Inflation en 2022

tifrit

13:37
Le Liban a surtout été en défaut de paiement de ses obligations d'État.. du coup leur monnaie ne vaut plus rien.
 
1er
OP
Suntheran

Suntheran

Fléau des Hordes Mongoles
Le Liban a surtout été en défaut de paiement de ses obligations d'État.. du coup leur monnaie ne vaut plus rien.
Je sais plus où on parlait d'état en faillite, le Liban c'est un bel exemple aussi
 

NeoGeek

Elite
Pieter Timmermans (FEB): «Concluons un accord tripartite pour répondre à la crise»
Le patron des patrons s’inquiète de la perte de compétitivité des entreprises belges, prises en tenaille entre l’indexation des salaires et la hausse des prix de l’énergie. Avant la manifestation de lundi, il lance un appel aux syndicats et au gouvernement.



Lundi, les artères de la capitale vont bouillonner. A l’heure où l’inflation culmine, la mobilisation du front commun syndical en faveur du pouvoir d’achat promet d’être forte, réclamant de nouvelles mesures de soutien du gouvernement. Des clameurs qui monteront probablement jusqu’à la rue Ravenstein, siège de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). A la veille de ce rendez-vous, son administrateur délégué, Pieter Timmermans choisit de lancer une invitation inédite.

Comprenez-vous les raisons de la manifestation de ce lundi ?

Je poserai la même question aux syndicats. Comprennent-ils la situation compliquée dans laquelle va se trouver l’économie belge dans quelques mois ? Je comprends celle des travailleurs, confrontés à l’augmentation des prix. Mais les chiffres de la Banque nationale et du Bureau du Plan montrent que le pouvoir d’achat de notre pays est le mieux protégé, car nous indexons les salaires. Malgré cela, pour certaines personnes, c’est devenu compliqué. Alors, pour elles, il faut des mesures complémentaires. En septembre, nous devrons répartir l’enveloppe bien-être, d’environ 700 millions. Va-t-on de nouveau donner à tout le monde un petit peu ou cibler les personnes les plus touchées par la crise énergétique et l’inflation ? Concentrons-nous sur les personnes qui en ont le plus besoin. Je suis ouvert à une discussion, mais on oublie souvent l’impact de la crise actuelle et de ses conséquences sur l’économie. Or si on n’en tient pas compte, la situation risque de devenir compliquée. Le nombre d’entreprises qui songent à une restructuration ou à arrêter temporairement leur production ne cesse d’augmenter.

Vraiment ?

Oui. En mai, il a doublé. Jeudi, je me suis rendu dans une entreprise de la région de Tournai. Elle emploie 144 personnes pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros. Elle a enregistré des coûts supplémentaires de 4,8 millions en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’indexation des salaires. Le chef d’entreprise m’a dit qu’il n’engage plus et que, si ça continue, il y aura des pertes d’emploi. Le monde politique pense au pouvoir d’achat immédiat des citoyens, mais pas à celui de l’avenir. Je ne peux donc pas apprécier les solutions proposées par les syndicats. Ils ne connaissent pas l’Histoire et, à long terme, cela peut conduire à une catastrophe économique. Notre handicap salarial s’oriente vers les 16 %, comme en 2014. A l’époque, 90.000 personnes avaient perdu leur emploi. Alors, oui, les Allemands aussi vont augmenter les salaires mais ils se montrent toujours raisonnables : si les syndicats demandent 10 %, ils augmenteront les revenus de 5 %. Nous, nous indexons plus vite que nos voisins et à un pourcentage beaucoup plus élevé. Résultat : nous perdons deux fois.



À lire aussi Vitesse limitée, voitures de société, indexation... les propositions des experts pour préserver le pouvoir d'achat




Pourquoi dites-vous que les syndicats ne connaissent pas l’Histoire ?

Dans les années 70, c’était la même chose. On ne voulait pas remettre en question l’indexation des salaires. Avec pour conséquence, en 1982, la faillite de la Belgique et la dévaluation monétaire. En 1993, même chose : cela a débouché sur un blocage salarial et le Plan Global de Jean-Luc Dehaene. En 2014, après la crise financière, on a eu besoin d’un saut d’index. Et aujourd’hui, on nie le problème et on reporte la facture de ce choc sur les entreprises. Si cela continue, dans un an et demi, nous aurons des restructurations. Après la crise sanitaire, les entreprises subissent un choc externe énergétique. Cela représente un appauvrissement de notre société. Et le réflexe, c’est de se tourner vers les entreprises pour qu’elles paient. Je suis d’ailleurs sidéré d’entendre que les experts sollicités par le gouvernement proposent d’avancer l’indexation des salaires. J’espère que dans leur rapport final, ils accorderont davantage d’attention à la compétitivité. La Belgique, c’est une petite économie ouverte. Nous dépendons de notre capacité à exporter nos biens et services. Je le répète : on nie les problèmes et, à la fin, on sait comment cela va se passer. Mon appel au monde politique est le suivant : concluons un accord tripartite entre le gouvernement, les employeurs et les syndicats afin de répondre à la crise.

