Bonjour.
Je souhaite réagir au reportage "Internet, la passion dangereuse des jeux en ligne", diffusé pendant le journal télévisé de 20h du 17 janvier 2006.
Encore une fois, les jeux vidéos sont montrés du doigt comme étant une passion conduisant à l'institut psychiatrique. Sur ce reportage, j'aimerai montrer que certains comportements de ces jeunes se retrouvent dans d'autres secteurs et que personne ne s'en préoccupe et que le journaliste tire des conclusions attives sans prendre la peine d'enquêter un peu plus.
Tout d'abord, le journaliste prend un parti pris flagrant au moment de l'interview de Frédéric qui "n'arrive plus à parler" quand il reçoit un message. "L'ordinateur accapare son attention, il a des difficulté à résister à l'appel" est dit en voix off. Il faut savoir que ce joueur, d'après les images de son écran montrées précédemment, est en plein jeu et est en groupe. Imaginez que Christian Jean-Pierre tente d'interviewer un gardien de but en plein match. Le gardien, s'il accepte de répondre aux questions en plein (ce que je doute), n'arrivera plus à parler et le football accaparera son attention dès qu'il verra le ballon se raprocher de ses buts. Dur pour lui de résister à l'appel du football... Dans le foot, c'est normal. Mais dans les jeux vidéos, il faut croire que le journaliste pense qu'il est normal de tout laisser tomber alors qu'on est en plein jeu. Je me demande ce qu'aurait dit ce journaliste après avoir été lynché par des fans du "Seigneur des Anneaux" s'il était venu les interviewer en pleine projection du film. Sur ce point, la voix-off du journaliste, ajoutée au montage, ne permet pas au joueur interrogé de pouvoir se justifier de son acte, et nous oblige à penser comme le journaliste le veut.
Ensuite, on nous parle d'un joueur qui a du être envoyé en hospitalisation d'office. Même si ce type de comportement existe malheureusement, il n'est pas du tout représentatif de la population des joueurs en ligne. Le reportage nous parle d'un joueur. Un joueur sur tous les joueurs en France. D'après le journaliste, c'était "une première en France". Un joueur interné depuis que les jeux vidéos existent, depuis les années 1980 avec l'apparition des première console de salon grand public. Encore une fois, la comparaison avec une autre passion peut être faite : les fans. Certains fans de grandes stars de la chanson française doivent aussi être envoyé en institut psychiatrique car ils se prennent pour la star qu'ils adorent. Mais dans ce cas-là, on ne parle pas de la dangerosité des chansons, on soulève son côté émotionnel déficient, voir mental. Dans aucun cas, on ne dit que c'est le chanteur qui est la cause de son comportement. Pourquoi alors accuse-t-on les jeux en ligne tout de suite ? Pourquoi ne s'intéresse-t-on pas au passé psychologique de ces personnes ? Un homme, fan de Claude François, se prend pour lui et est envoyé en institut psychiatrique : c'est une personne déséquilibré. Un homme, fan d'un seul jeu en ligne, se prend pour son personnage et est envoyé en institut psychiatrique : c'est la faute de TOUS les jeux en ligne qui existent. Il faut croire que selon les cas, les causes ne sont pas les mêmes. Dernièrement, dans une autre emission de TF1 dans laquelle des femmes venaient pour changer (je ne me souviens plus du titre de l'émission), il y avait une femme, Aïcha, qui se prenait pour Sylvie Vartan. Etait-ce la faute à Sylvie Vartan ? Aux chansons deSylvie Vartan ? Non ! Après des séances de psychologie, elle a abandonné ce comportement. Il faudrait dire au journaliste responsable de ce reportage de prendre des précautions avant d'affirmer haut et fort quelles sont les causes du comportement du joueur interné, surtout lorsque l'on n'est pas un médecin ou un psychologue..
Enfin, avant l'interview, on parle de cyber-dépendants pratiquant une thérapie "pour se débarraser de cette nouvelle drogue". Encore une fois, et même si l'on parle enfin de psychologie à travers la thérapie, le journaliste associe le jeu en ligne à une drogue. Je me demande si les fans de Johnny Haliday seraient content d'entendre qu'ils écoutent une drogue sous prexte qu'un fan ait du être interné après s'être pris pour son idole. D'ailleurs, après l'interview du chef de service de l'hôpital de Marmotant, le journaliste énonce certaines causes qui déclenche le comportement de cyber-dépendant. Cela dure 5 secondes, et c'est tout... Car dans sa conclusion, il indique que le plus grand jeu en ligne regroupe 5 millions d'adeptes. Même si le terme "adepte" peut sembler correct, il fait tout de suite penser à une organisation religieuse et renvoie vers les sectes. La définition du mot "adepte", d'après le dictionnaire de l'académie française, parle d'elle-même : "1. ALCH. Personne initiée au grand œuvre. Par ext. Personne initiée à une doctrine ésotérique, aux secrets d'une science, d'un art. 2. Membre d'une secte, d'un groupe plus ou moins fermé ; personne qui adopte une religion, une doctrine. Un adepte du bouddhisme zen. Par ext. Partisan d'une idée, d'une idéologie, d'un système. Les adeptes du stoïcisme. Expr. Faire des adeptes, gagner des membres, des partisans". Le jeu en ligne est-il une religion, et par extension, une secte ?Les seuls arguments valables du journaliste n'auront donc duré que 5 secondes.
Pour conclure, je dirai qu'encore une fois, TF1 est passé complètement à côté du sujet, comme c'était déjà le cas lors d'un reportage de l'émission "7 à 8" sur un autre "drogué" du jeu en ligne. Même s'il est vrai que ce type de comportement existe et je ne le nie pas, tous ces reportages accusent le jeu en ligne lui-même et font de lui la principale cause de ces comportements. A aucun moment, on ne parle d'autres causes possibles, hormis les 5 secondes sus-citées. A l'esprit, il ne peut me venir que plusieurs constatations : soit c'est le même journaliste qui fait tout le temps ce genre de reportage (ce qui serait un comble vu son parti pris flagrant), soit c'est la ligne éditorialiste qui a choisi de faire ces reportages en se concentrant sur ces thèmes pour faire de l'audience. Car, il faut le dire aussi, il y a des joueurs qui jouent énormément aux jeux en ligne (5 heures par jour minimum) et qui sont parfaitement sains de corps et d'esprit. Mais il est vrai que cela intéresse moins le public de voir des gens heureux, et que cela ferait certainement baisser l'audience.