Thread Serge Gainsbourg.

1er
OP
FoX2000

FoX2000

Revenant
manon a dit:
Mouais ... "joli travail sur ce dossier" sauf que.... c'est le mien qui est ici...(toute la bio et caetera.....) bref c'est du copié collé....
Alors bon c'est pas un problème si celui qui s'en sert le signale, mais si il ne dit rien c'est un peu les boules quand meme pour moi qui ait passé 36.000 heures à créer le site :
www.tetedechou.com
Ciao à tous.
ps : pour votre info la chanson "Emanuelle" est bien extraite du film érotique du meme nom....

Manon.
www.tetedechou.com
Gros oubli de ma part, je pensais avoir mis la source en fin de bio.

Mais bon, on se doutait bien qu'il ne s'agissait que d'un copy/paste d'un autre site... tetedechou.com est d'ailleurs repris dans les sites à visiter...

Je n'ai pour ainsi dire fait que des copier/coller à 95%.

Encore désolé Manon.... tu ne sauras jamais, Manon... à quel point je HAIS ce que tu ES ;)

EDIT: Il semble qu'il y ait des problèmes avec la fonction "editer", j'arrive pas à modifier le post original. Le coeur y est, je t'assure ;)
 
M

manon

ex membre
FOx : aucuns soucis... c juste parceque j'ai fait une recherche et que quelquepart je m'y suis retrouvé via la présentation bio et l'interview Bayon en reconnaissant la typo. Mais à bien y réfléchir c'est un plaisir ... et à chaque fois que je lis des choses positives et intelligentes sur Gainsbourg ca me réjouit.
SI ca a pu apprendre des choses à certains à son sujet c'est le plus important, comme il disait lui meme "tout le reste n'est que littérature..." :wink:
Par la meme occasion j'ai pu apprendre une chose drolement interessante ! je ne sais plus l'auteur mais qqun dit sur ce Thread que Gainsbourg a endossé (une fois de plus et il l'a fait pas mal tout compte fait ... )son tablier de faussaire pour la chanson "Pauvre Lola", de plus la personne donne le titre que je ne savais pas "Umqokozo" de M. MAKEBA !!!
Alors merci à lui pour cette info totalement inédite et merci à toi d'avoir fait cet espace pour l'un des plus grands poètes du XX ème siècle ! (on a pas fini d'en parler.... lui qui "FUCKAIT la postérité ....")
Manon.
 

Abe@Mat

Touriste
Manon> c'est Ronzo qui a dit ça ;)
en tout cas merci pour ton site, très complet !!
 
M

manon

ex membre
SI certains d'entre vous (et apparemment il y en a qques uns qui s'interessent à lui de près) vous avez des questions diverses je signale l'existence d'un FOrum sur mon site il y a des gens hypra pointus qui savent quasimment tout sur Sergio (ca peut toujours servir...) :D
Merci Ronzo !!!! merci Abe....
 

Abe@Mat

Touriste
faut bien faire vivre la légende :)
 
j'aimerais trouve cette video ou il est interviewé par un journaliste lors d'une emission puis une femme l'interrompt et il commence les insanités:tagueule je cause,tagueule

merci si vous avez un lien car j'ai cherché sur google longtemps mais lui aussi m'a dit ta gueule j'ai autre chose a foutre :wink:
 

Abe@Mat

Touriste
K-4010 a dit:
j'aimerais trouve cette video ou il est interviewé par un journaliste lors d'une emission puis une femme l'interrompt et il commence les insanités:tagueule je cause,tagueule

merci si vous avez un lien car j'ai cherché sur google longtemps mais lui aussi m'a dit ta gueule j'ai autre chose a foutre :wink:
Fox2000 donne les liens sur la première page je pense
 
M

manon

ex membre
K-4010 a dit:
j'aimerais trouve cette video ou il est interviewé par un journaliste lors d'une emission puis une femme l'interrompt et il commence les insanités:tagueule je cause,tagueule

merci si vous avez un lien car j'ai cherché sur google longtemps mais lui aussi m'a dit ta gueule j'ai autre chose a foutre :wink:
Ne serait ce pas dans le Jeu de la Vérité spécial Gainsbourg ?? ca me dit quelquechose ton épisode du "ta gueule je cause..." Dans le meme registre on trouve aussi son altercation pas piquée des vers avec Catherine Ringer (Rita Mitsouko) sur le plateau de Canal+ Du Gainsbarre grand crû pour ceux qui aiment .... Il y a peu j'avais mis la vidéo sur le site (clin d'oeil de fin d'année) Je l'ai retirée pour la remplacer par un document rare où Gainsbourg joue au piano "As time goes by" (standard du film Casablanca avec H.Bogart et L.Baccal)
http://www.tetedechou.com/surprise.htm

Il n'empeche si tu veux dénicher le fameux "ta gueule je cause !!" :wink: il faudrait carrément que tu poses la question sur le FOrum là bas.

Bizzzz
Manon.
 

Kaman

Elite
Ton site est très complet manon, ça fait plaisir de voir des gens si passionnés par ce qu'ils font, c'est devenu tellement rare :D

Quand je m'en sentirai capable et que j'aurai des connaissance plus grande en matière de webdesign je ferai pareil sur mes réalisateurs préférés :]
 
oki bein des que j'aurais 5min j'irai sur ce fameux forum,tu auras un adept de plus lol :wink:
 

DoC 2000

Elite
dans 2 mois cela fera 20 ans que ce post existe.....
 

DoC 2000

Elite
Voilà, cela faisait un petit temps que l'envie de faire un thread sur ce génialissime artiste qu'est Serge Gainsbourg!

Je complèterai au fur et à mesure ce le thread, en effet, il me serait impossible d'être le plus exhaustif possible dès aujourd'hui, tellement il y a de choses à dire.


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Sites à visiter:

Site officiel
textes
www.tetedechou.com
www.gainsbarre.com
www.ifrance.com/tetedechoux
www.artouest.org/web/gainsnet
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Interview:L'intégral de l'interview de Serge Gainsbourg imaginant sa mort, publiée par Libération le Lundi 4 Mars 1991. (voir page 2, premier post.)
Le mur de Gainsbourg: voir page 2 (2eme post)


Biographie (de 1928 à 1960) (autre résumé de sa vie ici )
Serge GAINSBOURG de son vrai nom Lucien GINZBURG vint au monde le 2 Avril 1928 au petit jour à la maternité de l'Hopital de la Pitié.

Il est fils de Joseph et Olga Ginzburg -immigrants Juifs de la Russie- ayant fuit la Russie en 1917 devant la Révolution sanglante.
Joseph fut lui meme pianiste dans des bars nocturnes au commencement à Istanbul et par la suite à Paris. En 1927 née Jacqueline Ginzburg soeur ainé de la famille.
Le petit Lulu a cependant failli ne pas voir le jour car sa mère Olga après avoir perdu un fils de seize mois suite à une vilaine pneumonie se retrouva enceinte à nouveau (de Serge !) ne voulant en aucun prix conserver l'enfant. Sa mère devant les conditions hygièniques effroyables de l'avortement fit machine arrière et mit au monde Lucien et sa soeur jumelle Liliane. De cette réalité de la vie et par chance du revirement de décision de sa mère à son encontre concernant sa venu au monde Gainsbourg dira plus tard :

"Je suis éternellement sursitaire... en sursis continuels, répétés accumulés... Tout ce que je vis, je le vis en frôlant des issues inéluctables."

