Ma mère est policier et il y'a quelques années j'ai passé les tests pour y rentrer.
Je me suis fait recaller, mais, après coup, je ne le regrette pas vraiment. Toute l'énergie et l'ambition que je portais à tenter "d'améliorer" les choses en étant sur le terrain, ont rencontré avec le recul, l'envers du décor.
Trois choses que je vois aujourd'hui auprès de ma mère et d'autres connaissances, m'ont persuadé que ce n'était pas fait pour moi.
D'abord, on n'améliorer rien du tout. On ne fait que ce rendre compte que les choses vont bien plus mal qu'on pouvait le penser avant. On est confronté à des choses pas très gaies du matin au soir.
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Ensuite, on rentre dans un autre monde. Un monde duquel on a difficile de sortir. Comme le dis le texte posté par Gumbal, on est flic 24h/7j. Mais surtout on est dorénavant "différent" aux yeux de ses amis et de ses proches. La frustration de mon père, probablement un peu macho en voyant sa femme partir sur le terrain, arme au ceinturon. Et puis, cette confrontation perpetuelle avec les "ils sont quand même pas très efficace!", "ils m'ont encore foutu une prune ces cons", "qu'est-ce que tu fous de ta journée en fait?". On finit par manger avec ses collègues parce qu'on ne veut pas aller à la sandwicherie en uniforme, par sortir avec d'autres flics pour éviter les questions. Tout ça, sans marche arrière vers son ancienne vie sociale.
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Enfin, il y'a probablement le pire pour moi: le fait de devoir fermer les yeux sur les incohérences du système. Je respecte et j'admire ce métier. Je respecte et j'admire les policiers parce qu'ils font un métier qui n'est pas facile.
Mais je ne pourrais pas travailler en sachant que mon collègue, mon partenaire ou mon chef direct est alcolo ou corrompu. Car malheureusement, il y'en a. Des guguss dépressifs, dangereux et rongés qui travaillent là. Et malheureusement, si le policier doit accepter la rude réalité du terrain, il doit aussi accepter de fermer les yeux et de se taire sur le système policier en lui-même.