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MOSCOU (AP) -- Les disparitions continuent d'être massives en Tchétchénie, où cette pratique «peut désormais être assimilée à un crime contre l'humanité», dénonce Human Rights Watch, qui accuse Moscou et demande à l'Union européenne de ne pas «fermer les yeux».
L'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York a publié un rapport sur les disparitions dans la république caucasienne, lundi, alors que se tenait à Strasbourg une réunion sur la Tchétchénie organisée par le Conseil de l'Europe en présence du président tchétchène.
«Des milliers de personnes ont 'disparu' en Tchétchénie depuis 1999 et les autorités russes sont pleinement au courant des faits», explique dans un communiqué Rachel Denber, directrice par intérim à la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch (HWR). «Les témoins disent que l'atmosphère d'intimidation et d'arbitraire total qui règne actuellement est 'pire que la guerre»'.
Les organisations locales de défense des droits de l'homme estiment qu'entre 3.000 et 5.000 personnes ont disparu dans la république séparatiste depuis 1999, alors que les statistiques russes donnent le chiffre de 2.090, selon HRW. Tous sont «des civils ou des personnes désarmées au moment de leur arrestation».
D'après Human Rights Watch, la «vaste majorité» de ces enlèvements, sont perpétrées par des agents du gouvernement, soit par des forces fédérales russes, «soit de plus en plus souvent par des forces de sécurité tchétchènes qui dépendent en fait des autorités russes». Mais les autorités russes «déclinent toute responsabilité» et sur les plus de 1.800 enquêtes criminelles ouvertes au cours des cinq dernières années, pas un seul cas n'a abouti à une condamnation, rappelle l'organisation.
HRW a recensé des dizaines de nouveaux cas de «disparitions» qui se sont produites pour la plupart au cours des derniers mois, «alors que le gouvernement russe a affirmé à la communauté internationale que la situation dans cette république était clairement en voie de normalisation».
Human Rights Watch s'étonne que l'Union européenne «qui, les années précédentes, avait présenté une résolution sur la Tchétchénie à la Commission des droits de l'homme» des Nations unies, ait «refusé de le faire cette année» lors de la session en cours à Genève. «Fermer les yeux alors que des crimes contre l'humanité sont en train d'être perpétrés est aberrant», juge Rachel Denber.
«La 'disparition' est une exaction caractéristique de ces six années de conflit en Tchétchénie», souligne-t-elle. «La commission des droits de l'homme doit adopter une résolution ferme afin de faire comprendre à la Russie que cette pratique persistante de 'disparitions' aura des conséquences».
En 2000 et 2001, la commission des droits de l'homme avait adopté des résolutions appelant Moscou à mettre un terme aux exactions commises en Tchétchénie. Cette année, la Russie avait mis en garde contre une nouvelle condamnation la visant.
Dans son rapport, HRW cite notamment les cas de huit proches, dont trois frères et soeurs, de l'ex-président indépendantiste Aslan Maskhadov tué ce mois-ci, qui ont été arrêtés en décembre dernier par des soldats.
A Strasbourg, où il participait à la table ronde sur la Tchétchénie, où les représentants des séparatistes n'ont pas été conviés, le président tchétchène pro-russe Alou Alkhanov a assuré que la situation des droits de l'homme s'améliorait dans sa république.
«Nous admettons que les violations des droits de l'homme et droits juridiques sont toujours une réalité en Tchétchénie et que l'état des affaires dans la sphère politique et sociale n'est pas aussi bon qu'il le devrait», a-t-il dit. «Dans le même temps (...) les dirigeants de la république travaillent vraiment dur pour améliorer cette situation. Et la situation s'est améliorée».
Mais il a estimé que les chiffres des disparitions du rapport étaient gonflés.