Il dit encore :

"...Mon berceau était si près de mon cercueil que je n'ai point failli naitre. Tout ce que je vis de grand -amours et peines- je le vis, en frôlant le dernier abîme."

Partitions classiques
De son origine Gainsbourg aimait à dire :
"Comme Einstein, Chaplin, comme Jesus, je suis Juif. Mais Juif d'abord, Russe ensuite."

Ils vivent dans un appartement situé rue Chaptal à Paris, rue de petite bourgeoisie. Son père travaillant comme pianiste de "complaisance" la nuit, retrouve le jour sa passion et ses gammes "classiques". C'est ainsi que Lucien sera bercé dès sa naissance de mélodies et compositions classiques...
Entre autres partitions de Scarlatti, Bach, Chopin, Shumann, ou encore Litz ou Rachmaninoff... d'où l'influence là aussi qui suivra Gainsbourg tout au long de sa carrière pour des compositeurs tel que Chopin qui je crois était celui qui le touchait le plus...


L'étoile jaune
Il connait aussi alors le fameux port obligatoire à cette époque et qu'il porte fièrement : l'Etoile Jaune...
Un jour que sa mère discute les prix de quelques lègumes : un milicien s'avance et l'interpelle lui faisant savoir qu'elle ne porte pas son étoile et qu'elle a l'obligation de le faire.... Lucien bondit s'interposant et dit ceci à sa mère :
"-Maman, il faut que ton étoile brille, tu m'entends !, comme une soeur du ciel !"

Malgré une scolarité sans difficultés, Lucien quittera le collège sous les reproches incessants que ses professeurs lui adresse sous le joug de l'occupation peut etre dûent justement à un physique caricatural au possible de l'interpretation juive...
Il s'inscrit à l'Académie Montmartre pour apprendre l'Art pictural.
Par la suite Joseph GINSBURG envoit sa petite famille du côté de Limoge afin de les protéger jusque 1944 où Lucien et sa famille peuvent revenir sur Paris et vit enfin une jeunesse plus paisible...


Amorce de la peinture
Il s'inscrit en 1945 il a dix sept ans,au Cours de la grande Chaumière et amorce une passion qui n'aboutira jamais: La peinture

Gainsbourg encore "Lucien" s'esquintera à trouver et à acquérir son propre style en peinture jusqu'en 1960 où il rendra son tablier... et ses pinceaux.
Il résumera cette période et son échec cuisant en accouchant de cette sublime phrase :
"La vie est un hazard contraire aux destinées..."

Il dira aussi une phrase plus amère et empreinte d'une incroyable nostalgie et de ce qu'il vouait à la peinture...:
"Un métier, un art qui me donnait un équilibre que je ne trouve pas dans la chanson. Figuratif, cubisme, surréalisme. A la maturité, j'ai abandonné mes tubes et mes pinceaux puis détruit toutes mes toiles..."




Biographie (de 1960 à sa mort)
Les années qui précèdent 1960 sont pour Gainsbourg de rudes années et pour se payer ses croissants crème il apprend le dessin aux enfants et se spécialise dans la colorisation de photos en noir et blanc destinées à la présentation des films dans les salles de cinéma.

Il découvre le jazz grâce à l'apparition du micro-sillon ceux qu'il aime : Art Tatum, Thélonious Monk et puis style be-bop : des pointures comme Dizzy Gillespie, Art Blakey et Charlie Parker. Gros faible aussi pour Django Reinhardt, inclassable manouche et essentiellement Billie Holiday qui l'émeut au plus haut point.

En fait Lucien commence à composer dès 1954 date cruciale car création de la chanson "Les Amours perdues" - chanson qu'il offrira à Juliette Gréco.


En 55: Il prend le relai de son père en tant que pianiste au Touquet précisemment au Club de la foret...

En 58: Il trouve une place de pianiste au Milord l'Arsouille, un cabaret à la mode. Il décide de s'appeler Gainsbourg en honneur-nostalgie au peintre anglais Gainsborough il accompagne Michèle Arnaud, très timide derrière son piano.
Un soir se pointe Boris Vian pour lui c'est la révélation le côté dandy et provocateur l'enthousiaste incroyablement ! Il réalise là qu'il a peut être à faire dans la chanson cet art mineur comme il disait...
Tout doucement il finit par percer sous deux camps divisés en opinion à son encontre : les séduits et les révulsés... Révulsés bien entendu par son physique dans une époque où l'on ne misait que sur la beauté.
Gainsbourg chante le cynisme, la misogynie, l'arrogance mais sous son air timide il intrigue les gens et surtout la gente féminine.
Le producteur Denis Bourgeois réalise qu'il est face à un nouveau style et un nouveau charisme ainsi quelques semaines plus tard Gainsbourg se retrouve en studio pour la naissance de son premier disque "Du chant à la Une !..." critiqué tout zazimut, seul Vian défend son compère et son originalité.

Malgré tout une chanson se détache très nettement de cet album "Le poinconneur des lilas" qui sera repris par les Frères Jacques, Jean claude Pascal et Hugues Aufray.

Fiasco complet sur ce disque Gainsbourg a du mal en tant qu'interprête par contre côté auteur il cartonne. Gréco (chante Gainsbourg), Clay (Lily taches de rousseur), Pia Colombo (Défense d'afficher) le chante.

1960: il se lance dans les musiques de film Cha Cha Cha du loup -thème de "Les loups dans la bergerie" publié en 45t

1961: il sort l'Etonnant Serge Gainsbourg avec de grandes références litéraires : Hugo (Chanson de Maglia), Arvert (le sonnet d'Arvert), Nerval (le Rock de Nerval), Prévert (La chanson de Prévert). Cette dernière chanson obtint un succès retentissant et Michèle Arnaud, Isabelle Aubret, Gloria Lasso, Cora Vaucaire se précipitent pour la reprendre !


1962: Nouvel hommage à Boris Vian avec un quatrième album Serge Gainsbourg contenant intoxicated Man (référence directe à "Je bois" de Vian). Parution EP de la Javanaise. Composition de l'Accordéon pour Juliette Gréco alors qu'un groupe de rock de série B reprennent pour la première fois un de ses titres : Quand tu t'y mets.


1963: Parution de l'album Confidentiel. Gainsbourg cependant doute... voila qu'un nouveau phénomène musical apparait s'appelant "Rock'n'roll".
"Quand les groupes rock francais sont arrivés, je n'étais pas brillant. C'est France Gall qui m'a sauvé la vie car j'étais vraiment en perdition en 63-64 avec tous ces jeunes. Annie aime les sucettes est une grande chanson, osée pour l'époque. Par la suite, elle l'a reniée. Pauvre petite France Gall ! Et quand on lui a demandé pourquoi elle ne la chantait plus, elle a eu un mot superbe... Elle a répondu que ce n'était plus de son age.
Moi je ne regrette pas cette partie de ma vie. Du coup j'existe toujours. Un peu après, en 66 j'ai fait Docteur Jekyll et Mr Hyde qu'on a mis en boïte à Londres, d'où la sonorité."


1964: Sorti de Gainsbourg Percussion dernier plaisir exotico-jazzy préfigurant l'explosion afro-beat des années 70. L'ancien pianiste du Milord l'Arsouille va en effet enterrer les "yéyés" sur leur propre terrain.

