Toi Oro, tu as pris conscience de tous les bons côtés de ton père?
Il y a des choses que mon pere m interdisait ou des trucs dans sa façon de vivre qui me poluais l existence au point d etre socialement exclus.
Mon pere a divorcé de ma mere que j avais 4ans, il n a jamais plus aimé une femme depuis comme il aimais ma mere et il a enduré son depart puis son décès jusqu a la fin de ses jours.
La solitude le rongeais et la bibine etait un tort qu il avais et il ne se rendais pas compte lui meme du tort qu il faisais a ses enfants en noyant son chagrin.
Il a eu un modele paternel stricte qui utilisais parfois la ceinture en guise de punition.
Il a eu une jeunesse malheureuse.
Il se savais condamné depuis près de 10ans a cause de son emphyseme et son asthme (il fumais 3paquet par jour), bref il savais qu il ne vivrais plus longtemps.
et encore bien des regrets qu il avais dans sa vie etc...
Il n a pas agis comme l aurais fait un bon pere, il n y arrivais pas ne savais comment faire et la boisson n y arrangeais rien.
Mais il ne fallais pas toucher un cheveux de ses enfants.
il etais chauffeur routier et a la mort de ma mere il nous a recup moi et ma soeur. Il adorais son metier et a finis chomeur pour nous garder et ne pas nous mettre en pension, sotant de son plein gré sa seule passion.
Mon pere etais un homme alcolique et mauvais pere par son enfance, son vecu son mal-etre et son ignorance en matiere d education.
Mais il avais un coeur gros comme ça sous sa carapace de gros digne.
a 15 ans tu hais tes parents parce que tu portes des loques qu on te devisage que tu t adapte socialement mal, que tu a une vie a la maison qui ne ressemble pas a une vie de famille et tu te sent delaissé par qu il est bourré ou trop fier pour se montrer calin et preferais dans ses moments de lucidité faire preuve d authorité pour tenter d etre bon pere.
En fin de compte il avais tout faux.
Et jeune et ingrat, je lui tapais au nez et je l ai fais souffrir, lui qui aurais donné sa vie pour moi.
a 25 etant moi meme pere de famille, j ai realisé avec le temps que tout etais consequence de la fatalité et d une inadaptation a la vie precaire qu il avais. Il etais malheureux son seul reconfort etais l alcool pour oublier et ses enfants.
Pour nous il aurais du arreter de boire ; je dois bien arreter de fumer moi, pourquoi je fume encore? dependence acquise avec le temps, et trop lourd fardeau pour en avoir la force...
l argent lui faisant defaut il ne pouvais rien faire pour des preoccupations telles que mon insertion sociale au sein de mon ecole, des jeunes de mon age, etc... de plus il ne realisais meme pas mon mal-etre de ce coté.
Je m interdisais presque une vie amoureuse rongé par la honte.
Maintenant, je le comprend et je m en veut.
J ai d enormes regrets, je me suis montré dur avec lui parce qu il aurais du etre different mais il n en avais pas les moyens.
Le coeur gros de son passé, les poches vides, la confusion devant les evenements, la solitude...
Il n etais devenu que ce que sa situation a fais de lui.
On va me dire quand on veux, on peux.
Et moi je repondrais, on en reparle quand celle qui t as quitté et que tu a toujours aimé vient de mourrir.
Mon pere a eu une vie malheureuse et mon ingratitude de mioche n a rien fait pour lui rendre la vie meilleure.
Je regrette mon pere, je regrette de ne pas lui avoir dis que je le comprenais et que je l aimais, et surtout je regrette de n avoir fait qu empirer sa solitude en l ayant fuis comme un voleur depuis ma majorité.
Quelque part, j ai contribué à ce qu il etais devenu à savoir un homme malheureux donc un piètre père.
Les enfants pensent savoir ce qu il en est et se trompent souvent lourdement.
Le fait de savoir que ton père souffre de solitude mais qu'il aurais du en conséquence se preoccuper d'avantages de ses enfants ; c est le raisonnement que se ferais un enfant qui ne connais de la solitude que la théorie.
J entend par là, que l'absence de l etre aimer est une plaie qui reste beante et que tu ne referme pas en bouchant le trou avec tout ce que tu as et que quand tu l as reellement vecue, les moments ou tu te disais "tiens a ce moment la il aurais du etre plus affectueux", tout cela te semble derisoire.
Mon père s isolais non pas parce qu il ne m aimais pas mais parce qu il avais besoin d etre seul. Je l ai meme surpris a pleurer mais je ne l ai pas compris et ai attribué cela a l alcool parce qu a 15ans on crois tout savoir...