Imagine que tu veuilles regarder la différence entre les sommes payées par un employeur et le net reçu par un employé.
C'est un exercice très théorique, l'employeur ne passe pas son temps à regarder ce que ces employés ont en net (la quasi totalité des négociations salariales sont en brut, sauf si ça a changé ces 2 dernières années). (un employeur n'est pas censé te demander tes infos médicales, familiales, patrimoniales, etc.)
De l'autre côté, l'employé s'en fout de ce que l'employeur paie. Il y a même une telle méconnaissance du salaire "super brut" que pas mal de gens (bcp d'exemples ici-même) demandent des mesures qui sont en fait une diminution de leur salaire, et/ou une augmentation de leurs charges, et par conséquent une diminution de leur pouvoir d'achat.
Donc en dehors de l'exercice théorique, ou politico-économique à la rigueur, ça n'intéresse pas vraiment les deux acteurs concernés.
Le coin fiscal répond exactement à cette question, je ne vois pas en quoi ça mélange plein de trucs. Tu pourrais en déduire les avantages fiscaux, importants en Belgique, mais l'employé moyen n'en bénéficie pas.
Bin voilà, ça répond à une question que les deux acteurs concernés ne se posent pas, voir ne savent même pas comment ça fonctionne.
Et tu soulèves le problème de cette vision, c'est qu'il y a tellement d'avantages fiscaux différentes et de situations particulières qu'on ne sait pas vraiment le prendre en compte ou le modéliser. Rien que pour la base mariage, enfants, maison, t'as une chiée de possibilités différentes pour l'employé et qui ne touche pas à l'employeur.
Je ne rentre même pas dans les bénéfices indirects qui sont aussi pris en compte par les gens lorsqu'ils doivent faire une décision (tu soulèves toi-même plus loin la gratuité de l'enseignement, etc.).
Pour le rapport avec l'aspect dissuasif sur l'emploi, j'imagine que la thèse sous-jacente c'est que si le coin fiscal est plus faible, les employés ont plus de motivation à bosser vu qu'ils touchent plus de la somme que les employeurs paient pour eux.
Ça me paraît assez simpliste, mais passons.
Et donc c'est en relation avec ça que je trouve que ça n'a pas de sens. Tu vois toi-même qu'il y a un problème avec ta conclusion.
L'employeur il regarderait le total qu'il paie, il s'en fout de la répartition CSS - IPP.
L'employé s'en fout de la partie CSS employeur, il regarde son net après tous les avantages qu'on ne prend pas en compte.
Tu pourrais voir le Danemark ou rien n'est en CSS et tout en IPP, ce serait limite plus dissuasif pour en employé belge qui n'est pas habitué à voir la CSS patronale.
À l'inverse, on pourrait prendre France, Italie, Suède, Autriche, Espagne, République tchèque, Estonie où la CSS patronale est plus élevée, donc plus dissuasif pour les employeurs ? Avec des employés qui ne s'en rendent sans doute pas compte non plus mais qui ont un IPP et des CSS basse et donc intéressant pour eux ?
Ensuite viennent tous les facteurs économiques et socio-culturels. C'est oublier la nécessité pour 95+% de la population d'aller travailler ou de profiter du travail d'autrui pour vivre.
C'est encore une fois une vision très théorique que tu vas décider de ne pas aller travailler (effet dissuasif) ou que tu ne vas pas faire tourner l'entreprise dans laquelle tu as investi (effet dissuasif).
C'est pour ça que je faisait référence à l'aspect théorique ou politico-économique qui vont peut-être se pencher là-dessus, mais ça ne colle pas à la réalité de la société.
Ce sont tous des pays basé sur un système du travail malgré leur fiscalité différente. Les gens vont travailler, ou les entrepreneurs bénéficient du travail des autres. Un s'en va (dissuadé ?), un autre prend sa place car il y trouve son compte.
Bref, lier un éventuel effet dissuasif au calcul de cette fiscalité globale qui n'intéressent les deux acteurs principaux que partiellement sans prendre en compte les aspects économiques et socio-culturels n'a aucun sens. C'est basé sur du vent.
Comme tu le dis, c'est trop simpliste.
A l'inverse, on peut aussi utiliser cette valeur pour comparer d'autres aspects sociaux : le coin fiscal en France est proche du belge, pourtant les écoles d'ingénieurs et de commerce font payer des minervaux à 10k par an, forçant ces étudiants à prendre des prêts pour leurs études.
Effectivement, tu soulèves le problème avec les paramètres extérieurs qui influencent également la donne.
C'est peut-être un truc plus profond que je n'ai pas saisi (possibilité).
Mais là je ne vois pas le sens de lier 2 visions qui ne s'intéressent pas à la vue d'ensemble pour établir un lien éventuel de dissuasion.
Pour reprendre l'exemple Danemark - Rép. thcèque, les gens vont bégayer s'ils ne connaissent pas la fiscalité globale de chaque pays.
Ça me rappelle tjs cet exemple quand j'étais en Irlande et que j'entendais les politiques là-bas dire qu'il fallait faire comme la Belgique, que c'était un paradis fiscal qui fonctionnait. Et d'entendre l'inverse une fois de retour en Belgique.
Maintenant, je pense que je me suis expliqué plus que de nécessaire sur le pourquoi j'avais des doutes sur ce que cet indice essaie de montrer et que son intérêt me laisse sceptique, donc je pense que je vais passer à autre chose.