Je n'ai pas accès a tout l'article, ils demandent quel niveau d'isolation pour 2030. Si les primes et aides sociales suivent ça laisse pas mal de temps aux propriétaires pour se retourner. C'est surtout aux locataires que cette mesure sera bénéfique je pense car les proprios s'en cognent parfois que leur maison soit un gouffre énergétique ils ne payent pas la facture.
Quand j'ai acheté ma maison c'était châssis 40ans + portes passoire + grenier pas isolé (pas même 1mm). Les châssis ont été la priorité, là je viens de finir d'isoler la partie aménageable du grenier et par 2x le gain en confort à été énorme. ça fait un peu mal au fion de mettre la main au portefeuille mais ça en vaut la peine.
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La Commission européenne veut rendre obligatoire la rénovation des bureaux et bâtiments publics les moins performants à partir de 2027. Pour les logements privés, l'échéance proposée est 2030.
Après avoir beaucoup parlé de la "vague de rénovations" qui doit déferler sur l'Europe pour améliorer la performance énergétique des bâtiments, la Commission européenne abat la carte qui doit la provoquer. L'exécutif européen veut rendre la rénovation énergétique obligatoire pour tous les bâtiments les moins performants à partir de 2030.
Fit for 55, un torrent de mesures en deux temps
Deux ans après avoir annoncé un "Pacte vert" censé réconcilier l'économie et la nature, selon les termes d'Ursula von der Leyen, la Commission européenne a présenté ce mercredi le deuxième volet de son paquet "Fit for 55", dévoilant ses dernières grandes propositions en matière d'action pour le climat.
En juillet, elle avait avancé
un premier et volumineux ensemble de mesures pour atteindre le nouvel objectif de 55% de réduction des émissions en 2030. Au-delà du nouveau partage de l'effort proposé entre les États membres (
-47% pour la Belgique), le paquet de juillet prévoit notamment de renforcer le recours au marché pour faire ployer la courbe des émissions: il introduit ainsi
un système d'échange de quotas d'émissions pour les secteurs du transport et des bâtiments – en plus du système actuel limité aux grandes industries (ETS). Il prévoit aussi des mesures comme l'instauration d'une taxe sur les importations polluantes (
mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, MACF), une taxation progressive du kérozène ou encore l'
interdiction de la vente de nouveaux véhicules à moteur thermique à partir de 2035.
Pas d'interdiction similaire pour les logements et bureaux: alors que l'efficacité énergétique des bâtiments est au cœur du second volet de "Fit for 55", présenté mercredi, le paquet ne prévoit pas d'échéance comparable pour l'interdiction des chaudières fossiles. En pleine crise des prix de l'énergie, le nouveau paquet s'attaque aussi aux marchés du gaz (lire par ailleurs), ou encore au stockage de carbone.
Parallèlement,
tous les nouveaux bâtiments construits à partir de 2030 devront être neutres en carbone, selon la proposition de la Commission – et les bâtiments neufs du secteur public devront l'être dès 2027.
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Deux échelons "PEB" disparaissent
Selon
la proposition législative présentée mercredi,
tous les bâtiments résidentiels les moins performants devraient avoir obtenu un certificat PEB "F" pour 2030. Si cette disposition est confirmée par les colégislateurs européens (Parlement et Conseil de l'UE), c'en sera donc fini des PEB "G". Et les propriétaires qui n'auraient fait que le strict minimum pour passer la rampe seront priés de ne pas s'arrêter en si bon chemin, puisque
trois ans plus tard, tous les logements résidentiels devront avoir atteint l'échelon supérieur du bulletin de performance énergétique, le PEB "E".
Les bâtiments publics et non résidentiels devront entamer leur mue plus rapidement, et avoir obtenu des certificats PEB "F" puis "E" pour 2027 et 2030 respectivement.
Au total,
la suppression de l'échelon "G" touchera 15% des bâtiments européens – mais les résidences secondaires pourront être exemptées, a précisé le vice-président de l'exécutif européen, Frans Timmermans, en présentant la proposition à la presse. La Commission ne balise pas encore les étapes suivantes, mais l'objectif est in fine que l'ensemble du parc immobilier européen soit neutre en carbone à l'horizon 2050.
La manière de faire respecter ces nouvelles normes sera laissée à l'appréciation de chaque État membre. L'exécutif européen
ne propose pas à ce stade d'interdire les chaudières au mazout ou au gaz, mais encourage les États membres à le faire. Aucun incitant financier ne devrait être donné pour l'installation de chaudières fossiles à partir de 2027, indique la Commission, et les États auront la possibilité légale d'interdire l'utilisation de carburants fossiles dans les bâtiments.
Doubler la cadence
La
stratégie de la Commission vise à rénover 35 millions de bâtiments d'ici à la fin de la décennie, en faisant passer le rythme des rénovations d'environ 1% par an aujourd'hui
à 2% sur la période qui court de 2026 à 2029. Ce faisant elle cocherait plusieurs cases à la fois: réductions des émissions et de la précarité énergétique, et création d'emplois.
Les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments représentent 36% de l'ensemble des émissions de l'Europe. Pour respecter l'objectif de 55% de réduction d'émissions pour 2030, "l'UE devrait réduire les émissions de ses bâtiments de 60%, leur consommation d'énergie finale de 14% et leur consommation énergétique pour le chauffage et le refroidissement de 18%", indiquait récemment le Parlement européen dans une résolution.
