[Pneumonia] a dit:
Tu sais, les patrons apprécient generalement les gens qui bossent dur, et plus t'as la faveur du patron, plus tu grimpes vite, plus tu es haut placé et plus tu touches un joli salaire.
Mais oui biensûr, et un jour tu rencontres l'amour, tu te maries, tu as trois enfants, et tu aimerais que ta vie ne se limite pas aux 50-60 heures semaines de travail que tu t'es petit à petit imposé dans ta vision carriériste.
Sans parler qu'arrivé à un certain niveau, il faudra aussi oublier les week-ends et accompagner le management dans des voyages-formation-séminaires à l'étranger de temps en temps, le soir il te faudra "socializer" dans des meetings, faire du sport avec tes collègues parce que c'est "in" (comprenez "bien-vu").
Bref, un jour tu commences à lever un peu le pied, à partir un peu plus tôt, à "oublier" de te rendre à un drink de la boîte pour la nomination d'un de tes collègues. Tout ça pour profiter un peu de tes gosses avant qu'ils n'aillent dormir, passer un peu de temps avec ta femme.
Evidemment le management le remarque, tout comme il remarque que le petit nouveau "en veut à mort", que lui il est célibataire, donne tout son temps à la boîte, et surtout coûte moins cher que toi et ton florilège d'augmentations, privilèges, et intérêts aux bénéfices reçus au long de toutes ces années de carrière.
Le petit jeune qui en veut, sera très bien et on pourra lui faire mirroiter tous les avantages qu'il pourra un jour obtenir dans ta position. Le salaire sera un peu moins élevé, la voiture un peu moins grosse, les commissions légèrement diminuées, mais pour lui c'est une belle opportunité, il n'en n'a cure.
Alors un jour, le gentil patron, qui était pourtant fier de ton travail, te fait appeler dans le bureau du HR où on te remettra un petit papier à remettre à ton syndicat (que tu n'as pas puisque c'est très mal vu du patron que d'être syndiqué). Tu utiliseras alors le téléphone de la réception pour appeler un taxi afin de rentrer chez toi car évidemment tu as dû rendre la voiture, le GSM, le laptop, les cartes de crédit... Tout ce qui faisait que tu "appartenais" à cette société.
Tu passeras plusieurs semaines à te demander pourquoi ça a foiré, le patron t'aimait bien pourtant...
Et te voilà dans la file, tu as le numéro 264, le moral dans les chaussettes et le soir quand tu lis les forums sur certains sites, tu te dis que ce n'est pas possible, que toi tu n'es pas fainéant, que toi tu as bossé comme un con, mais qu'à 48 ans on ne te propose plus rien, que des merdes de boulots où on te demande d'utiliser autant d'intellect que si tu étais une mouche.
Et là tu te dis que tu te ferais bien la tête du mec qui ose vomir sur les chômeurs en prétendant que le patronnat est rempli de petits anges sympatiques.
(ceci est une fiction biensûr)