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Quel blague !Interviewé par Claire Chazal dans le JT de 20h de TF1, Dominique Strauss-Kahn a reconnu "une relation inappropriée, une faute morale" mais affirme qu'il n'y a eu "ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux" lors de sa relation avec Nafissatou Diallo qui l'a accusé d'agression sexuelle.
C'est un Dominique Strauss-Kahn qui se voulait grave mais serein qui s'est présenté face à une Claire Chazal qui a mené l'interview avec courtoisie, sans jamais malmener son interlocuteur.
Lorsqu'on la présentatrice du JT de TF1 lui demande ce qui s'est passé dans la fameuse suite 2806 du Sofitel de Times Square, DSK lui répond tout de go que "ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictueux". Selon lui, la relation qu'il a eue avec Nafissatou Diallo "n'était pas une relation tarifée".
"Ce qui s'est passé est une relation inappropriée, et même plus que cela, une faute morale. Une faute vis-à-vis de ma femme, de mes enfants, de mes amis mais aussi devant les Français qui avaient placé en moi leurs espoirs de changement", estime l'ancien directeur du FMI qui dit "regretter infiniment".
"En ce, j'ai raté mon rendez-vous avec les Français", déplore-t-il.
"Nafissatou Diallo a menti sur tout"
D'après lui, le rapport du procureur -qui a lancé les poursuites- dit que "Nafissatou Diallo a menti sur tout". "Les charges ont été abandonnées parce qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre" c'est "exactement la même chose qu'un non-lieu", "puisqu'il n'y a plus aucune accusation qui tienne", analyse l'ancien ministre.
L'interviewé souligne encore que "les procédures au civil montrent bien les motivations financières" de l'accusatrice. "La procédure civile va se dérouler, je n'ai pas l'intention de négocier, elle prendra le temps qu'il faudra", a-t-il affirmé.
"Un piège? C'est possible. Un complot? nous verrons"
A propos de son expérience de la justice américaine et surtout de son court séjour en prison, à Rikers Island, l'invité de Claire Chazal explique: "j'ai eu peur, j'ai eu très peur (...) quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, vous avez l'impression qu'elle peut vous broyer".
Interrogé sur le fait qu'il ait été ou non victime d'un traquenard, l'économiste n'a pas écarté la possibilité d'avoir été la proie d'un coup monté. "Un piège? C'est possible. Un complot? nous verrons", a-t-il commenté, toujours sur un ton posé et assuré.
L'invité a tenu à redorer son image, en récusant tout d'abord "le portrait qui est fait de moi avec les femmes" tout en reconnaissant une certaine "légèreté". Mais "cette légèreté, je l'ai perdue, pour toujours", assure-t-il avec aplomb.
Enfin, s'il a confirmé qu'il ne souhaitait pas jouer de rôle dans la primaire socialiste pour la candidature à l'élection présidentielle, il "continue de penser que la victoire de la gauche est importante pour notre pays". Tout en rappelant que Martine Aubry "est une amie" et qu'elle "a été très présente pendant cette période".
Il a ajouté qu'il ne serait "évidemment" pas lui-même candidat à la présidence de la République.
Un spécialiste de la communication de crise juge la mise en scène trop grossière
Interrogé par nos confrères du Soir, Emmanuel Goedseels, spécialiste de la communication de crise estime que "le fait de préparer une interview de ce type est une évidence" mais que "le tout est de le faire avec délicatesse. Ici, les ficelles utilisées sont parfois un peu grosses".
"Un petit mea culpa avant de revêtir le costume de l’homme d’Etat et traiter de la Grèce comme un expert. Sur le plan de la com’, ce n’est pas une interview, c’est une déclaration. Je m’attendais à mieux, à moins formaté", a encore commenté ce spécialiste qui est aussi patron de l'agence de l’agence de communication Whyte.
Plus de 13 millions de téléspectateurs ont suivi l'interview de Dominique Strauss-Kahn sur TF1, ce qui constitue un record pour la chaîne privée depuis 2005.
Julien Vlassenbroek
Place au peuple !