Butina de la cave au grenier
Bruges a réalisé l'exploit en éliminant le Borussia Dortmund (2-1, 1-2, tab 4-2) pour rejoindre Anderlecht en phase finale de la Ligue des Champions. Le héros de la partie? Le gardien Butina, coupable d'une bourde monumentale en début de match, mais héroïque dans l'exercice des tirs au but où il effectua deux parades décisives.
Les Brugeois devaient s'attendre au pire en posant leurs crampons sur la pelouse du Westfalenstadion, garni par 62.000 spectateurs tout de jaune et noir vêtus, à quelques belles grappes blauw en zwart près. A tout, mais pas à ça! Dès la deuxième minute de jeu, une passe en retrait anodine est adressée au gardien Butina, préféré au vétéran Verlinden qui s'était montré trop fébrile ces dernières semaines au goût de Trond Sollied. Le promu croate veut contrôler du pied droit, mais le ballon rebondit. Amoroso surgit et marque! Une bourde catastrophique. Sur le banc brugeois, Sollied est livide. Quelques places plus loin, Verlinden n'en pense pas moins.
L'avantage conquis par les Brugeois au stade Breydel est effacé. Pire, même: le score de 1-0 à Dortmund les écarte virtuellement de la phase finale de la Ligue des Champions malgré leur victoire 2-1 au match aller. Alors, il va falloir jouer. Après un quart d'heure d'observation et d'un jeu très haché en milieu de terrain, la partie s'équilibre progressivement entre les deux équipes. A la 19e minute, Butina se rachète par un brillant sauvetage sur un tir de Rosicky. Les esprits s'échauffent, les fautes se multiplient et leur nervosité vaut à Mendoza puis à De Cock d'écoper d'un carton jaune. Bientôt, c'est un joueur du Borussia, Madouni, qui perd son sang-froid en commettant une faute stupide sur Verheyen à l'entrée du rectangle défendu par Weidenfeller. Au coup franc, Mendoza ne se pose pas de question: il arme son pied gauche d'une bonne charge de dynamite, frappe comme une mule à ras de terre à travers un mur ébranlé par l'épaule de Verheyen et son envoi troue les filets allemands malgré le pied d'Amoroso sur la ligne: 1-1.
Après ce retournement de situation, la partie s'anime. A la 34e, un centre d'Addo, très actif sur le flanc droit, trouve la tête de Koller qui envoie à côté. Quelques minutes plus tard, Reuter - qui vient de se faire adresser le bristol jaune - décoche en demi-volée un tir qui passe près de la lucarne de Butina. A la 43e minute, réplique des Blauw en Zwart: un une-deux dans le rectangle, un centre de Mendoza, une reprise de Verheyen et un arrêt réflexe de la jambe du gardien allemand. Avant la pause, il y aura encore une tête de Koller bien captée par Butina et, surtout, le long service en avant vers Amoroso, dont le tir croisé dans un angle très fermé viendra lécher le deuxième poteau brugeois. Dans les arrêts de jeu et dans l'autre camp, Weidenfeller devra encore se coucher sur une passe en retrait de la tête de Kehl. 1-1 à la mi-temps, c'est logique.
Everthon crucifie Butina
A la reprise, Ceh a remplacé Stoica sur la pelouse, côté brugeois. Et c'est lui que l'on retrouve bientôt à l'amorce d'une frappe du gauche qui contraint le keeper alemand à la parade après un assaut de l'inépuisable Mendoza. Dans l'autre sens, la pression du Borussia commence à se faire sentir et les esprits s'échauffent: Verheyen s'en tire bien avec un carton jaune après avoir laissé traîner son bras sur la nuque de son vis-à-vis. Puis c'est au tour de Butina de se mettre superbement en valeur sur une reprise de volée puissante et cadrée de ce diable d'Addo. Le ballon passe à du 100 à l'heure d'un côté à l'autre du terrain. Bruges plie mais ne rompt pas. La faute de trop lui permet parfois de souffler, comme celle de Rozenhall sur Addo qui lui vaut, à son tour, le carton jaune.
Les minutes s'égrènent et les actions brugeoises sont cotées à la hausse. A 20 minutes du terme, une action collective des Blauw en Zwart dépose la balle de match dans les pieds de Mendoza. Weidenfeller s'interpose. De l'autre côté, Butina séduit par la maîtrise dont il témoigne dans son petit rectangle face aux assauts répétés du Borussia. Mais Bruges ne se laisse pas piéger: plutôt que de se recroqueviller timidement en défense, les hommes de Trond Sollied portent à leur tour le danger devant la cage allemande, notamment par le biais de Saeternes monté au jeu. Mais dans le dernier quart d'heure, le Club est régulièrement enfoncé. Coup de coin, coup franc, pénétration, rien n'est épargné à la défense belge. L'opiniâtreté du Borussia va finir par payer. Une faute de Vanderheyden, un coup franc donné sur le flanc gauche, un centre de Dede et une superbe reprise de la tête d'Everthon, rentré au jeu en deuxième mi-temps: c'est 2-1 à quelques minutes de la délivrance. Tout est à refaire. La fin de match est infernale, notamment quand Koller met tout le poids de son quintal dans une tête qui passe au-dessus du but brugeois.