Comment devient-on Maître-Chanteur?
Durant toutes ces années à la suite des tas de chanteurs se disputeront ces chansons Régine "les Petits Papiers", Petula Clark "les Incorruptibles", Michèle Torr, Dalida, Marianne Faithfull, Mireille Darc, Jean Claude Brialy et Anna Karina (dans la comédie musicale Anna) Claude Francois "Hip ! Hip ! Hurrah"

1968: Il sort un album de compilations avec Brigitte Bardot sur lequel figure un unique duo "Bonnie and Clyde" créé lors d'un show télévisé le 31.12.67.
68 toujours sorti d'un second album Initials BB premier album rock de Gainsbourg. Pendant que Bardot s'épuise sur les ondes avec son Harley Davidson, que Moreno reprend Desperado primitivement prévu pour Mireille Mathieu, Serge tranquille chante l'Herbe tendre avec son compère Michel Simon (BO du film "Ce sacré grand père" et croise le chemin de Gabin pour la musique du film "Le pacha" (BO : Requiem pour un c..)


1969: Année érotique avec Birkin Jane et parution du fameux disque "je t'aime moi non plus" Titre que Gainsbourg fera retirer lui meme en décembre (après les interdictions en Italie, en Suède, en Espagne ou encore au Brésil) pour le remplacer par "La chanson de Slogan"

Gainsbourg est au sommet de sa carrière il est aussi connu que les Beatles et devient le plus gros exportateur mondial de chansons. On ne peut plus rien lui refuser. Aussi, quand au terme d'une année sabbatique (côté disques, s'entend) il décide de se lancer dans l'aventure de Melody Nelson, bénéficie t il du soutien total de sa compagnie phonographique. L'album tourne entièrement autour de Jane Birkin sur des arrangements de Jean Claude Vannier énorme succès en 1971.


1972: unique single "La Décadanse". Pendant ce temps il fignole la nouvelle revue de Zizi Jeanmmaire au Casino de Paris. 1973 : Parution de son album "Vu de l'extérieur" et dans le meme temps sortie de celui de Jane Birkin "Di doo dah"

1975: Nouveau concept album Rock around the Bunker. Accueil mitigé. Sa provocation sur l'ironie face au nazisme en gêne plus d'un. Il concrétise pendant ce temps un vieux rêve en réalisant son premier film Je T'aime moi non plus.

1976: L'homme à la tête de chou. Certainement un des plus beaux albums que Gainsbourg ait fait. Il signe la nouveauté du talk over sur des rythmes reggae.

Donna Summer livre une version de seize minutes de Je t'aime moi non plus et le groupe Starshooter réinjecte quelques vitamines à l'increvable Poinconneur des lilas pour fêter les 20 ans de carrière de Serge.


1979: Serge surprend tout le monde en reprenant "Aux armes etc"... il a filé en Jamaïque et a enregistré avec le gratin de Kingston. Tabac sans précédent et Gainsbourg reprend la scène pour la première fois depuis 15 ans. Accompagné du groupe Bijou puis avec ses musiciens rastas pour un concert au Palace.

1980: le double album du Palace sort en cette année. Pendant ce temps il fait un autre album avec Dutronc "Guerre et pets" et interprête Dieu est un fumeur de Havanes avec C. Deneuve.

1981: Un album entier est dédié à la belle Deneuve "Souviens toi de m'oublier" Il retourne au reggae avec Mauvaises Nouvelles des Etoiles ou apparaît pour la première fois le fameux Gainsbarre.
Trois albums interprètes : Bashung, Birkin, Adjani + un deuxième film "Equateur".

1984: Love on the Beat enregistré à New York sa plus grosse vente.


1986: Gainsbourg live reflet fidèle de ses concerts du mois de septembre précédent au Casino de Paris. Sorti d'un disque avec son ami Eddy Mitchel "Vieille canaille" sur fond jazzy. L'été il entame le tournage de "Charlotte for ever" avec sa fille dédié à son attention.

1987: You're Under Arrest (titre piqué à un disque de Miles Davis) accompagné de musiciens new yorkais de Love on the Beat. Gainsbourg choisit cette fois le style Bronx-rap reprenant en prime "mon Légionnaire" masculinisé à outrance et sur les memes sillons se livre à un ton moralisateur antidrogue "Aux enfants de la chance".
Gainsbourg surgit là ou on ne l'attend pas...


1989: Grave problème cardiaque et ablation d'une partie du foie.

1990: Made in China pour Bambou, la mère de son fils Lucien puis Variation sur le même t'aime pour Vanessa Paradis, White and Black Blues pour Joelle Ursull et enfin Amour des feintes pour Birkin. Puis dernier film "Stan the flasher"


1991: mois de Mars... Extinction de Gainsbourg et de sa dernière cigarette.... bientot c'est l'été et Gainsbourg cette fois n'est pas au rendez vous je veux parler du Touquet là où tout démarra. Il venait tous les ans là bas comme en pelerinage prevue et avait conservé toute la modestie avec laquelle il débuta.

"Une fois il est venu avec Jane et deux petites filles en Rolls, accompagnée de la nurse. raconte la fille du restaurateur du lieu...Il était descendu au Wesminster. Jane traversait les cent mètres qui nous séparent de l'hotel au Club de la Foret
-aujourd'hui le Flavio -à pieds nus..."
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Voila pour la Bio.
Maintenant je vais présenter quelques titres (mes favoris). Biensur, la liste s'étoffera avec le temps, mais en voila déjà quelques uns. J'ai essayé d'être assez varié...


Serge Gainsbourg - Personne (1961)
A écouter ici



Serge Gainsbourg - New York USA
à écouter ici



Serge Gainsbourg - 3 millions de Jocondes
à écouter ici



Ce grand méchant Vous
à écouter ici



Serge Gainsbourg - Intoxicated man (1962)
A écouter ici




Serge Gainsbourg - Cannabis

à écouter ici



L'ami Caouette
à écouter ici



Ces petits riens
à écouter ici
Version avec Catherine Deneuve




Baudelaire
à écouter ici



Pauvre Lola
à écouter ici

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Wallpapers







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L'intégral de l'interview de Serge Gainsbourg imaginant sa mort, publiée par Libération le Lundi 4 Mars 1991.

[size=9:d91d36ce06]Recueilli par Bayon en 1981.


SERGE GAINSBOURG : Bon, je suis mort. Je fais un bilan.
Libération : C'est déjà une appréciation.

S.G. Un mort avec la parole, il fait le bilan... De toute façon, je suis à côté de mon chien puisque je l'ai perdu, je l'ai donc retrouvé. Il est mort d'une cirrhose...

Libé. Peut-être était-ce par osmose ?
S.G. Ouais, oui, c'est vrai. ( Sur la bande on entend le pétillement du champagne rosé que Gainsbourg se sert généreusement)

Libé. Quand est-ce que ça s'est passé ?
S.G. Il n'y a pas longtemps. C'est le coeur qui a laché. Non, c'était plutôt une overdose de plomb (rire).

Libé. Un "Sid Vicious"(1) de plomb...
S.G. Ouais, c'était un allumé.

Libé. On est en quelle année ?
S.G. On est en... quatre-vingt... dix.

