Interview de John Bolton après la sortie de son livre suite à sa démission de son poste de secrétaire d'état :
John Bolton: «Trump ne devrait pas se voir confier de deuxième mandat»
Pendant 17 mois, John Bolton a officié en tant que conseiller à la sécurité auprès de Donald Trump. À présent, il œuvre à empêcher sa réélection en publiant un livre dans lequel il fait des révélations explosives.
Pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas pour le candidat républicain aux prochaines élections
», confesse John Bolton.
« Pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas pour le candidat républicain aux prochaines élections », confesse John Bolton. - Reuters
Entretien -
Par Stefan Aust et Martin Scholz (Die Welt)
Depuis 1981, il a travaillé pour chaque président républicain américain, dans un premier temps au ministère de la Justice, puis au ministère des Affaires étrangères. Les experts en politique étrangère des États-Unis considèrent John Bolton comme un partisan intransigeant de la ligne dure. Mais aussi comme un homme à qui les revirements ne font pas peur. Ainsi, cet homme qui avait toujours méprisé et vivement critiqué les Nations Unies n’a pas hésité à rejoindre leurs rangs à New York sous la présidence de George W. Bush en tant qu’ambassadeur des États-Unis en 2005.
En avril 2018, l’homme à la moustache caractéristique a rejoint l’administration Trump en tant que conseiller à la sécurité nationale pour n’en démissionner que 453 jours plus tard. Il s’attarde à présent en détail sur les raisons de son départ au cours des 656 pages de son livre de révélations explosives « The Room Where it Happened » (« La pièce où ça s’est passé ») - paru le 23 juin chez Simon & Schuster.
Un tel règlement de comptes risque de faire grand bruit. M. Bolton y dresse le portrait d’un président non préparé, capricieux et instable, ne possédant selon lui aucune des qualifications requises pour le poste. Le Washington Post a salué le livre, dont Trump avait tenté en vain d'empêcher la parution, le qualifiant de prise de conscience pour les républicains et de coup de grâce porté à Trump. Le reproche à Bolton pourrait cependant être un manque évident d'autocritique car, dans les méandres des décisions prises par la Maison-Blanche, il se décrit toujours comme un héros qui affirme a posteriori : « Vous auriez mieux fait de m'écouter ». Bolton nous a livré cet entretien par vidéoconférence depuis son bureau de Washington..
M. Bolton, quel est votre sentiment quant aux apparitions publiques de Donald Trump de ces derniers jours : colère, perplexité ou honte à l’idée d’avoir travaillé avec lui en tant que conseiller à la sécurité nationale ?
(Il rit) Vous savez, je n’étais pas naïf lorsque j’ai rejoint les rangs de ce gouvernement. J’avais bien sûr conscience des critiques que susciterait ma démarche. J’ai agi ainsi parce que je sentais que les États-Unis traversaient une passe difficile. Et cela, à bien des égards et dans de nombreuses régions du monde. Je pensais qu’avec mon expérience et le travail que j’avais effectué pour diverses administrations précédentes, je pouvais contribuer au changement. Pour moi, il s’agissait de la meilleure chose à faire.
Vous le pensez encore à l’heure actuelle ? Dans votre livre de révélations consacré aux 17 mois que vous avez passés dans l’administration Trump, non seulement vous dressez le portrait d’un président incompétent et sourd aux conseils, mais également de votre propre échec.
Je n’ai aucun regret. Vous voyez, quand Donald Trump traite des questions de sécurité nationale, il ne suit aucune philosophie politique, ni aucune réflexion stratégique. Du coup, nous avons encore moins de certitudes à l’heure actuelle qu’avant son mandat. C’est la raison pour laquelle, pour la première fois de ma vie, je ne voterai pas pour le candidat républicain aux prochaines élections. Cependant, je ne compte pas non plus voter pour Joe Biden. J’écrirai simplement un autre nom. Trump ne devrait pas se voir confier de deuxième mandat.
