Les prix du gaz et du pétrole chutent sur les marchés
AFP, publié le 09 mars 2022 à 19h00
Les prix du pétrole ont fortement reculé mercredi. Ceux du gaz européen, nettement plus volatils, ont aussi fondu. La raison principale: les investisseurs estiment que la possibilité d'un embargo européen sur les hydrocarbures russes a diminué malgré la poursuite des combats en Ukraine.
Vers 16H40 GMT (17H40 en Belgique), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 6,81% à 119,26 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril chutait de 5,71% à 116,64 dollars.
La publication d'une baisse plus marquée que prévu des réserves commerciales de pétrole aux États-Unis n'a pas freiné le recul des cours, dans un marché focalisé sur l'Ukraine. Si de nouvelles sanctions ont été mises en place par l'Union européenne contre la Russie, l'UE a pour l'instant écarté un embargo sur les hydrocarbures russes, option adoptée par les États-Unis, ou une date fixe de fin des importations pétrolières, comme le Royaume-Uni.
Le prix du gaz recule
La référence du marché du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, reculait de 29% à 152,50 euros le mégawattheure. L'extrême volatilité du marché n'étonnait plus les investisseurs: le cours du gaz a perdu 56% depuis son sommet atteint lundi à 345 mégawattheure, mais reste en hausse de 116% depuis le début de l'année.
En début de semaine, "le marché avait misé sur la possibilité que l'offre russe disparaisse complètement, soit avec un embargo (européen) soit par un arrêt des exportations du gazoduc Nord Stream 1 par la Russie. Ces scénarios sont moins probables, donc la prime au risque diminue un peu", a expliqué à l'AFP Richard Gorry, analyste chez JBC Energy. "Les exportations russes de gaz continuent au même rythme", a souligné Sindre Knutsson, analyste chez Rystad Energy.
A l'inverse, un arrêt des exportations russes de pétrole et de gaz provoqueraient une envolée des cours, prévient son cabinet, qui estime que les prix du pétrole pourraient atteindre 240 dollars dans ce scénario du pire. Et un revirement de situation reste possible: "le risque de perturbations graves des échanges est élevé tant que le conflit se poursuit", mettent en garde les analystes de Barclays dans une note.