De son côté, la commissaire européenne chargée des relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a défendu la décision de Bruxelles de ne pas présenter de projet de résolution à la Commission des droits de l'homme, expliquant que l'UE voulait se concentrer sur l'assistance économique et envoyer une mission en avril dans la région. Mais, a-t-elle assuré, «nous sommes sérieusement préoccupés par le problème des droits de l'homme en Tchétchénie». AP
nouvelobs.com
L'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York a publié un rapport sur les disparitions dans la république caucasienne, lundi, alors que se tenait à Strasbourg une réunion sur la Tchétchénie organisée par le Conseil de l'Europe en présence du président tchétchène.
«Des milliers de personnes ont 'disparu' en Tchétchénie depuis 1999 et les autorités russes sont pleinement au courant des faits», explique dans un communiqué Rachel Denber, directrice par intérim à la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch (HWR). «Les témoins disent que l'atmosphère d'intimidation et d'arbitraire total qui règne actuellement est 'pire que la guerre»'.
Les organisations locales de défense des droits de l'homme estiment qu'entre 3.000 et 5.000 personnes ont disparu dans la république séparatiste depuis 1999, alors que les statistiques russes donnent le chiffre de 2.090, selon HRW. Tous sont «des civils ou des personnes désarmées au moment de leur arrestation».
D'après Human Rights Watch, la «vaste majorité» de ces enlèvements, sont perpétrées par des agents du gouvernement, soit par des forces fédérales russes, «soit de plus en plus souvent par des forces de sécurité tchétchènes qui dépendent en fait des autorités russes». Mais les autorités russes «déclinent toute responsabilité» et sur les plus de 1.800 enquêtes criminelles ouvertes au cours des cinq dernières années, pas un seul cas n'a abouti à une condamnation, rappelle l'organisation.
HRW a recensé des dizaines de nouveaux cas de «disparitions» qui se sont produites pour la plupart au cours des derniers mois, «alors que le gouvernement russe a affirmé à la communauté internationale que la situation dans cette république était clairement en voie de normalisation».
Human Rights Watch s'étonne que l'Union européenne «qui, les années précédentes, avait présenté une résolution sur la Tchétchénie à la Commission des droits de l'homme» des Nations unies, ait «refusé de le faire cette année» lors de la session en cours à Genève. «Fermer les yeux alors que des crimes contre l'humanité sont en train d'être perpétrés est aberrant», juge Rachel Denber.
«La 'disparition' est une exaction caractéristique de ces six années de conflit en Tchétchénie», souligne-t-elle. «La commission des droits de l'homme doit adopter une résolution ferme afin de faire comprendre à la Russie que cette pratique persistante de 'disparitions' aura des conséquences».
En 2000 et 2001, la commission des droits de l'homme avait adopté des résolutions appelant Moscou à mettre un terme aux exactions commises en Tchétchénie. Cette année, la Russie avait mis en garde contre une nouvelle condamnation la visant.
Dans son rapport, HRW cite notamment les cas de huit proches, dont trois frères et soeurs, de l'ex-président indépendantiste Aslan Maskhadov tué ce mois-ci, qui ont été arrêtés en décembre dernier par des soldats.
A Strasbourg, où il participait à la table ronde sur la Tchétchénie, où les représentants des séparatistes n'ont pas été conviés, le président tchétchène pro-russe Alou Alkhanov a assuré que la situation des droits de l'homme s'améliorait dans sa république.
«Nous admettons que les violations des droits de l'homme et droits juridiques sont toujours une réalité en Tchétchénie et que l'état des affaires dans la sphère politique et sociale n'est pas aussi bon qu'il le devrait», a-t-il dit. «Dans le même temps (...) les dirigeants de la république travaillent vraiment dur pour améliorer cette situation. Et la situation s'est améliorée».
Mais il a estimé que les chiffres des disparitions du rapport étaient gonflés.
De son côté, la commissaire européenne chargée des relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a défendu la décision de Bruxelles de ne pas présenter de projet de résolution à la Commission des droits de l'homme, expliquant que l'UE voulait se concentrer sur l'assistance économique et envoyer une mission en avril dans la région. Mais, a-t-elle assuré, «nous sommes sérieusement préoccupés par le problème des droits de l'homme en Tchétchénie». AP
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