Libé. Comment ça s'est passé ?S.G. Ca s'est passé en octobre. Une nuit froide. La nuit c'est mieux, hein ? Caniveau.

Libé. Comme Nerval... Tu étais en train de faire quoi ?
S.G. Draguer.

Libé. Draguer ?S.G. Je ne me souviens plus trés bien -c'était assez foudroyant - si, c'était un coup au coeur ou une overdose de plomb. Flash. Et puis j'étais exceptionnellement faible.

Libé. Ca s'arrange depuis que tu es mort ?
S.G. Ce qui ne s'arrange pas, c'est ce que je vois en dessous. C'est le merdier.

Libé. Ca ne sert à rien alors ?
S.G. Ben... Ha oui, la cécité ? Pour être heureux ? Heureux... C'est pas un bout, le bonheur... Moi je trouve ça absurde, l'idée d'un nirvana.

Libé. On est peut-être délivré. on a plus à se...
S.G. ... A se branler ? Si. Ca dépend. S'il n'y a pas de gonzesses, on continu à se branler. Non, non, y'a plus rien. La queue qui part en couille. Ha, ha, ha !

Libé.Tu peux décrire l'endroit où tu te trouves ?
S.G. Je suis à l'intérieur de mon chien. il y ades gaz. Des gaz inflammables. Alors j'allume une allumette...

Libé. Tu ne risques plus rien ?
S.G. Justement : c'est pour les boyaux de mon chien. Je suis content parce que je l'aime beaucoup. Comme lui, de mon vivant, il était dans ma tête, j'ai décidé d'aller dans son ventre.

Libé. C'est le "cynisme" absolu... Tu reste tout le temps dans ton chien, ou tu peux en sortir ?
S.G. Je jette un oeil par le trou... L'oeil était dans l'anus et regardait Caïen.

Libé. Comment t'es tu retrouvé là ?
S.G. Par une force de volonté fulgurante.

Libé. Et c'est quoi, ce ventre ?
S.G. Des tripes. C'est un tripe.

Libé. Ce ventre, c'est un ventre de remplacement du ventre de ta mére, non ?
S.G. Exact.

Libé. Donc, ta mére était un chien ?
S.G. Non, absolument pas ! Ma mére est vivante. Et je tiens à ce qu'elle le reste (2).

Libé. Oui, mais on parle au passé.
S.G. Ouais, on parle au passé et elle est toujours vivante. (Malaise trés net.)

Libé. Comment réagit-elle a ta mort ?
S.G. Je ne sais pas. Je ne voudrais pas lui faire de la peine... Bon enfin, passons. (Silence. Tension grandissante. L'entretien semble capoter et Gainsbourg se fermer...)

Libé. ... Bon, bon. Donc tu n'était pas seul au moment où ça s'est produit...
S.G. Non, puisque j'était avec une gonzesse.

Libé. Ce qui ne veut pas dire que tu n'étais pas seul... Quel âge ? 12 ans ?
S.G. (Rire). Non. En 89, elle avait... trente ans de moins sue moi... Ca lui fait 26 ans.

Libé. Rousse ? Blonde ? Brune ?
S.G. Eurasienne

Libé. Est-ce que tu étais ivre au moment où ça s'est produit ?
S.G. Non, mais mon verre s'est brisé avant moi.

Libé. C'est le dernier bruit que tu as entendu ?
S.G. Non ; j'ai entendu un coup de pétard.

Libé. Un verre en cristal ou bien en Securit de cantine ?
S.G. Je ne bois pas dans du Sécurit. Je préfère le danger.

Libé. Est-ce que tu aurais aimé que ça se passe autrement ?
S.G. Oh... Le coup de la pipe qui tue. C'est un supplice chinois qu'on trouvedans le Jardin des supplices, d'Octave Mirbeau, qui consiste à faire sept pipes. A la septième, on crache son sang. C'était acceptable comme mort.

Libé. Ca n'aurait pas pu être un accident ? C'est une overdose de plomb...
S.G. Une overdose par personne interposée. Quelqu'un à qui je dirais merci de l'avoir fait pour moi.

Libé. Est-ce que tu y as pensé, au moment de la mort de Lennon ?S.G. Non, j'y ai pensé au moment des événements de Stasbourg. Et puis quand j'ai balancé Dieu est juif, la nostalgie camarade... en 1981. Enfin, je chercher, quoi.

Libé. Dieu est juif, ça n'avait pas encore été assez loin, il faut croire, puisque tu n'es mort qu'en 89 ?
S.G. Oui. oui, ça allait crescendo. Puisque c'est mon moteur.

Libé. A Strasbourg, tu as eu l'impression que c'était plus prés que jamais ?
S.G. Oui. Il y avait des flingues dans les poches et puis aussi quelques cocktails Molotov. De part et d'autre.

Libé. Est-ce que ça t'aurait plu une mort politique ?
S.G. Politique ou poétique ?

Libé. Si un flingueétait sorti aun moment où tu chantais la Marseillaise et avait tiré, ça aurait été une mort politique, non ?
S.G. Il y en a tellement qui sont mort sur la Marseillaise... Ca en aurait fait un de plus.

Libé. Ca aurait été un paradoxe quand même...
S.G. Un sacré "para".

Libé. Donc, tu es bien sûr, ça n'aurait pas pu se passer autrement ?
S.G. A l'hosto ? Je préfére me finir moi-même. Me donner le soin de me donner les derniers soins.

Libé. Est-ce que tu t'imaginais que ça se passerait ainsi, dans le temps ?
S.G. Comme j'y ai pensé souvent... J'y ai pensé en 81, par exemple... En 80 aussi, parce que j'ai eu des menaces de mort, au moment où j'ai fait la Marseillaise.

Libé. D'ordre antisémite ?
S.G. Oui, oui : "On va le crever, ordure." Enfin, c'était sporadique.

Libé. Plus jeune, tu y avait pensé ?
S.G. A ma première crise cardiaque. (1973) A ce moment là, j'ai décidé... j'ai dit : "Pour la vie, il n'y a pas d'antidote." Avant, je n'y pensais jamais.

Libé. C'était quand même présent, dans tes chansons, ton comportement.
S.G. La mort est "toujours" présente, si on est pas con.

Libé. Mais ton obssesion du noir, c'était antérieur à ta crise cardiaque ?
S.G. Le noir n'est pas... Je dis que les hôpitaux psychiatriques sont peints en blanc. Pour moi, le noir c'est la rigeur absolue. La couleur du smoking.

Libé. Et la mort, ce n'est pas rigoureux ?
S.G. Il n'y a plus ni noir ni notion de couleur. Ni valeurs ni couleurs. Les couleurs étant les couleurs de l'arc-en-ciel, et le gris, noir et blanc étant les valeurs. Pour un peintre. Que je fus. Ni parfum ni odorat ni ouïe...

Libé. On a plus peur ?
S.G. Non, parce qu'on a bien raison de se méfier de la morale judéochrétienne qui veut que pour un milligramme d'éternité, on fasse passer une éternité de souffrance, des enfers méphitiques...

Libé. Est-ce qu'on peut considérer que tu te sens bien là où tu es ?
S.G. Je n'existe plus.

Libé. Est-ce qu'il fait froid ?
S.G. Je ne sais pas. Quelle est la température des chiens ?

