Globalement: oui on peut s'attendre à ce que ça améliore la protection contre les variants
actuels.
Le vaccin va délivrer une info à tes cellules pour qu'elles produisent transitoirement une protéine du virus SarsCov2. Cette info existe sous forme d'ARNm qui sert de plan à cette protéine et qui est incorporée soit directement par "bulle de lipide" (vaccin ARNm, Pfizer/Moderna) soit par agent viral type adénovirus (AZ, J&J et Sputnik). L'ARNm est un constituant naturel de tes cellules et n'a donc aucune raison d'induire une toxicité. Une fois que les cellules auront produit la protéine du virus, ton système immunitaire reconnaitra cette protéine comme étrangère, ce qui activera une composante du système immunitaire (adaptatif). Les globules blancs de cette réponses immunitaire (ici lymphocytes T et B) vont agir contre la protéine (d'où les symptôme post-injection) et garder une mémoire de cette protéine.
Ok donc ça c'est le concept de la vaccination. Maintenant le soucis avec les variants, c'est que leur protéines mutent et se modifient. Dans les grandes lignes ça reste de loin la même protéine (trop de mutation pourraient la rendre dysfonctionnel) mais ça n'en est pas une copie conforme.
Une protéine, c'est une suite de grosse molécule appelé acide aminé. L'ARNm est d'ailleurs le plan disant dans quel ordre ces acide aminés doivent se placer. Pour l'analogie, tu peux imaginer la protéine comme un collier de perles. Ces perles sont d'une vingtaine de couleur différentes et le collier (la protéine) a une taille de +/- 1250 perles. Dans le cadre d'une mutation, une perle ou l'autre peuvent changer de couleur (et dans le cas d'omicron, on en est à une 30aine de mutation je crois).
Là où ça coince, c'est que ton système immunitaire cible une suite (ou plutôt, des suites) de 8-11 perles précisément. C'est ce qu'on appelle un épitope (région reconnue par un anticorps ou un récepteur de lymphocytes). Chaque protéine étrangère à ton organisme va donc générer une série de réponse dirigée contre un ou plusieurs épitopes de la dite protéine.
Par conséquent, quand un virus et ses protéines mutent, deux choses se passent: premièrement ça peut conférer un avantage au virus (comme ici avec Omicron sur la propagation) mais également ça modifie des épitopes encodés par le vaccin. En d'autre terme: le vaccin présente une protéine "plus à jour" qui va générer des réponses immunitaire (Anticorps notamment) dirigé contre des motifs moléculaire...absent du variant actuel. Le vaccin fonctionnera d'un point de vu immunologique (puisqu'il génère une réponse), c'est juste qu'une partie de cette réponse sera devenu obsolète car elle target des suites de "perles" absente du collier fabriqué par le "vrai" virus.
Du coup, réactualiser la séquence ARNm avec les nouveaux variants permettra de mettre à jour la protéine à cibler et donc, dévoiler de nouveaux épitopes qui pourront être ciblé par tes lymphocytes et anticorps.
Le soucis: c'est que si sur papier ça marche bien sur les variants
en cours, il y a toujours un délai entre la conception et la mise sur le marché du nouveau vaccin. Or si entre temps, de nouveau variants ont émergé, le vaccin pourrait rapidement devenir moins efficace. C'est typiquement ce qu'il y a eu avec les vaccins actuels: ils ont été "construit" sur la souche sauvage mais à leur sortie, les variants bêta et delta était devenu omniprésent. Si ils sont resté quand même efficace (surtout niveau hospi/décès), ils ont commencé à montrer des "faiblesses" sur la propagation.
C'est donc un peu une course contre la montre: si on peut avoir un vaccin qui focus un variant avant que celui ci ne mute, ça peut faire très mal au virus (sous réserve qu'on vaccine rapidement et globalement).
PS: évidemment, une autre data à prendre en compte est la durée de la réponse immunitaire: si on sait qu'elle fonctionne avec le vaccin on ne connait pas encore sa durée. Pour cela qu'on est à 2, puis désormais 3 voire 4 doses. On avance au jour le jour à ce niveau là mais un rappel "actualisé" peut donc aider sur ces deux plans: réactualisation de la séquence protéique ET booster de réponse immunitaire