A 10 contre 11
C'est la prolongation. Elle va se jouer au physique. Dortmund continue de s'engouffrer par les flancs et Bruges procède en contre. Les demi-occasions sont nombreuses, de part et d'autre. Mais aucun but en argent ne vient déflorer le premier quart d'heure.
Et c'est reparti d'une reprise d'Amoroso sur un service d'Everthon qui lèche le poteau de Butina. Les joueurs grimacent. La fatigue est entrée au jeu. Et pourtant, ça continue à galoper d'un coin à l'autre du terrain. On attend le coup de dés qui va propulser onze hommes dans l'euphorie et en précipiter onze autres dans l'apathie. Pour ne rien arranger, Rozenhall reçoit un deuxième carton jaune et est renvoyé aux vestiaires. Il va falloir tenir à 10 contre 11. Dans la foulée, Maertens remplace Verheyen. La partie est désormais à sens unique. Le feu est passé au jaune. Mais les bleus continuent de faire la loi dans leur rectangle, tant bien que mal. Jusqu'aux tirs au but. Brrrr...
Et c'est forcément de Butina qu'allait venir la qualification. En arrêtant successivement les envois d'Amoroso et de Bergdolmo, le gardien croate avait largement effacé son péché de début de match, d'autant que Simmons et Ceh ne rataient pas la cible. Et si Koller puis Fernandez parvenaient à tromper le dernier rempart brugeois, De Cock et Mendoza ne tremblaient pas et propulsaient Bruges en phase finale de la Ligue des Champions aux côtés d'Anderlecht. Un exploit du football belge.
Mardi
Sparta Prague (TCH) - Vardar (MCD): 2-2 (3-2)
Chelsea (ENG) - Zilina (SVQ): 3-0 (2-0)
Wisla Cracovie (POL) - Anderlecht (BEL): 0-1 (1-3)
Deportivo La Corogne (ESP) - Rosenborg (NOR): 1-0 (0-0)
Mercredi
Lokomotiv Moscou (RUS) - Shakhtar Donetsk (UKR): 3-1 (0-1)
CSKA Sofia (BUL) - Galatasaray (TUR): 0-3 (0-3)
Copenhague (DAN) - Glasgow Rangers (ECO): 1-2 (1-1)
Ajax Amsterdam (PBS) - Graz (AUT): 2-1 a.p. (1-1)
Borussia Dortmund (ALL) - FC Bruges (BEL): 2-1 (1-2) Bruges vainqueur aux tirs au but (4-2)
AEK Athènes (GRE) - Grasshopper Zurich (SUI): 3-1 (0-1)
Dinamo Zagreb (CRO) - Dynamo Kiev (UKR): 0-2 (1-3)
Slavia Prague (TCH) - Celta Vigo (ESP): 2-0 (0-3)
Celtic Glasgow (ECO) - Budapest (HUN): 1-0 (4-0)
Newcastle (ENG) - Partizan Belgrade (SEM): 0-1 (1-0) Partizan Belgrade vainqueur aux tirs au but (4-3)
Marseille (FRA) - Austria Vienne (AUT): 0-0 (1-0)
Benfica (POR) - Lazio Rome (ITA): 0-1 (3-1)
Les 32 équipes qualifiées
- Italie: Milan AC (
tenant du titre ), Juventus Turin, Inter Milan, Lazio Rome
- Espagne: Real Madrid, Real Sociedad, La Corogne, Celta Vigo
- Angleterre: Manchester United, Arsenal, Chelsea
- France: Lyon, Monaco, Marseille
- Grèce: Olympiakos, Panathinaikos, AEK Athènes
- Allemagne: Bayern Munich, Stuttgart
- Belgique: Anderlecht, FC Bruges
- Ecosse: Celtic Glasgow, Glasgow Rangers
- Pays-Bas: PSV Eindhoven, Ajax Amsterdam
- Turquie: Besiktas, Galatasaray
- Portugal: FC Porto
- République tchèque: Sparta Prague
- Russie: Lokomotiv Moscou
- Ukraine: Dynamo Kiev
- Serbie et Montenegro: Partizan Belgrade