Oui, ils ont été payés pour le travail ... c'est au niveau IP.
Autre exemple : un chanteur. Voilà, on le paie 15 jours d'enregistrement en studio. On est d'accord, c'est pas bien gras.
Ensuite, on lie sa rémunération (royalties) sur les perf de son album. 1%, 10%, 33%, 66%, ...
D'un point de vue "éthique, en équité", on ne trouverait pas ça normal que le chanteur ait reçu son salaire (mettons 1200€ pour 15 jours de travail), puis seulement 1% des recettes du disque, alors que l'éditeur prend 99% des bénéfices. Après tout, c'est la création de l'artiste. (il y a des contrats comme ça, faut pas croire)
Par contre, on reconnaît aussi que l'éditeur a droit à une rémunération, vu qu'il a fait tout l'investissement pour pouvoir produire et diffuser cet artiste.
Selon la puissance des deux parties, c'est un équilibre à trouver. Un jeune artiste touchera plus dans les 10% ou moins, un grand artiste reconnu qui vend à millions pourrait demander un 50-50, voir plus.
C'est la même chose ici, sauf que les éditeurs sont dans une position de force. Vu l'argent que ça demande de développer ce genre de titres (AAA), de moins en moins de studios sont indépendants (d'où la résurgences des petits studios et des petites prod ces dernières années) et dépendent des financements des gros développeurs. Certains développeurs sont confortables, mais pour bcp c'est aussi survivre. Et pour ça, ils cèdent beaucoup à l'éditeur, dont leur propriété intellectuelle (IP).
C'est un milieu qui reste parfois fort obscure, car il y a un blocage sur la transparence de la part des acteurs ... surtout quand une grande partie du pouvoir est détenu chez un seul acteur (comme steam qui ne donne pas les nombres de ventes, alors que le dév touche son argent sur le nombre de ventes justement).
Et donc, le genre de contrat dont je parlais existe, surtout en matière de AAA. Oui, l'éditeur a payé les salaires pendant x temps aux développeurs, mais comme pour toute production intellectuelle, il y a une rémunération en fonction des résultats également.
Par exemple, si on a >90% metacritic, on touche 30% des recettes ; >80%, on touche 20% ; > 70% seulement 10%. Contrat typique pour "obliger" un développeur a sortir un bon AAA, qui fera bcp de ventes et rapportera bcp d'argent.
Dans le cas présent, on pourrait avoir bcp de ventes, mais Dice pourrait ne pas toucher grand chose sur sa création ... par la faute des exigences de l'éditeur ... qui lui va se garder la plus grosse part du gâteau.
Et maintient donc le développeur dans son statut de dépendant d'un éditeur pour continuer à vivre, vu qu'il n'arrive pas à se faire suffisamment de fonds propres sur ses créations. Souvent pour ça qu'on voit les vagues de licenciements (ça coûte cher de garder des salariés) et les chasses aux projets (n'importe quel projet, du moment qu'on ne doit pas fermer la boîte et licencier ceux qui sont encore là).
Fin bref, tout ça pour développer le côté pervers vis-à-vis du développeur de ce genre de mécanisme. Surtout quand ils ne sont pas d'accord avec leur éditeur ... mais qu'ils doivent quand même marcher au pas.
Alors, je ne me fais pas de soucis pour DICE, ils ont suffisamment de succès que pour ne pas en mourir et continuer leur route.
Mais un développeur un peu moins costaud, c'est tout de suite moins rigolo.