Libé. Des chiens morts ?
S.G. Merde ! Il est vivant, mon chien ! Dans les étoiles !... Voilà, je suis chauffé à la chaleur des étoiles. Ma chienne. Nana. Il ya son collier...

Libé. Est-ce que tu étais présentable ?
S.G. Je crois que le pistoler était un petit calibre. Ca n'a pas fait éclater... la tête.

Libé. Est-ce que tu étais rasé, lavé ?
S.G. Je n'avais pas fait ma toilette de mort puisque c'était un accident. On ne m'a pas lavé le cul.

Libé. C'était un homme, ou une femme ?
S.G. Je ne sais pas ; j'étais de dos.

Libé. Tu n'as aucun moyen de savoir ?
S.G. Si. S'il casse sa pipe, peut-être qu'il viendra tenir la laisse de mon chien.

Libé. La balle t'a atteint à la nuque ?
S.G. Oui, comme... non, pas Glucksman... Goldman. Je fais la une de tous les journaux.

Libé. Toi aussi, tu es tombé les bras en croix ?
S.G. Comme le Christ ? Non, j'ai seulement essayé de rattraper mon verre, mais il m'a échappé des mains.

Libé. Ca t'a fait mal ?
S.G. Non, c'était net.

Libé. Est-ce que Mikey était debout, au moment de ta mort ?
S.G. Mikey ne se léve que si l'on se pend. Ou alors dans le cas de la pipe mortelle.

Libé. Oui mais enfin, tu draguais. Donc, peuté-être que c'était assez avancé pour que...
S.G. Non, non, pas à mon âge. (Sourire de chien mouillé.)

Libé. La fille, plus le choc de...
S.G. Ejaculation ! J'ai toujours dit que j'avais ça de commun avec Mickey Maousse : de grandes oreilles et une longue queue.

Libé. Est-ce que ...-tu balaies si tu n'as pas envie de répondre-est-ce que ta famille était triste ?
S.G. Oui, enfin ... (il balaie effectivement la question d'un geste preste), passons.

Libé. On t'a enterré décemment ?
S.G. Décemment... On ne peut pas être decent, quand on est mort. on est à poil.

Libé. C'était religieux ?
S.G. Non.

Libé. Tu avais laissé des instructions précises ?
S.G. Oui, en 88. Mais c'était assez grossier : "J'ai rempli mon contrat. Mission accomplie, mon colon."

Libé. Donc, on t'a enterré.
S.G. A moins qu'on m'est filé quinze grenades et que je me retrouve dans l'état du Soldat inconnu. On ne sait même pas si c'est un soldat ou une vache. Ou un boche. C'est un magma. Il y en a peut-être quinze...

Libé. Il y a au moins les vers, qui sont identifiables.
S.G. Aux vers inconnus ! (nouveau toast de champagne rosé.)

Libé. Tu avias demandé qu'on incinère ?
S.G. J'aurais préféré être balancé à la flotte. L'élément liquide, pour moi, c'est plus poétique que la terre. Mais la loi ne donne ce privilége qu'aux marins. Enfin, ça peut s'arranger... de façon illicite. D'ailleurs, c'est ce que j'ai dit : "Qu'on prenne mes restes -ce qu'il en reste-, qu'on prenne une bagnole, et puis un bateau, et puis voilà." Un peu de béton. Impeccable. Comme un mafioso.

Libé. Voici une question plus sordide : l'héritage ?
S.G. J'ai laissé un handicap de 400 bâtons à chacune de mes filles. J'ai bien dit "handicap". J'en ai trois. Ca s'est fait par les avocats.

Libé. Tu n'avait donné aucune instruction précise a ce sujet ?
S.G. Non, Ca porte malheur, ce genre d'instructions.

Libé. A Madagascar, on pratique ce qu'on appelle "le retournement des morts" : ils sont dans des sortes de caveaux assez ouverts ; on va les chercher sur des brancards, on les balades en dansant...
S.G. La danse des claquettes. Ils jouent aux osselets...

Libé. ...Et on les retourne, en les faisant sauter trés haut. Ca te plairait ?
S.G. Non, ce serait chiant.

Libé. Est-ce qu'on a fait ton masque mortuaire, comme Pascal ?
S.G. Ouais. Les mains aussi. Et la queue.

Libé. Dans du plâtre ?
S.G. Non ! Dans de l'élastomère de synthèse. C'est à dire du latex. Pour que celles qui m'ont aimé continuent à m'aimer.

Libé. Au fait, comment ça se fait que tu parles, si tu es mort ?
S.G. C'est pas moi qui parle. C'est mon chien. On a l'impression qu'il est ventriloque, mais c'est lui qui parle. La voix de son maître.

Libé. Et il chante, aussi ?
S.G. Comme moi. Il fait "ouah, ouah !" du bout des... canines.

Libé. Tu as un fantôme ?
S.G. Je n'ai que des fantasmes : baiser les morts, les mortes. Ou alors faire baiser ma chienne et recevoir la purée... Non, qu'est-ce que je pourrais faire d'un fantôme ?

Libé. Faire chier encore un peu le monde ?
S.G. Oui, c'est ça. Trés bien.

Libé. Il chanterait la Marseillaise, ton fantôme ?
S.G. Oui, il leur ferait un tibia d'honneur.

Libé. Est-ce que ça t'aurait plu, de vivre et donc de mourir à une autre époque ?
S.G. Ouais, en 2028, j'aurais eu 100 ans. Non,en fait, j'aurais aimé vivre le mouvement dada. Je pense que j'aurais réussi en peinture et en poésie dans le système dadaïste. C'était la dérision et le cynisme absolus.

Libé. A propos de référence ; est-ce qu'on peut considérer que Verlaine est une de tes influences ?
S.G. Verlaine ? Il fait chier. Je ne connais pas de Verlaine. Je connais que Raimbaud. Du couple. Il n'arrête pas de pleurer. Je ne pleure pas. Je gueule.

Libé. Je pensais à des choses comme "Il jouait avec sa chatte"...
S.G. Mais non... (affligé). Non. Rimbaud, Picabia. Huysmans.

Libé. Quand tu parles de dada, pense à Rigaut, Vaché, Cravan : rien que des sucidés.
S.G. J'y pense aussi.

Libé. Pour les dadaïstes, est-ce que réussir ce n'était pas réussir : réussir son sucide ?
S.G. Oui, mais c'est une donnée simplement esthétique. Comme toute pensée politique ne peut être qu'esthétique et n'a pas besoin de se prouver comme mathématique... D'ailleurs, c'est peut-être mon bras qui s'est levé quand la balle est arrivée. je ne voulais pas que ma boîte crânienne soit abîmée.

Libé. Ca a rebondi, alors ?
S.G. Ca ne rebondi pas, une balle. Ca "ricoche".

Libé. Puriste jusqu'au bout. Et la crucifixion dont tu parles dans Ecce Homo ? Au fait, c'est quand même assez fort, de faire rimer "Gainsbourg" avec "Golgotha". (rires satisfaits). Il a bien fallu un Ponce Pilate ? C'est celui qui a tiré sur toi ?
S.G. C'était un auto-pilate.