Au moment où vous avez rejoint l’administration Trump, les livres de révélations décrivant le chaos qui régnait à la Maison-Blanche étaient déjà légion. Étant donné le réseau de relations que vous entreteniez à Washington depuis des décennies, vous deviez vous douter de ce qui vous attendait, n’est-ce pas ?
Quoi que l’on a pu dire à propos de Trump avant qu’il ne devienne président, j’ai cru, comme beaucoup d’autres, que du moment où il accéderait à ce poste de hautes responsabilités, il changerait. Que les responsabilités dont il hériterait en prenant place dans le bureau ovale feraient office de révélateur. Qu’il prendrait conscience de son manque d’expérience à ce niveau, de l’ampleur des défis et du sérieux que ceux-ci réclament. Mais il aurait fallu pour cela qu’il tire des leçons de sa fonction, à l’image de ses prédécesseurs. Personne ne devient président en toute connaissance de cause concernant les implications de ce poste. Personne. Je pensais que Trump s’en rendrait compte. Je dois à présent le concéder : j’ai eu tort. Je n’étais pas le seul à penser que la Présidence le changerait. Nous étions tous dans l’erreur. Sa fonction de Président n’a eu aucune influence sur lui. Trump continue de croire qu’il siège à la Trump Tower, à la tête de l’organisation Trump, et qu’il peut diriger le gouvernement américain comme bon lui semble.
Dans votre livre, vous revenez sur votre conversation avec l'ancien chef de cabinet de la Maison-Blanche, John F. Kelly. Avant de partir, il a déclaré : « Si nous nous retrouvons confrontés à une véritable crise, comme celle qui a suivi le 11-Septembre, comment pouvons-nous nous en sortir avec un président qui réagit comme Trump ? ». Cette crise est-elle déjà là, alors que la pandémie du coronavirus frappe les États-Unis plus durement que de nombreux autres pays ?
Je ne sais pas si l'on peut affirmer que la pandémie du coronavirus a frappé les États-Unis plus durement que d'autres pays. En ce qui concerne le taux de mortalité, nous nous situons dans une fourchette moyenne. Certains pays européens s’en sortent mieux, d'autres moins bien. Mais peu m’importe en fait la manière dont les États-Unis s’en sortent par rapport aux autres pays. Ce qui m’importe, c’est la manière dont nous gérons la situation en soi.
À ce jour, plus de 153.000 Américains ont perdu la vie à cause du Covid-19.
Tout à fait. De mon point de vue, nous nous y sommes très mal pris. Et Trump est le principal responsable étant donné qu’il ne réfléchit pas non plus de manière stratégique concernant ce virus. Il n’a jamais eu de stratégie concernant la manière de lutter contre cette pandémie. Il pense pouvoir se défausser. Au tout début de cette pandémie, il a tout simplement nié l’existence du problème. Pourtant, la situation ne laissait pas de place au doute. Des collaborateurs du Conseil national de sécurité et du Centre pour le contrôle des maladies l’avaient prévenu : « Ce virus en Chine constitue un énorme problème ». Mais Trump n’a voulu entendre aucune critique à l’encontre de Xi Jinping.
Parce qu’en janvier encore il se félicitait de l’entente partielle trouvée avec Pékin dans le règlement du conflit commercial qui les opposait et qu’il faisait l’éloge de Xi Jinping ?
Oui, il n’a pas voulu écorner la situation. Mais surtout, il n’a pas voulu entendre de mauvaises nouvelles suggérant que l’économie américaine allait souffrir de ce virus et ainsi compromettre ses chances de réélection. Il a ainsi perdu deux mois, janvier et février. À l’époque, il a notamment déclaré : « Tout va bien. Tout est sous contrôle. Le virus est contenu. Il n’aura aucun impact sur l’économie ». Aucune de ces déclarations ne reflétait la moindre vérité. Nous avons donc perdu deux mois. Au moins. Deux mois pendant lesquels nous aurions pu lancer une préparation médicale d’envergure pour contenir cette crise.
