Touché de plein fouet par la piraterie, le marché belge a enregistré une baisse de 4,5% en 2000
BRUXELLES En 2000, les Belges ont acheté 19,8 millions d'albums et 7,7 millions de singles pour un chiffre d'affaires de 7,1 milliards (0,20 milliard d'). Par rapport à l'année 1999, le chiffre d'affaires est en légère hausse (+ 4,3%). Par contre, le nombre d'unités de disques vendues a chuté: -0,23% pour les singles, - 6, % pour les albums (voir notre tableau ci-contre).
Ces données, dévoilées ce mardi par l'Industrie phonographique belge (Ifpi Belgium dont les membres sont responsables de 94% des ventes), confirment que le marché du disque est en pleine mutation. Une mutation marquée par le développement du commerce, légal ou illicite, sur Internet et le piratage sur CD-R. Ainsi, pour 19,8 millions d'albums vendus en Belgique, on compte plus de 30 millions de CD-R écoulés. Selon les dernières estimations, 50% des CD-R servent à copier des jeux, 10% à copier des programmes informatiques et 40% de la musique.
Paradoxe: si le nombre d'unités vendues diminue, le chiffre d'affaires des firmes de disques est, par contre, en augmentation. Il atteint un chiffre record de 7,1 milliards au niveau de la vente entre maisons de disques et grossistes et 13,4 milliards en valeur commerciale (du magasin au client).
`Cette augmentation du chiffre d'affaires englobe sans doute un montant considérable attribuable aux exportations supplémentaires, ce qui revient à dire qu'il n'y a en fait pas de réelle augmentation du chiffre d'affaires´, tempère l'Ifpi. Le prix moyen du CD a aussi augmenté en 2000. Une hausse qui ne poussera pas les jeunes consommateurs de musique à arrêter de louer leurs disques préférés à la médiathèque pour les copier ensuite sur CD-R.
Dans ses explications, l'Ifpi fustige le piratage. Elle a raison. Elle oublie cependant de relancer le débat sur le rabaissement du taux de TVA sur le CD qui est actuellement de 20,5%. Pourquoi ainsi ne pas vouloir assimiler le CD à un bien culturel, comme le livre par exemple, et fixer dès lors sa TVA à 6% seulement?
Les perspectives pour l'année 2001 ne sont pas plus roses. Pour les quatre premiers mois de l'année, l'industrie de la musique enregistre une perte de plus de 15% par rapport aux quatre premiers mois de l'année 2000.Les ventes de disques piratés ont augmenté de 25% en 2000, à 640 millions, en raison de technologies nouvelles et bon marché permettant la copie illégale et d'une application inadéquate des lois de la part des gouvernements, a indiqué mardi la Fédération internationale de l'industrie phonographique (Ifpi). Dans le monde, on estime à 1,8 milliard le nombre de disques et de cassettes pirates vendus en 2000 (1,2 milliard environ pour les seules cassettes). Un enregistrement sur trois vendu dans le monde a été piraté. Le taux de piraterie est d'environ 36% pour les enregistrements physiques mais de presque 100% sur Internet.