Mais est-ce vraiment de la malveillance (
qui est animé de mauvais sentiments à l'égard d'autrui ; qui dénote la volonté de nuire) ou est-ce de l'ignorance, de la méconnaissance, de l'indifférence, un sentiment d'injustice et de vengeance ?
Et effectivement, internet via cette déshumanisation et cette distance permet d'accentuer la problématique. Les gens écrivent tout haut ce qu'ils ne diraient pas tout bas. Tu ne sais pas faire preuve d'empathie envers quelques pixels, tu ne connais rien à leur sujet, c'est facile de ne pas avoir de considération pour eux. Alors qu'en fait t'es p-e en train d'insulter ton voisin avec qui tu fais un barbeq tous les dimanches et pour qui tu te plierais en 4 s'il avait un problème.
Maintenant, ça peut arriver, je ne dis pas. On a des psychopathes et de sociopathes. On a des gens qui ont une réelle envie de nuire à autrui.
Mais, à titre personnel, je crois que c'est plus souvent issu d'une "méconnaissance de nos actes" ou d'une raison "détournée" que d'une réelle volonté de nuire. Oui, j'ai envie d'être idéaliste sur ce point.
Par exemple, mon souhait n'est pas réellement de nuire aux immigrés, mais d'exprimer mon sentiment d'insécurité et les problèmes sociaux que je rencontre actuellement dans ma vie.
Oui oui, je le vois venir gros comme une maison le contre-exemple du violeur pédophile cannibale qui a satanisé mon bébé mort né. Pas la peine de se fatiguer avec ça. Vraiment.
Ensuite, je comprends bien qu'il faut tenir compte du récit socio-culturel de l'individualisme, où on nous apprend (à contre-nature, oserais-je même dire) dès le plus jeune âge "moi d'abord et nique les autres".
Dans mon for intérieur, ça m'arrive aussi. Ça nous arrive à tous.
À force d'entendre que ce sont des "vilains barbus" qui font exploser les métros, tu l'enregistres et tu finis par serrer des fesses quand il y en a un qui monte dans ton métro. Alors qu'en fait le risque est faible. T'as beau le savoir, le réflexe est là.
Je pense que c'est Daniel Sloss qui a fait un très bons sketch sur cette dualité entre le monstre qui est en nous et l'humain que l'on présente à la société.
Quoique, c'est un thème qui revient souvent en fait dans l'humour.