Vous ne voterez donc ni pour Trump, ni pour Biden. Qu’espérez-vous pour les États-Unis pour les années à venir ? Ou espérez-vous encore un changement de candidats dans la dernière ligne droite ? Théoriquement, cela pourrait encore se produire.
Mon seul espoir était qu'il reste un républicain conservateur pour lequel je pourrais voter en novembre. Je ne pense pas que cela se produira. Je ne partage pas la philosophie politique de Biden. Quant à Trump, il n'est pas suffisamment compétent pour être Président. Il n’y a donc pas de bon choix.
Que répondriez-vous à quelqu'un qui, dans quelques années, se pencherait sur l'administration Trump et dirait : « Son héritage restera qu'il n'a pas déclenché de guerre pendant son mandat » ?
Pour l’instant, il est impossible de l’affirmer. S'il décidait de retirer l’ensemble des troupes américaines de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, de réduire la présence des forces armées américaines en Europe et dans la péninsule coréenne, une guerre pourrait survenir.
Cette semaine, Mark Esper, Secrétaire à la Défense, a annoncé le retrait de 12.000 soldats américains d'Allemagne. Or, ce nombre est de beaucoup supérieur à ce qu'avait laissé imaginer la première annonce de Trump en juin. Que pensez-vous de cette initiative ?
Je pense qu’il s’agit probablement de la meilleure chose que le Pentagone puisse faire pour tenir compte de l’exigence de Trump de réduire les effectifs des forces américaines en Allemagne. Et d’en ramener au moins une partie en Amérique. Il faut y voir un signe annonciateur, et pas un signe encourageant, de ce qui nous attend si Trump devait être réélu. Le retrait des États-Unis de toutes les positions que nous occupons n’est en rien un point positif, ni pour notre pays, ni pour la sécurité de l’Occident dans son ensemble. À de nombreux égards, Trump agit de manière similaire à Obama. Obama ne s’est pas non plus beaucoup occupé du reste du monde. Il s'agit là de formes singulières d'isolationnisme américain. C'est aussi la raison pour laquelle il serait judicieux de débattre au sein du parti républicain pour faire reculer cet isolationnisme.
Diriez-vous que l'Amérique a perdu de son importance dans la politique mondiale sous les deux derniers présidents, à savoir Obama et Trump ?
Oui, le rôle joué par l'Amérique dans la politique mondiale s’est clairement émoussé. Et pendant les mandats d'Obama et de Trump, ce qui représente près de douze ans au total, les menaces se sont accrues dans de nombreux domaines. Simplement : en dehors de l'Amérique, personne d'autre ne peut diriger des forces partageant nos valeurs. Nombreux sont ceux qui se réjouissent à l'idée que l'Amérique perde de son importance. Et d'autres, qu'ils soient séduits ou non par cette idée, considèrent qu’il s’agit tout simplement d’une issue inévitable.
Que pourriez-vous dire de plus à propos de ces deux visions ?
Je voudrais vous dire à tous : « Nous, les Américains, nous vous manquerons lorsque nous serons partis ». Si cela se produit. Ce que je ne crois pas à l’heure actuelle. Là encore, cela doit faire également l’objet d'un débat que nous devons avoir aux États-Unis.
Comment quelqu’un comme Donald Trump, quelqu’un que vous décrivez dans votre livre de révélations comme étant totalement incompétent et dépassé, peut-il gagner des élections ?
Je ne sais pas non plus comment Caligula a pu régner sur Rome.
Est-ce à cause de sa personnalité flamboyante, des électeurs ou de l’absence de candidats suffisamment convaincants dans l’opposition ?
Tout ce que je peux dire, c’est qu’en 2016, Trump a réussi à battre pas moins de 16 challengers parmi les rangs des républicains. L’un après l’autre. Il a réussi d’une part parce qu’il a su prendre la température de son parti et perçu la résistance à certaines évolutions du pays. Sans oublier que sa chance est aussi venue des démocrates qui ont aligné la pire candidate qu’il était possible d’imaginer, à savoir Hillary Clinton. Mais en définitive, il a aussi réussi parce qu’il fait figure d’électron libre dans le système politique des États-Unis. Après les prochaines élections, qu’il les remporte ou les perde, mais pour sûr au cas où il perdrait : un grand débat aura lieu au sein du parti républicain concernant la manière de procéder pour faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
Votre parti peut-il y parvenir après être resté avec dévotion dans son ombre pendant quatre ans ?