Libé. Ou bien un co-pilate, un pilate-suicide... (rires replets).
S.G. Si le Christ était mort sur la chaise électrique, tout les petits chrétiens porteraient une petite chaine en or autour du cou. Je préférais la chaise. Sinon, on confondait avec l'autre, mon congénère. Un centurion serait venu me donner du vinaigre ? Je préfère le champagne rosé. Pour moi, des clous en platine et puis une croix en ébène. Et une couronne de chez Cartier. Comme je suis un peu obsédé sur les bosses, j'ai besoin d'une couronne de pines.

Libé. Et comme linge de corps ?
S.G. Je suis sûr qu'il n'y avait pas de linge. Ca, c'est le puritanisme. Ou alors une tenue léopard.

Libé. A droite et à gauche de ta croix, tu verrais qui ?
S.G. A ma gauche, en 89 ? Je verrais bien deux larrons pédérastes maquillés. Outrageusement maquillés. Du rouge à lévre jusqu'au nez. Enfin ce seraient deux larrons hermaphrodites. Et grimés. Crucifiés à l'envers pour qu'on leur voie le cul. On voit les seins par les côtés quand on est un peu touriste. Les croix de mes larrons sont en marshmallow rose.

Libé. Donc, elles se gondolent ?
S.G. Il ya des tuteurs. Pour les queues aussi. On atous des tuteurs. Moi, j'ai un préservatif de couleur noire. Ca fait un noir négre. Négroïde.

Libé. Pourquoi n'as-tu pas "sauté d'un aéroplane" ? Ca te travaillais depuis longtemps.
S.G. Sauté "avec" l'aéroplane... Oui, c'était une éventualité. Mais ça ne m'appartient pas. C'est le pilate et le co-pilate qui ont ma peau. De même, si j'avais pris un garde du corps, ça faisait deux mort au lieu d'un.

Libé. Il y a eu des bruits qui ont couru, comme quoi c'était quelqu'un de la rue Germain-Pilon qui avait fait le coup, un usager du 19, immeuble de travestis.
S.G. Si c'est ça, c'est un crime passionnel.

Libé. Il y en a peut-être qui étaient contents, dans le tas ?...
S.G. Dans le tas debout ? J'ai oublié les noms. Ils sont tous morts de toute façon. Avant moi. De mort naturelle. C'est ce qu'il y a de plus dégeulasse, comme mort. Il étaient déjà mort-vivants. Ils sont devenus légumes.

Libé. La métempsychose navet ?
S.G. Quoique le navet... c'est joli. C'est blanc, violacé, en forme de queue.

Libé. C'est pas rond les navets ?
S.G. Ceux-là c'est les couilles. Non, je parle des navets de race blanches. Je n'aime ni les légumes ni les animaux mal aimés. J'aimais les ânes, les biques et les chiens bâtards. Pour les légumes c'est la même chose. Evidemment, tout ce qu'on becte on gerbe dessus : on dit "sale porc", "espéce de cochon", il filme des "navets", "patate"...

Libé. Et "l'Homme à tête de chou" ? (La statue se trouve dans la pièce, juste derrière, et observe la scéne d'un air légumier.)
S.G. Ce n'est pas pareil. C'est spirituel.

Libé. Ca na rien à voir avec une primeur ?
S.G. Non, absolument pas. C'est un allumé. Il est klaxonner à longueur d'année, comme moi.

Libé. Avant de le voir, on est persuadé qu'il s'agit d'un montage photographique, avec ton corps...
S.G. J'ai pas une aussi grosse queue. Et puis je ne suis pas aussi costaud que ça. Et mes mains sont plus belles. Le nez c'est pas ça non plus.

Libé. Enfin, dans l'ensemble est-ce que tu vois les choses différemment ?
S.G. Non, comme de mon vivant, je les vois nulles. Tout est nul. Ce qui nous survole -que sont devenus les oiseaux de paradis ?-, ce sont les mouches à merde. A la place des oiseaux de paradis. L'oiseau de paradis, c'est le colibri.J'en ai vu un une fois. Dans la jungle de Colombie,avec Jean Seberg. Il fonctionne comme un hélicoptère. Il est vert électrique. Il mesure 4/5 cm. C'est le plus bel objet électronique que les dieux aient créé. Je mets toujours "les" dieux, des fois qu'il y en ait un qui soit vrai dans le tas. LES dieux. "L'homme a crée les dieux, l'inverse tu rigoles."

Libé. Cette chanson, est-ce que c'était un dernier pied de nez aux rastas ? La phrase "Tire sur ton joint pauvre rastas, inhale tes paraboles" n'était-elle pes quelque peu teintée... d'insolence ?
S.G. La phrase la plus insolente c'était "Là-bas en Ethiopie est un sombre idiot" -j'avais mis "sombre idole" mais on comprend "sombre idiot".

Libé. Si tu en avais la possibilité, est-ce que tu recommencerais tout ?
S.G. J'aurais peut-être plus de courage. Je me mettrais peut-être un faux nez. C'est astreignant, une fausse queue. J'en avais des valises entières.

Libé. Des fausses queue ou des faux nez ?
S.G. C'est exactement la même chose. On dit "ne fourrez pas votre nez dans mes affaires". En fait, ça veut dire : "ne m'enculez pas."

Libé. Tes histoires, ça fait de plus en plus penser à Pinocchio... Déjà ton chien, c'est la baleine, Jonas. Mais qui est le Geppetto de l'affaire ?
S.G. Qui est le vieux monsieur ? Le Géppété !? (rire). C'est dieu ! Ce serait l'un des dieux justement : Le géppété. On irait dans les latrines au lieux d'aller dans les églises pour vénérer Géppété. D'ailleurs, les latrines publiques, on dirait des confessionnaux.

Libé. Comme on ne sent rien, on peut supporter l'odeur d'ammoniac...
S.G. Et puis il y a du pain...

Libé. On peut se faire une soupe...
S.G. Une petite soupette. Il n'y a plus ni riche ni pauvre, alors un peu de pain baigné, un peu de pain perdu, ça suffit.

Libé. Est-ce que tu as un message urgent pour quelqun'un de chez nous ?
S.G. Je ne dirai pas son nom mais je dirai :"Va te faire foutre."

Libé. Est-ce que tu as oublié quelque chose d'important ?
S.G. (Long silence) Oui. J'ai oublié mon livret militaire.

Libé. Est-ce que tu avais emmené quelque chose ?
S.G. Oui. Un os pour mon chien.

Libé. Un nonosse pour Nana ? C'est par préférence à Zola que tu l'avais appelé Nana ?
S.G. Pas du tout. Je l'ai perdu de vue. Il a eu droit aux fumigénes, lui. Et moi je ne fais pas de feu.

Libé. Une autre question sordide : est-ce que ta mort a fait monter la vente de tes disques ?
S.G. Enormément ! "J'entends encore les rotatives"...

Libé. Un disque, en particulier ?
S.G. Les Oeuvres complétes. Plus Sokolov et le Journal fictif que j'ai écrit en 83. Enfin, qui est sorti en 83, mais que j'ai commencé fin 81, début 82.

Libé. Qui s'ouvrait sur une adresse aux Faux Monnayeurs, non ?
S.G. Non, non, pas du tout.

Libé. Mais, ce sont des vieilleries, tout ça , par rapport à 1989 ?
S.G. Ah non, c'est de la littérature.

Libé. Est-ce qu'il reste quelque chose d'essentiel de toi, sur terre ?
S.G. Oui, il reste Brigitte Bardot... Ou ce qu'il en reste. Oups !... (Rire macabre.) Attention au procés !