37
millions d'européens
L'opération doit aussi réduire la précarité énergétique, alors que 37 millions d’Européens ne parviennent pas à se chauffer correctement.
L'opération doit aussi réduire la précarité énergétique, alors que 37 millions d'Européens ne parviennent pas à se chauffer correctement (8% de la population en 2020). Risque-t-elle au contraire de se muer de facto en "taxe sur les pauvres" avec des factures d'isolation qui seraient répercutées sur les prix des loyers? Les financements publics et privés devront être combinés "pour
assurer que les pauvres énergétiques n'aient pas de coût additionnel à supporter", souligne une source européenne.
Un vivier d'emplois
La mesure
pourrait créer plus de 160.000 emplois supplémentaires dans le secteur de la construction d'ici à 2030, estimait la Commission en présentant sa stratégie, l'an dernier. Une bonne nouvelle pour un secteur dont les neuf dixièmes des acteurs sont des PME. À condition de trouver, attirer et former la main d'œuvre qualifiée nécessaire. Avant même la crise du Covid-19, "il y avait
une pénurie de travailleurs qualifiés pour effectuer la rénovation et la modernisation durable des bâtiments", constatait la Commission.
L'autre obstacle à sauter reste le financement. Même si la rénovation énergétique se paie en quelque sorte toute seule avec le temps, en faisant fondre les factures énergétiques,
il faut trouver les canaux de financement pour la réaliser – singulièrement, lorsque l'investissement repose sur un propriétaire qui ne bénéficiera pas des allègements de factures énergétiques de son locataire. "Il est vital que les consommateurs qui doivent faire les améliorations énergétiques requises à leur logement (...) reçoivent le bon soutien financier, ce qui manque dans la proposition", a réagi Monique Gotens, directrice générale du Beuc, porte-voix des organisations de consommateurs en Europe.
"Il est vital que les consommateurs (...) reçoivent le bon soutien financier, ce qui manque dans la proposition."
Monique Goyens
Beuc - lobby des consommateurs européens
À court terme, une partie de la réponse se trouve dans le plan de relance européen, "NextGenerationEU". À ce stade,
la Commission évalue à 61 milliards d'euros les financements labellisés "rénovation" dans les plans nationaux de relance et résilience.
Pour faciliter la lecture des progrès accomplis et la mobilisation des financements nécessaires, les États membres devront élaborer des "plans nationaux de rénovation" qui seront intégrés à leurs plans nationaux énergie-climat (Pnec). Ils devront notamment
prévoir la manière dont ils comptent mettre un terme à l'utilisation de carburants fossiles pour le chauffage (ou la climatisation) des bâtiments pour 2040 au plus tard. Et, partant, pour atteindre la neutralité carbone du parc immobilier au cours de la décennie suivante.
Un cadre européen pour l'entrée en scène des gaz "verts"
La réforme des marchés européens du gaz est la dernière grande pièce du puzzle de réformes que devait proposer l'équipe d'Ursula von der Leyen pour mettre l'Europe sur la voie de la neutralité carbone. En réduisant la part du gaz naturel dans le mix énergétique européen, la Commission prévoit
un effet positif "à moyen terme" tant sur la sécurité d'approvisionnement que sur les prix.
Acier vert, avions zéro carbone
Aujourd'hui, sur les 300 millions de tonnes de gaz consommées chaque année en Europe, 95% sont du gaz naturel, fossile donc. S'il faudra toujours recourir au gaz en 2050 pour répondre à certains besoins énergétiques, la part du gaz naturel doit progressivement disparaître, pose l'exécutif européen – qui propose une date limite pour les contrats de gaz à long terme: ils ne pourront pas être étendus au-delà de 2049. Le nouveau cadre entend donc
faciliter la pénétration de carburants renouvelables et bas-carbone dans le système: biogaz, gaz de synthèse (e-gaz), et surtout hydrogène.
"Un marché de l'hydrogène efficace permettra à nos entreprises de produire de l'acier vert, des fertilisants verts et des bateaux et avions zéro carbone", selon la commissaire Kadri Simson. Pour le chauffage des bâtiments, le plus gros consommateur de gaz naturel, "nous pensons que l'électrification est la voie la plus efficace et rentable", précise-t-on à la Commission.
Le Berlaymont avance donc le cadre qui doit permettre le déploiement d'un marché européen de l'hydrogène,
en vue de faire émerger 40 gigawatts de capacité d'électrolyseurs renouvelables d'ici à 2030 (près de deux fois la puissance générée par le barrage des Trois-Gorges).
La société civile sceptique
Tout le monde ne partage pas l'optimisme de la Commission quant à l'effet de ses propositions sur les prix comme sur la décarbonation. Le lobby européen des consommateurs (Beuc) s'inquiète ainsi de ce que
"les consommateurs pourraient avoir à porter le coût des réseaux d'hydrogène via leurs factures énergétiques", et déplore le fait que la proposition ne ferme pas la porte à l'utilisation de l'hydrogène comme gaz de chauffage pour les logements, "ce qui est à la fois cher et (à l'efficacité) non démontrée".
Les propositions de la Commission sont reçues tout aussi froidement par les associations de défense de l'environnement, qui enjoignaient la Commission à inclure une sortie progressive des combustibles fossiles pour 2035 au plus tard et qui voient au contraire dans ce paquet
une forme de prolongation de la durée de vie du gaz naturel.