Donc pour bien résumer et mettre tout le monde d'accord, sans prêter à confusion, voici donc ce qu'il en est réellement :
La légende populaire (ou urbaine), veut que le snuff-movie soit le produit d'un faux tournage, suivant le schéma suivant :
Un producteur organise un casting pour un soit-disant film pornographique, les interprètes engagées sont ainsi manipulées pour être victimes de vraies tortures et d'abus, avant le meurtre final.
Le film (ou plutôt une suite d'images), circule ensuite dans un circuit bien fermé de riches amateurs de crimes bien pervers, où ces cassettes circulent à prix d’or.
Deux composantes sont essentielles dans le snuff movie : la mort et l’image.
La mort : elle doit être présentée comme étant réelle, mais il faut également qu’elle soit visible dans son déroulement, car on doit voir la victime, sur le point ou en train de décéder et non pas déjà morte, et de plus elle doit en être consciente.
L’image : la mort doit être filmée, il ne s’agit pas de simples photos, il faut accentuer le réalisme par le mouvement et la durée.
Le plan de la séquence est généralement de mauvaise qualité et filmé par un cinéaste semi-professionnel (éclairage présent mais partiel et mauvais, cadrages instables mais ciblés, etc.).
Si je prends en exemple les deux films pré-cités:
SNUFF102 :
Loin de se résumer à un pétard mouillé, le phénomène Snuff 102 ne manque pas d'efficacité, et tient ses promesses au niveau trash-qui-tâche, mais il s'adresse à un public extrêmement ciblé et donc restreint (qui a envie de regarder un snuff dans son intégralité ?).
Sa qualité, c'est de n'avoir aucune limite et d'aller assez loin dans la représentation de la violence (les séquences sont à la lisière de la pornographie), mais son défaut, comme je l'ai déjà dit plus haut, est son final qui s'avère assez médiocre.
AUGUST UNDERGROUND
Tourné comme un film amateur, le premier August Underground donne l'opportunité à ceux qui le souhaiteraient de plonger dans le quotidien de trois tueurs en série (une femme et deux hommes) pris de démence, qui filment avec une caméra vidéo toute leur besogne sanguinolente.
A partir d'une image assez crade (zooms intempestifs et flous), le réalisme des scènes de meurtres, où rien ne semble simulé, impressionne vraiment, et on peut par exemple y voir l'un des tueurs, forcer un homme à s'auto-émasculer afin que sa complice prodigue une fellation à son sexe détaché, ou ce même tueur dépecer le ventre d'une femme enceinte avant de la sodomiser, et il est vrai que sans indication ou avertissement préalable, on pourrait se croire devant un "vrai" snuff-movie, mais par leur mauvaise réalisation, ou par les interprétations grotesques des pseudo-acteurs, elles tournent à l'ironie voire au burlesque.
Les amateurs de cinéma gore extrême peuvent s'y risquer, les autres passeront leur chemin.
PS : Il existe également deux "perles" françaises du genre, comme "A l'intérieur" et "Martyrs" , et qui ont tout pour traumatiser également le spectateur non-averti (et surtout adolescent)...