Libé. Tu ne crains plus rien, tu es mort.
S.G. Non, mais vous, vous risquez.

Libé. Est-ce que, maintenant que tu es mort, on va t'adifier un mausolée de grand artiste ?
S.G. Je ne suis pas un arabe.

Libé. Non, un mausolée moral, comme à Rimbaud, Roussel, Lautréamont, qu'on a reconnus bien aprés leur mort, comme poétes.
S.G. Dans ce sens-là ? Un peu plus tard. Il faut qu'on comprenne ma démarche. Pas tout de suite. Ce n'est pas possible. D'ailleurs, c'est absolument inutile. Inutile de se survivre parses actes, par ses oeuvres. Vouloir se survivre, c'est d'une arrogance monstrueuse. La seule façon de se survivre, c'est de procréer. Comme les chiens. Car nous sommes des chiens. Nous baisons qui se trouve à proximité. Nous baisons par la promiscuité d'un trottoir comme les chiens s'enfilent sur le même trottoir. Il n'y a que la procréation, pour se survivre. La céne de Léonard de Vinci a fini dans la boue à Florence. Donc il n'y a pas d'éternité. Il y a des éternités de 300, 400, 700 ans... Et alors ? Et puis ?...

Libé. Donc, tu t'es survécu quand même, puisque tu as eu des enfants ?
S.G. Je l'ai eu dans le cul ! Je me suis survécu malgré moi. C'etait pas une démarche. Prenons l'exemple de Juan Gris ou de certain cubistes, qui faisaient des collages avec du papier journal. Ils savaient trés bien que le papier jaunit et se détériore. Ils s'en foutaient. Ils crachaient comme on crache du foutre.

Libé. Ca nous conduirait presque au lettrisme... Si on pense à la chanson "Bana Basa beuh... beuh..."...
S.G. Bana ba... sadi balalo

Libé. Banabasadibalalo, voilà. Qu'est-ce que c'est, tes rapports avec le lettrisme ?
S.G. Trés lointains. Bana ba sadi balalo, c'est effectivement du dialecte bantou. Ca veut dire : trois petits enfants.

Libé. Est-ce que tu avait un air d'enfance en tête au moment... capital ?
S.G. Comme "la peine capitale" ? (rire de poitrine)... Non, c'est la joie capitale ! Ce que j'avais en tête ? Eh bien comme andré Chénier : "Des projets."

Libé. C'est à dire ?
S.G. André Chénier, avant de se... séparer de son corps, a dit : "Et pourtant j'avais tant de travail à faire et tant de chose à dire..." Pfff... Encore, moi, j'aurais pu dire des choses jusqu'à plus soif - et j'ai toujours soif.

Libé. C'est le purgatoire ?
S.G. Hmmmouais. Température de 37°. (Eclat de rire.) Eau chaude. Océan chaud.

Libé. Et cette musique en tête ?
S.G. Jamais ! Je ne pensais jamais musique. Je pensais mots. La musique, ce n'est pas naturel. Je ne chantais jamais. Sauf quand on me payait trés, trés, cher. Et dans mon bain...

Libé. Et donc, quels étaient tes projets immédiats ?
S.G. Bouquin(s) et toile(s) - de maître.

Libé. Le bouquin, c'est quoi ?
S.G. Le bouquin, c'était... un recueil de poêmes.

Libé. Non chantés ? Inédits ?
S.G. J'ai dit "poêmes". Je n'ai pas dit "lyricssss"!... J'étais un faiseur de lyricssssss ! Mais pas un poête. Encore que parfois... j'aie fait des approches. Oui, je faisais "des approches"... Ah! Mais si : en 90, il est sorti !... Le recueil. J'ai eu un trou.

Libé. Un trou ?.
S.G. Pas seulement dans la tête, dans la mémoire.

Libé. De ton vivant, il y avait un poète ?...
S.G. Non, il y a un poême dans Lolita, de Nabokov. Haz. Et puis un sonnet de Hérédia. Et Rimbaud... Ce serait plutôt un patchwork. Je ne faisait pas de fixations. Ou alors, si, il y a un bouquin sublime. Qui avait été tiré à quatre mille exemplaires, de Francis Picabia. Qui l'avait donné à un ami trés cher : Jésus-Christ Rastaquouère. Une petite plaquette. C'est lui qui disait : "Moi, monsieur, je me déguise en homme pour n'être rien".

Libé. Jésus Rastaquouère, c'est pas mal...
S.G. C'est la connerie des êtres humains, des gens vivants : ils côtoient les génies comme on côtoie... un balayeur africain.

Libé. Est-ce que ce n'est pas un peu le propre du génie, d'être reconnu quand il est mort ? (Bruits de verre.)
S.G. Mais c'est pure, pure logique. Le visionnaire suit forcément une démarche sucidaire. Que j'aurais réussi en 90. (Bruit de bouteille et de mousse.) Oui... (Serge Gainsbourg ménage ses effets.) Je ne sais s'il ne m'a pas loupé, le mec ?...

Libé. Ah! Ah! Ah! Ah!
S.G. Il y a un post-scriptum à cette affaire... Il m'a loupé, en fait. Je suis allé voir ma petite chienne et puis un grand chiurgien m'a retiré la bastos et... Oui, j'avais oublié cette période !... Parce que la seconde que j'ai reçue, c'est... moi qui me la suis mise ! Ah, là, j'en suis sûr ! (coup de théatre redoublé.) Je me suis tiré dans la bouche.

Libé. Ah! Ah! Ah! Longtemps aprés ?
S.G. Ah oui. Quinze ans aprés.

Libé. D'accord ! On revient à Edgar Poe.
S.G. C'est pour ça que ce recueil de poêmes, je m'en souviens trés bien, est arrivé en quatre-vingt... douze.

Libé. Tout à l'heure tu parlé de 90...
S.G. En 89, je voulais l'éditer ; là, il m'est arrivé cet accident. Presque mortel. (Rires.) La classe, quoi ! Et en 92, mon éditeur a tout reçu. Le temps de recevoir les épreuves -je lui avait donné en octobre-, en février, c'était fait. J'ai tiré à... Picbia tire à quatre mille, moi j'ai tiré à... soixante mille.

Libé. Et ça s'appelait l'avant dernière livraison... Poe était comme ça. Il avait hantise de ne pas mourir "comme il faut". D'être enterré vivant.
S.G. De louper sa mort. Il y a un prélude de Rachmanonov là-dessus : Sur un mort qui déchire son suaire.

Libé. On a retrouvé des tas de gens enterrés comme ça. On avait la preuve qu'ils s'étaient, puisqu'on les retrouvaient les mains bouffées...
S.G. Ils avaient faim.

Libé. Ca devait être du temps où l'on se fiait aux électrocardiogrammes. Maintenant, c'est au point.
S.G. Ouais, ouais. Tout baigne... dans le sang.

Libé. Ca, se serait une bonne phrase de conclusion.
S.G. "Tout baigne", trois petit points... "dans le sang".

Libé. Est-ce que tu avait composé une musique, depuis longtemps...
S.G. Ah non, mais attends, attends, maintenant, je sais ! entre 89 et 92, je suis devenu pédéraste. Juste pendant la troisième guerre mondiale.