J’ai bon espoir. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis confiant, car cela semblerait trop positif. Mais j’ai bon espoir que nous ayons pris conscience de ce qui n’a pas fonctionné et soyons par conséquent en mesure d’éviter que cela ne se reproduise.
L’un des aspects de la présidence de Trump vous inspire-t-il un commentaire positif ?
Il a augmenté le budget du ministère de la Défense qui s’élève désormais à près de 750 milliards de dollars. Sachant que sous l’administration Obama, il se trouvait à un niveau désastreusement faible. Pour moi, il était essentiel de restaurer ainsi la force de l’Amérique, c’est-à-dire par la qualité de la dissuasion. Cependant, Trump n’a agi de la sorte que parce qu’il avait bien conscience qu’une telle décision l’avantagerait au niveau politique et lui assurerait le soutien de sa base républicaine. Il n’a en aucun cas pris cette décision par conviction politique. S’il est réélu et effectue un deuxième mandat, il réduira peut-être le budget de la Défense. Sans réélection à la clé, il n’aura plus de raisons de tenter de satisfaire la base du parti. Du coup, il pourrait tout aussi bien statuer : « Les avions de chasse F-35 sont trop coûteux. Je préfère en commander moins » ou autre décision similaire. Difficile de dire ce qu’il déciderait de faire s’il bénéficiait d’un deuxième mandat.
Quel est votre point de vue concernant les relations actuelles entre les États-Unis et la Russie ?
Pour commencer, je ne constate rien qui justifie une entente secrète avec Poutine et viendrait étayer les allégations selon lesquelles Trump est une marionnette de Poutine ou que les Russes possèdent des éléments à son encontre. Je ne dis pas que ce n’est pas vrai mais seulement que je n’en ai vu aucune preuve. Cependant, je constate une tout autre tendance. Trump a souvent déclaré qu’il apprécie de conclure des accords avec Poutine, Xi Jinping, Erdogan ou encore Kim Jong-un. Cette série de noms à elle seule ne manque pas d’intérêt. En revanche, il a eu des problèmes avec Angela Merkel, Theresa May ou Emmanuel Macron, entre autres. Il est attiré par les personnalités autoritaires.
Pour quelle raison ?
Je ne saurais le dire. Sauf peut-être si l’on part du principe que Trump veut lui aussi faire partie des « grands », comme ces chefs d’État autoritaires. Car, dans l’idée de Trump, quand tu es un « grand », tu peux faire ce que bon te semble. En tout cas, c’est ce qu’il aimerait. Mais ce n’est pas possible aux États-Unis. Ce trait de caractère, cette proximité avec les autocrates est pour sûr un phénomène mais qui ne se limite plus à Poutine désormais.
Dans votre livre, vous précisez que vous ne connaissiez pas la position de Trump par rapport à Poutine et que celle-ci reste un mystère pour vous à l’heure actuelle. Vous n’avez peut-être pas osé lui en parler, de peur de sa réponse. De quoi aviez-vous peur exactement ?
Je redoutais qu’il me réponde : « Mon petit, je rêverais de pouvoir diriger les États-Unis comme le fait Poutine en Russie. S’il veut envoyer quelqu’un en prison, il le fait tout simplement. C’est ce que je voudrais pouvoir faire ». Trump a récemment tweeté aux manifestants de Portland qu’ils devraient tous écoper d’une peine de 10 ans de prison. Que l’on ne se méprenne pas : selon moi, beaucoup d’entre eux se sont comportés de manière méprisable et devraient être punis pour cela. Mais demander qu’ils soient simplement envoyés en prison pour dix ans ? Ce n’est pas la manière dont nous procédons aux États-Unis. Nous avons des tribunaux et d’autres institutions pour cela. Il suffit de se remémorer l’affaire ASAP Rocky.
