J’ai lu dans ce sujet des titres tels que : “L’illusion du socialisme” ou ” L’illusion du libéralisme”. Je pense qu’une illusion est à la base de nos problèmes actuels, mais elle n’a rien à voir avec l’un ou l’autre parti politique. Je pense qu’il vaudrait mieux parler de “L’illusion de la perdurance d’un système”.
Notre modèle économique n’est qu’un parmi d’autres dans le fil de l’histoire. De la même manière que le système féodal, basé sur la valeur militaire, connu son déclin avant de se transformer radicalement et d’évoluer, le système capitaliste, basé sur la valeur économique, est lui aussi voué à se transformer et à disparaître à plus ou moins court terme.
L’économie est, d’un point de vue humain, une chose totalement artificielle et sans importance. La preuve en est que lorsque ce système fonctionne bien et que la plus grande partie des citoyens peut vivre normalement (la dernière fois dans les années 60,70) tout le monde participe au système et très rares sont les voix qui s’élèvent contre lui. En revanche, lorsque la concentration des richesses, qui est la base du capitalisme, atteint un seuil si important que la différence entre riches et pauvres devient trop conséquente et que, parallèlement, la proportion de pauvres devient trop importante en regard de celle des riches, le système se grippe et les crises sociales et financières succèdent les unes aux autres.
Le modèle économique porte donc sont échec dans son principe fondateur : Une fois concentrées en trop peu de main (capitalisées), les richesses deviennent inutiles (que peut faire une personne d’une fortune de plusieurs milliards d’Euros?) et manquent à la majorité des citoyens (voir l’échelle des revenus et l’augmentation du taux de pauvreté).
Jusqu’à il y a peu, le système retrouvait son souffle, après une sur-concentration, grâce à un conflit important tous les 30 ou 40 ans qui, par le biais de l’économie de guerre et des reconstructions s’en suivant, redistribuait une partie suffisante des richesses afin de pouvoir redémarrer un nouveaux cycle de capitalisation. Aujourd’hui, qui s’en plaindra, les conflits sont absents de nos régions depuis plus de 60 ans, c’est près du double de la durée de paix habituelle. Il est d’ailleurs notable de constater que les problèmes de notre systèmes ont trouvés leur début aux environs de la fin des années 70, soit une trentaine d’année après le début de la deuxième guerre mondiale, succédant elle même à la guerre de 1914, qui succédait à la guerre de 1879, ...
De même que le système féodal, basé sur la puissance militaire, s’est effacé, le capitalisme, basé sur la puissance économique, en fera autant. Ce n’est pas du catastrophisme que d’écrire cela, bien au contraire, car de la même manière que la société suivant le système féodal fut meilleure, la société qui suivra le capitalisme représentera, elle aussi, une évolution. Évidemment , de la même manière qu’une partie de la population a craint la chute de la féodalité, une partie de la population actuelle va craindre la chute du capitalisme. L’erreur est de penser que le capitalisme sera remplacé par le socialisme ou le communisme. Ces deux considérations politiques ne sont que des composantes du système capitaliste et perdront toute pertinence avec le changement de paradigme sociétal.
Je pense que notre société va poursuivre sa progression vers plus d’humanisme, avec, en plus, une dimension environnementale qui, comme l’humanisme, est incompatible avec le capitalisme.
Bien sûr la société qui va suivre ne sera pas parfaite, heureusement d’ailleurs, car sinon cela signifierait la fin de l’histoire de l’Homme, mais elle sera basée sur d’autres valeurs.