Durango
Six-Roses Jack
Je me permet la masta-tartine parce que j'ai une partie de réponse que je n'ai qu'a copier-coller d'un vieux cours qui en parlait, et que je complète avec deux-trois recherches que je viens de faire par curiosité.Source chiffrée stp?
J'aimerais préfacer par dire qu'il ne semble pas y avoir de consensus général, parce que ça dépend fortement du pays dans lequel l'étude est menée (système de soins de santé très variable) et de ce que tu inclus dans l'étude en question (cfr. les nuances apportées à la fin de cette tartine)
Néanmoins, je suppose que Arcam fait référence à cet article de 2008 paru dans PLOS: Lifetime Medical Costs of Obesity: Prevention No Cure for Increasing Health Expenditure, parce que la plupart des sites web ou journaux non-scientifique qui en parlent parlent d'une "étude hollandaise" donc bon, voilà, y'en a pas 1000 non plus donc je suppose que c'est celle-là.
C'est une étude sur les coût réel l'obésité et du tabagisme (étudié ici en parallèle de l'obésité), qui arrivent effectivement à des conclusions mitigées: on y gagne au début, mais les gens en bonne santé vivant plus longtemps, ils finissent par coûter autant, voire plus, que les obèses ou fumeurs qui crèvent vite.
Cela fait écho à d'autres études, notamment celle-ci: The Healthcare Cost of Smoking ou celle-là: Preventing fatal diseases increases healthcare costs: cause elimination life table approach, qui tiennent le même discour: Si éliminer les maladies chroniques est bénéfique pour la sécu, éliminer les maladies terminales par contre ne rapportent pas vraiment car les patients viveront alors plus vieux, et finiront par coûter des sous Donc les fumeurs coûtent un peu moins cher (plus cher sur le court terme, mais moins cher sur le long).
Cela étant, ces études sont cependant à nuancer par le fait que:
- Le tabagisme augmente considérablement les risques de maladies chroniques très lourdes et très coûteuses pour la sécu comme par exemple la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui n'est pas toujours diagnostiquée comme ayant pour origine le tabac (ça peut arriver pour d'autre raisons aussi). Donc une partie des coûts lié au tabac sont "invisibles", et pas forcément pris en compte dans ces études. Les études qui se penchent sur de telles maladies remarquent "soudainement" qu'un fumeur qui arrête la clope fait effectivement gagner des sous à la sécu par rapport à fumeur qui continue le tabac (https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0024870)
- Toutes les études n'arrivent pas forcément aux même conclusions, parce que la notion de "coût" dépend fortement de ce que tu y inclus. Certaines études prennent en compte ce que rapporte le fumeur à l'état à travers le prix des clopes/accises sur le tabac, alors que d'autres non, par exemple. Certaines études calculent le manque à gagner quand les proches du mourant doivent arrêter de travailler ou passer à mi-temps pour s'occuper du malade, alors que d'autres non, etc. Cela dépend aussi de si l'étude donne -ou non- une valeur aux Quality Adjusted Life Year (QALY), auquel cas le fumeur coûte généralement plus cher (comme suggéré par cette cette étude finlandaise The net effect of smoking on healthcare and welfare costs. A cohort study, mais bon, à première vue cette valeur de QALY à l'air assez arbitraire donc je sait pas trop ce que ça vaut)
- Comme mentionné en début de post, ça dépend aussi du pays dans lequel l'étude est menée. Aux USA, par exemple, il semblerait que même en regardant le long-terme et prenant compte le fait que les non-fumeurs vivent plus longtemps, le fumeur coute soit plus cher (Cigarette smoking and lifetime medical expenditures), soit que le différence est négligeable (Health Care Costs among Smokers, Former Smokers, and Never Smokers in an HMO)