Libé. Ca y est, tu t'es assumé ?
S.G. Je me suis assumé. Avant, j'avait peur. Enfin, je n'avais pas peur, j'étais malheureux...

Libé. Ou tu n'avais pas "épuisé" le reste...
S.G. Et puis j'ai viré ma cutie. Comme... Aragon... Oh pardon ! Pas de nom ! (Rires.)

Libé. En 89, il n'était déjà plus vivant, non ?
S.G. Mmouii, Il était mort, de toute façon, en... 36, 37, quelque chose comme ça. (Nouveaux éclats de rires.) C'est son sosie qui se baladait, depuis.

Libé. Son "clone", comme on dit maintenant.
S.G. Son clown ! (rires.) On en revient au faux-nez.

Libé. Bon, cette deuxième fois, c'était volontaire et prémédité, décisif ?
S.G. Ah oui. Parce que je n'allais pas me fier aux autres. Moi, je ne me suis pas loupé.

Libé. Mais les séquelles ?
S.G. Ah non, je ne suis pas devenu idiot !

Libé. Non, mais peut-être s'est-il passé queque chose de fulgurant...
S.G. C'est vrai. C'est à dire que je suis devenu une tête brûlée... Je me suis dit : "Bon, le pognon, y'en a marre ! Lla gloire, je l'ai. Passons aux choses sérieuses"... Et l'éjaculation intellectuelle, c'est bien la poésie, pour moi. Ce n'est ni le cinéma ni la musique, mais la poésie. Parce qu'elle entre dans le cerveau par l'oeil. Et non par l'oreille.

Libé. C'est le sens privilégié ?
S.G. La rétine est plus précieuse que le tympan. Sauf pour les myopes.

Libé. Donc, la poésie ?...
S.G. C'est ce qu'il y a de plus nocif, pour l'homme. Donc de plus intéressant. C'est bien plus fort que la coke ou l'héro.

Libé. Ce qui est étonnant, c'est que tu ne parles pas de Mallarmé. C'est zéro ou...?
S.G. Zéro. Je l'ai perdu de vue, lui aussi... C'est vrai ; ils marchent, tous. Moi, je marche aussi, mais je marche plus vite... Ce n'est pas de l'orgueil. J'avais mon parcours à faire, parcours du combattant. Et il y avait quelques rencontres... Rimbaud, Mallarmé, Huysmans, Poe ... Tous ceux que j'ai croisés...

Libé. "Au loin, les barbares passaient, dans un lent martèlement feutré...", ou non : "Je suis l'empire à la fin de la décadence / Qui regarde passer les grands barbares blonds..." ou...
S.G. C'est ça.

Libé. Alors, tu n'avait pas composé de musique funèbre pour ton enterrement.
S.G. Bof, non. Pas de cérémonie

Libé. Bon, la deuxième mise en scène, comment elle était, pratiquement, ta vraie mort ?
S.G. En 92 ?

Libé. Quand tu t'es tiré dans la bouche...
S.G. Ah oui !

Libé. Où ?
S.G. Dans une suite somptueuse du plus bel hôtel du monde, qui s'appelle Le Gritti à Venise, que je connaissais. La "suite", c'est qu'on m'a fait sortir par la porte de "service", pour ne pas déranger les milliardaires. Les milliardaires de service.

Libé. Dans quelle période ?
S.G. Période de dépression. Générale ! (Rires.)

Libé. Quel mois ?
S.G. Automne. J'adorais les automnes.

Libé. Tu étais habillé comment ?
S.G. J'avais un costume blanc. Sans cravate. Pantalon blanc, chemise blanche. Et chaussures blanches.

Libé. Un jour, dans un film, on t'avait vu en costume blanc. Tu devais traverser une flaque de boue et tu tombais dedans, à plat ventre...
S.G. Ah oui, je vois.

Libé. En fait, tu répétais ton suicide, alors ?
S.G. Exact... Bon sang, mais c'est bien sûr ! (moue dégoûtée) -Oh non, ça, pfffff, j'achète pas. (Rires.)

Libé. Nous non plus. Il était quelle heure ?
S.G. L'heure d'une pointe d'éthylisme... C'est comme l'amour, la mort ; au champagne.

Libé. Ou bien à l'absinthe. Tu te serais fait venir illégalement de l'absinthe d'Espagne...
S.G. J'ai essayé... Je n'y suis jamais arrivé.

Libé. Mais là, exceptionnellement, tu n'avais pas eu un peu de fée verte ?
S.G. Non, pfff, pour cinq minutes... Bullshot : moitié bourbon vodka. Et une bastos en or. Non-en platine !

Libé. Comme Potocki ? (3)
S.G. Oh oui, ça s'est déjà fait... Merde ! Ca s'est déjà fait ! Oui, mais moi, c'était une balle dum-dum ! J'ai fait une croix. Il faut abîmer les suites. Des palaces.

Libé. Tu as souillé les plafonds ?
S.G. J'ai souillé les plafonds, les moquettes, et le satin du lit -et jusqu'au boudoir.

Libé. Est-ce qu'il y avait, dans la chambre, à ce moment-là, une femme de chambre ?
S.G. Non, pas une fille de chambre, cinq gonzesses...

Libé. Hmmm...
S.G. Merde! Je me suis gourré (Rires.) J'ai oublié. C'était des mecs, en fait !

Libé. Ah, bon...
S.G. C'est comme Sardanapale : je les ai flingués avant.

Libé. Des gitons, ou des hommes.
S.G. Pour savoir si je dois me faire mettre, ou mettre ?! (Rires.)

Libé. Non, non, non. Juste savoir s'il y a une petite composante pédérastique.
S.G. Hmmm... Des mignons. Bien rasés. De prés. Parfumés. Aux bons endroits.

Libé. Donc, cinq ?
S.G. Non... neuf. C'est mieux. Neuf.

Libé. Pourquoi neuf ?
S.G. Parce que 9... on dirait les parties génitales de l'homme. Et le 6, c'est quand tout va bien... En fait, si je me référe à ma vacillante mémoire, comme il est dit dans Sokolov, mes chiffres préférés sont le 3, le 6, et le 9. Le 3, c'est le cul... Le 6, c'est l'érection. Et le 9, c'est ...

Libé. Le repos.
S.G. La pisse.

Libé. Repos, fixe !
S.G. Mission accomplie mon colon.

Libé. Il faut le garder, ça.
S.G. "Mission accomplie mon colon !" (Rires.) Il faut que je donne un coup de fil...(Un temps. A chaque pause, à chaque hésitation, Serge Gainsbourg, qui a pris en main le magnétophone depuis le début de l'interview, stoppe ou starte lui-même l'historien mortifère.) ... Donc, ah oui, mes neuf... tantes. J'y suis : 3, 6, 9. La pisse.

Libé. La mise en scéne de ta mort ?
S.G. C'est assez difficile à réaliser. En ce sens qu'il ne faut pas les trucider au pistolet... Autrement, il y en a huit qui vont se barrer ! (Rires.)

Libé. Ou alors, ils étaient trés bêtes et tu les as payés "trés" cher...
S.G. Non, il faut du cyanure. Cyanure dans le champagne. Sauf pour moi.

Libé. Et toi, c'est...
S.G. ...
Aller j'avoue je n'avais pas lu à l'époque...:D
 

Digitql

Pain saucisse
Nice post
 
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