisent la vulnérabilité aux crises, et encouragent une croissance soutenue et des conditions de vie élevées" (IMF, 2005)
Selon ses antagonistes, les politiques ont peu apporté à la croissance des PED, et l'ont parfois même entravée : "[La conditionnalité] n'a pas réussi à engendrer du développement. Des études, à la Banque mondiale et ailleurs, ont prouvé non seulement qu'elle n'assurait pas une bonne utilisation de l'argent et une croissance plus rapide, mais même qu'elle n'avait aucun impact démontrable sur ces deux points." (Stiglitz)
Les politiques du FMI et de la Banque mondiale ont-elles entravé ou contribué à résoudre le problème de la dette? Il est difficile d'arriver à une conclusion conséquente. Mais nous ne pouvons en tout cas pas réfuter l'hypothèse selon laquelle elles auraient, de part leurs interventions, aggravé l'endettement des pays en développement.
Voici des pistes pour un changement:
Pistes pour des alternatives
Comment sortir d’une économie d’endettement pour financer un développement durable et socialement juste ?
par Eric Toussaint,
docteur en Sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII,
président du CADTM - Belgique
http://www.cadtm.org//article.php3?id_article=2461