Soyons très clair. 8 millions de gens ont voté pour lui au premier tour. Ce qui fait 37 millions de gens qui n'ont pas voté pour lui. Un peu moins de 18%
Ensuite pour le second tour, 20 millions sur 46 millions d'inscrits. Ce qui fait à peine 45%... Donc 55% des français n'ont pas voté pour lui, la majorité!!
Et les législatives, c'est encore pire!
Deux choses.
Premièrement, ce n'est pas parce que l'on n'a pas voté pour que l'on est nécessairement contre: on émet une préférence au premier tour, ce n'est pas un choix manichéen. Ca peut l'être beaucoup plus au second dans le système français, surtout avec le FN au finish.
Ensuite, l'absence de vote peut avoir beaucoup d'explications: certaines plus compréhensibles que d'autres mais résumer "absence de vote = contre le vainqueur" est une erreur, à mon sens.
Les raisons sont multiples: timing des législatives trop proches des présidentielles (4 votes en quelques mois, c'est l'overdose), dégoût de la politique en général, dégoût de ce que devient son parti (PS en France majoritairement), sentiment d'inutilité du vote car résultat connu d'avance, aversion des forces en présence, etc.
Tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir: généraliser et psychanalyser une population sur base de scrutins pour lesquels le vote n'est pas obligatoire, c'est scabreux.
Enfin, c'est tout à fait normal de ne pas avoir de majorité de la population acquise à la cause du vainqueur final suite au premier tour dans un système où plusieurs formations politiques peuvent se présenter et se targuer d'avoir un certain poids.
A part les systèmes politiques type USA ou ceux de républiques bananières, tu dépasseras rarement les 35%.
Ce qui est drôle, c'est que des systèmes électoraux aussi éloignés que le belge et le français amènent un constat similaire: vois-tu beaucoup de majorités absolues à l'issue du premier scrutin? Les majorités gouvernementales ne se dessinent qu'après négociations (en Belgique, ce qui peut amener des bizarreries) ou un second tour en France grâce à l'appui des leaders de formations évincées au second tour (kikoo Bayrou).
Les statistiques te donnent peut-être raison, mais une analyse un peu plus poussée qu'une comparaison de 3 nombres (que je n'ai même pas entamée ici) peut amener à comprendre comment un système électoral connu dès le départ peut faire varier une intention de vote.