Ca doit etre mon coté libéral mais pour moi l'état n'est pas là pour dre ce qui culturel et ce qui ne l'est pas, l'état n'est pas là pour dire ce qui mérite d'etre payé avec les impots de tous et ce qui ne l'est pas... L'avantage du tax shelter (qui de facto subventionne tout de meme) est qu'il n'est pas question de qualite d'oeuvre, c'est totalement objectif... Ce n'est pas un homme politique qui va acheter les oeuvres de son pote ou subventionner une exposition pour aller s'y faire mousser, ce n'est pas un fonctionnaire culturel qui va produire des navets cultureux pour soi disant élite...
Je suis d'accord avec toi, l'État ne doit pas dire ce qui est culturel ou pas. Mais il peut rendre compte d'externalités, corriger les erreurs du marché, tout comme il peut/doit agir sur la répartition des richesses en cas de libre échange (j'y reviens ensuite).
Le tax shelter est une subvention indirecte, là on est d'accord. L'argent est certes privé, mais il était destiné à l'impôt.
Mais je ne te suis pas avec ces logiques de copinages etc. Ca existe peut-être dans d'autres domaines, mais en l’occurrence pour les aides au cinéma je crois que c'est très limité. Énormément d’œuvres sont aidées en Belgique et à tous les niveaux de pouvoir, quasi toujours sous forme d'une avance sur recette. Des comités doivent approuvés les projets et concrètement, vu le nombre d’œuvres acceptées chaque année, ça ferait beaaaaucoup de copains. C'est plutôt un frein aux projets non aboutis qu'autre chose.
Les vrais artistes et les vrais oeuvres n'ont jamais eu besoin de subvention publique pour exister, les escroqueries culturelles bien....
Quel est votre livre préféré? votre film préféré? votre peinture préférée? votre sculpture préférée? Maintenant posez vous la question: aurait elle existé dans un monde sans subvention? aurais je appris son existence dans un monde sans subvention?
Faux et archi faux. Une oeuvre subventionnée ne serait pas une vraie oeuvre? Et le mécénat tu le places où? Un artiste ne doit pas non plus avoir de mécène? Je crois qu'il faut mettre un peu de nuance là dedans. Personnellement je n'aurais pas appris l'existence de tas d’œuvres de très grandes qualités sans subventions.
On retrouve ici le débat USA/Europe sur l'exception culturelle. Des deux côtés les artistes sont aidés : soit par le semi-privé/public aux USA (mécénat), soit par le public en Europe (subventions etc). Des deux systèmes, l'européen est celui qui de facto repose le moins sur du copinage, vu que les choix appartiennent souvent à des collectifs et non à un seul riche mécène. Il est bon de rappeler qu'une fondation de mécénat aux USA profite d'un statut à part semi-privé/public justement pcq elle aide un système qui doit échapper au marché au moins en partie : la culture, riche en externalités dont il faut rendre compte par ces aides.
Donc au fond, les deux systèmes répondent à une même logique, mais leur organisation est différente dans la forme, à tel point que cela pose problème en cas d'échanges, d'où l'importance de maintenir l'exception culturelle.
A part cette exception culturelle que, je crois, il faut préserver, je suis tout à fait pour cet accord USA/Europe. Oui, cette libéralisation va faire souffrir certains secteurs. Oui, certains vont perdre leur emploi, mais ça va globalement générer plus de bénéfices que de pertes. C'est le principe des échanges et de la spécialisation. Là où on divergera encore probablement Atlantiste, c'est que je crois qu'il faudra que l'Europe répartisse ensuite les bénéfices engrangés par l'échange afin que ceux qui en ont le plus souffert puissent se réintégrer. Là encore, l'État doit intervenir pour corriger cette conséquence du marché. Ainsi, tout le monde sera globalement un peu plus riche. Evidemment, ce qui m'inquiète c'est que c'est théorique et je me demande si l'Europe saura relever le défi. Il y a plus urgent à mon avis, comme la suppression de la PAC, mais c'est un autre sujet.
Atlantiste, tu te dis libéral. Moi aussi, mais je ne crois pas pour autant que le marché soit parfait et tout puissant. Ca reste un modèle qu'il faut parfois corriger (culture, répartition des richesses) sans le gripper.