Qu’entendez-vous par un accord tripartite ?

Un accord qui débouche sur une répartition équitable des efforts à fournir par tout le monde. Faut-il indexer tous les salaires ? Je pose la question. Faut-il aider les revenus les plus faibles ? Oui. Bref, décidons qui supporte le choc de manière équitable entre ces trois piliers que sont le gouvernement, les entreprises et les syndicats. Sinon, à la fin, nous aurons des sauts d’index et un blocage salarial. Dans son dernier rapport, les points clés cités par l’OCDE concernant la Belgique étaient le budget de l’Etat et la compétitivité de nos entreprises. Or si on en arrive à des pertes d’emploi, cela provoquera une augmentation des allocations de chômage à verser et moins de recettes fiscales. Et en 2024, nous serons l’homme malade de l’Europe et nous serons mis sous tutelle. C’est pourquoi je lance cet appel à un accord tripartite. Sinon, à la veille des élections, les citoyens seront les victimes de la politique menée aujourd’hui.



À lire aussi OCDE: l’indexation des salaires oui, mais avec des limites




Pensez-vous qu’un tel accord soit possible ?

Je l’ignore. Je fais appel au bon sens. Dans la rue, tout le monde y va de ses exigences. Mais ce n’est pas prendre ses responsabilités. Ce court-termisme à outrance, ce n’est pas faire preuve du sens de l’Etat. Il faut défendre le pouvoir d’achat de l’avenir, celui qu’on aura si l’on préserve l’emploi. Cet accord tripartite, c’est ce qui a été conclu au Luxembourg en février. En Allemagne, ils ont décidé de reporter l’indexation des salaires à 2023. Pourquoi ne serait-ce pas possible en Belgique ?

Quels efforts les entreprises consentiraient-elles ?

Avec 10 % d’indexation des salaires, elles ont déjà consenti un effort beaucoup plus important que chez nos voisins. Elles mettent leur rentabilité sous pression et diminuent leurs investissements. Or ce sont les emplois de demain. Cela ne pourra plus durer très longtemps. Personne ne peut croire qu’une hausse des coûts des salaires, de l’énergie et des produits intermédiaires, soit une augmentation de l’ordre de 30 à 40 %, n’a pas d’impact sur notre économie. Faudra-t-il la fermeture d’une grande entreprise pour que nos responsables se réveillent ?

Que préconisez-vous comme efforts, alors ?

Ce n’est pas le moment de s’exprimer sur la formule. Il faut d’abord s’entendre sur le principe de conclure un accord, sur une répartition de l’effort à réaliser. Sinon, tout le monde subira l’appauvrissement général de la Belgique. Qu’on le veuille ou non, nous payons plus cher notre énergie. De l’argent part donc d’ici vers l’étranger. De plus, il faut revaloriser l’indexation, chez nous, car actuellement, tout le monde la considère comme normale. Mais on ne se rend pas compte qu’avant de payer ces hausses de salaires, il faut produire et vendre ses produits. Et quand l’inflation atteint 7 ou 8 %, ce n’est plus possible. Ou alors, il faut licencier ou renoncer à engager du personnel supplémentaire pour financer ces augmentations. Je me demande d’ailleurs si les syndicats comprennent la gravité de la situation, eux qui demandent la libre négociation des salaires. Dans la situation actuelle, cela débouchera sur de la destruction d’emploi.


Vous ne les jugez pas assez responsables pour mener des négociations par secteur, en fonction de la situation économique ?

Non. Par le passé, c’est ce qui s’est produit. Ils oublient que la perte de compétitivité, c’est de la perte d’emplois et donc, à terme, de la perte de pouvoir d’achat.
 

NeoGeek

Elite
Bonne interview de Timermans

Bon il a compris que s'il ne modifiait pas son ton, il n'obtiendrait rien mais indépendamment des aspects liée à la négociation politique, le fond est très bon.
 

[Clad]

Manipulateur de bits
pour économiser il faut donc boire du jus d'orange, manger sa pulpe, et faire des habits avec les pelures

derien
 
1er
OP
Suntheran

Suntheran

Fléau des Hordes Mongoles
1er
OP
Suntheran

Suntheran

Fléau des Hordes Mongoles
On est bien

La BCE se trouve, en effet, face à un sérieux dilemme. Confrontée, d'un côté, à une inflation élevée qui met la pression sur les ménages et les entreprises, elle a tout intérêt à augmenter ses taux d'intérêt pour ralentir l'économie. De l'autre, les risques de récession, alimentés notamment par la guerre en Ukraine, poussent l'institution de Francfort à la prudence.

 

NeoGeek

Elite
Bah dans les deux cas, ça veut dire que l'inflation va disparaître à terme, y a pas vraiment de dilemme en fait (enfin si l'ont croit à leur cadre d'analyse).
 
Haut