L'infographie.
Un bien beau métier, mais... beaucoup d'appellés, peu d'élus.
Il faut savoir que c'est un secteur méchamment bouché depuis des années, et les quelques demandes sont généralement destinées à des indépendants. Ce statut devient presque un passage obligé, avec la précarité que cela peut entraîner quand les choses ne vont plus aussi bien. Ce fait est encore accentué par
l'attitude déplorable des employeurs qui engagent de 'faux' indépendants, c'est à dire des ptits mecs qui acceptent le couteau sous la gorge d'avoir le pire des deux mondes pour pouvoir exercer dans leur domaine : des contraintes d'employé et un salaire d'employé d'un côté, des risques et des frais d'indépendant de l'autre. Et encore , ca c'est quand on vous propose un contrat. On peut aussi tout simplement essayer de vous voler en vous engageant au noir et en vous remerciant apres quelques semaines de boulot "non-concluant".
Si vous avez la chance d'être pris, bienvenue dans le monde des no-life. Ca sera bosser, bosser bosser bosser plus, car ce sont souvent des secteurs qui demandent une grande "flexibilité" (on va appeller ca comme ca...). Bizarrement les salaires sont moins extensibles que les heures de boulot, et d'aucun vous demanderont dans le blanc des yeux d'accepter de prester plus pour pas un rond, sous peine de prendre la porte, puisque d'autres attendent pour prendre la place..
Depuis 5-6 ans, tout le monde s'est rué sur cette discipline comme si c'était une oasis, les écoles ont fleuri un peu partout, organisant des formations à la sauvette face à un métier dont il fallait encore définir les lignes d'apprentissage et le cadre de travail, tandis que de soi-disant infographistes autoproclamés qui ont fait trois tutorials sur le web se sont multipliés comme des moisissures sur un vieux fromage, décrédibilisant les autres et accentuant la notion désormais presque acquise que l'infographie est une discipline ultra répandue, facile à pratiquer et pas chère à payer, d'une part par effet de mode, d'autre part grâce à l'accès de plus en plus aisé aux différents programmes de la profession.
Rien n'est moins faux, et un bon infographiste, c'est pas juste un pey qui fait du toshop. C'est un artiste ayant des compétences techniques autant qu'un technicien avec un vrai bagage artistique. Et trouver un profil pareil qui puisse fournir un travail de
qualité, croyez moi, c'est pas gagné. Même chez les pros, je constate souvent des lacunes invraisemblables, notamment dans le monde de la 3D et du Web ou l'on sent que certains n'ont jamais fait de dessin d'observation.
Comme conséquences : concurrence sauvage, aussi bien dans les écoles que dans le monde de l'emploi, salaire minable, secteur saturé, mauvaise image, situation précaire. En Belgique, actuellement, c'est pratiquement mort. A méditer... :roll:
Voilà quelques mots, liés de près ou de loin à ma propre expérience, non pas pour dégouter mais pour informer qu'être infographiste est devenu une lutte ingrate et qu'on est rarement récompensé à sa juste valeur.
Bonne chance aux vocations