Vous faites référence au rappeur américain qui a été condamné à une peine avec sursis en Suède pour coups et blessures.
Oui, et qui a été arrêté en Suède. Ou était-ce en Finlande ?
Non, c’était bien en Suède.
Ah très bien. Quoi qu’il en soit, Trump a immédiatement appelé le Premier ministre suédois, qui était alors en vacances. Et il lui a posé la question suivante : « Pourquoi ne pas laisser partir Asap Rocky ? ». Ce à quoi le Premier ministre suédois a répondu : « Eh bien, tout simplement parce que nous avons un système judiciaire ». Trump n’a pas compris pourquoi l’incident devait être confié aux autorités judiciaires. Je n’ai même pas mentionné cet épisode dans mon livre car cet incident n’a pas bouleversé le monde. Cependant, un élément ahurissant : il n’a pas hésité à appeler le Premier ministre suédois pendant ses vacances, uniquement pour lui parler d’ASAP Rocky.
En tant que politicien, Trump a-t-il l’esprit démocratique ?
Trump ne défend aucune philosophie politique. Il n’est pas un conservateur, ce qui n’en fait pas pour autant un libéral. Je ne suis pas sûr qu’il comprenne quoi que ce soit à notre Constitution. Tout ce qui n’a pas trait à son projet de réélection est trop abstrait pour lui.
«
Au moment où ce cliché a été pris, j’ai juste pensé
: J’aurais préféré qu’on le fasse sortir d’ici avant
», confie John Bolton.
« Au moment où ce cliché a été pris, j’ai juste pensé : J’aurais préféré qu’on le fasse sortir d’ici avant », confie John Bolton. - Reporters.
Pour finir, nous nous devons de parler de cette photo emblématique du sommet du G7 2018 au Canada, sur laquelle on peut voir Angela Merkel s’appuyer sur une table, avec Emmanuel Macron à ses côtés, alors que Trump semble être au coin.
(Il rit) Ah oui, cette fameuse photo.
Ils se tiennent tout près de lui, bouche ouverte, visiblement perplexes. Qu’avez-vous pensé à ce moment-là ?
Je m’en souviens comme si c’était hier. Nous nous tenions littéralement dans le coin de cette pièce. Nous avons néanmoins essayé de faire sortir Trump rapidement car nous savions ce qui allait se passer.
Il s’agissait du communiqué final du sommet du G7, à savoir un compromis minimal.
Et les autres chefs d’État nous ont mis au coin (rires). Mais ce que j’avais à l’esprit à ce moment, c’était : « Que dois-je faire maintenant ? Comment nous sortir de là sans commettre l’irréparable ? ». Il s’est avéré plus tard que les autres chefs d’État avaient probablement commis une erreur plus grave encore. En effet, Trump se trouvait déjà dans Air Force One, que Trudeau donnait une conférence de presse au cours de laquelle il le critiquait. Et Trump a alors révoqué sur Twitter son accord concernant la déclaration du G7. Une situation inédite.
Il a justifié sa décision par la position de Trudeau concernant les droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium. Auriez-vous pu empêcher cela ?
Fondamentalement : le seul moyen d’éviter cela consisterait à ne pas publier du tout de déclaration finale du G7. Voilà ce que j’aurais dit aux autres participants du G7 : « Vous pouvez dire ce que vous voulez. Nous ne le signerons pas ». À part cela : si des personnes cherchent réellement à collaborer, comment interpréter le fait qu’ils mettent au coin le Président des États-Unis dans une salle de conférence, juste pour inclure trois ou quatre phrases supplémentaires dans une déclaration du G7 ? Je veux dire, voyons, comportons-nous en adultes. Toute cette situation s’est avérée extrêmement contre-productive. Mais au moment où ce cliché a été pris, j’ai juste pensé : « J’aurais préféré qu’on le fasse sortir d’ici avant ». (Rires)