Faisant partie de la ligne hiérarchique d'une grande entreprise de production où les syndicats ont un pouvoir énorme, le sujet me concerne particulièrement.
Dans ce type de discussion, il convient de différencier l'aspect physique et mental du travail. Si on se fie à la quantité de travail, on peut raisonnablement dire que les opérateurs n'en glandent pas une par rapport à des métiers manuels, tout en se se plaignant beaucoup plus. Le personnel ayant presté auparavant avec des conditions de travail nettement moins favorables rechigne d'ailleurs nettement moins à la tâche.
Il faut néanmoins reconnaître que la fatigue mentale est réelle et que la pression peut être assez importante. Dans un milieu fortement féminin, les pétages de plomb et les conflits font partie du quotidien, en plus du taux d'absentéisme qui créée une situation délicate pour le personnel présent.
Cependant, dans une boîte où la ligne hiérarchique est organisée sur plus de 6 niveaux, la première ligne est forcément constituée de jeunes cadres avec peu d'expérience en people management. En commencant, on n'a pas forcément conscience de l'impact qu'a chacune de nos paroles sur notre personnel, et l'apprentissage passe automatiquement par des maladresses. Au final, on constate qu'une grande partie du personnel se met lui-même une pression énorme par une mauvaise compréhension/interprétation.
Evidemment, la formation des cadres est une priorité, mais le roulement des postes fait que la première ligne est très fréquemment inexpérimentée. C'est un vrai problème car avec un vrai management, les job en eux-même restent tout ce qu'il y a de plus accessibles et la charge de travail est très raisonnable.