My two cents sur la question:
Imo c'est + délicat que "c'est trop laxiste" ou "c'est hyper juste et moral en toute circonstance". On oublie deux points important quant au système judiciaire: i) La règle du cas par cas ne s'applique pas ou très difficilement. La justice doit être claire et applicable à tous avec le moins de biais possible. Et ii) il ne faut pas confondre légalité et moralité.
Alors oui, dans le cas de Dutroux on se dit que la perpet', c'est vraiment de la blague. Mais il faut d'abord se poser la question de "pourquoi on inflige une peine de X années ou de perpet' et aussi: pourquoi les remises de peines existent (en général hein, pas pour Dutroux spécifiquement). Elles le sont car des gens changent, regrettent leur erreurs et désirent réellement se réinsérer. Tous? Certainement pas. Mais certains oui. Et c'est aussi une manière de mettre fin à une punition qui est infligée...à la famille des détenus (ne plus voir ou vivre avec son mari, son père, sa femme, son fils, etc... c'est également une punition pour des gens qui n'ont pourtant pas commis de crime). Soit, dans certains cas, la remise de peine/conditionnelle/etc est moralement logique et bénéfique pour la société...
...Et dans d'autres, elles sont effroyable. La question est: où mettre la ligne? Car il est impossible de faire une distinction entre les deux profils pour tout un tas de raison. La question alors est la suivante: dans quelle société voulant nous vivre? Celle sans concession ou le moindre méfait doit être puni à un niveau exemplaire et drastique, qu'importe si ça ruine la vie de gens qui ont une véritable envie de retourner sur le droit chemin? Ou bien devons nous essayer de récupérer un maximum de repenti, quitte à intégrer dans notre société des individus qui ne le méritent aucunement?
C'est une vraie question (et je ne me positionne pas), mais je trouve qu'il est intéressant de garder à l'esprit que les réductions de peine ça ne s'appliquent pas "que" aux connards ou pourris, mais également à des gens qui méritent une réelle seconde chance.
Cette interview notamment, est très évocatrice de ce que je cherche à nuancer ici
(Dernier condamné à mort en France, sa peine est commuée en prison à perpet et il sort après 23 ans pour devenir historien et écrit des livres donc les bénéfs vont aux familles de victimes et aux parties civils).