Allez, je te copie/colle la réponse des 3 syndicats au ministre Antoine:
Lettre ouverte au Ministre Antoine
Yves Depas.
Secrétaire fédéral CGSP
Secteur Tram-Bus-Métro
José Doppagne
CSC Responsable Francophone
Transport
André Balzat
Responsable Transport
CGSLB
Monsieur le Ministre,
Permettez-nous de vous faire part de notre analyse de la situation quant aux derniers mouvements de Charleroi. Une agression de plus, c'est la réflexion qui découle logiquement de cet incident regrettable qui, nous sommes tous d'accord, n'aurait pas dû avoir lieu.
Cette altercation est loin d'être un épisode isolé, mais constitue seulement la partie visible de l'iceberg.
Insultes, outrages, incivisme et non respect des règles de vie en société sont devenus le lot commun des chauffeurs, considérés par certains de défouloir de frustrations.
Ayant, depuis le début, pris suffisamment de recul, nous croyons être en mesure, en toute liberté, de relayer certaines inquiétudes.
Nous ne pouvons accepter la manière dont le conflit s’est déroulé. Nous vous rappelons que les trois organisations syndicales n’ont pas cautionné le mouvement. Les trois organisations syndicales auraient préféré un peu de recul, afin de prendre le temps de comprendre et d’analyser la situation avant de réagir.
A eux seuls, ces évènements quotidiens peuvent expliquer certaines réactions des agents… Le geste du conducteur peut s'expliquer par une accumulation d’agacement et par une agressivité croissante de certains usagers.
Une nouvelle fois, il faut constater que votre comportement n’a pas contribué à apaiser les esprits. Nous continuons à penser qu'un Ministre, quel qu’il soit, ne doit pas se substituer à la direction des TEC, il doit mettre l'intérêt général avant son souci de soigner sa popularité.
Vos attaques à l’encontre du monde syndical, avec des effets d’annonce comme le retrait des crédits d’heures, nous font comprendre que vous ne connaissez pas l’accord que nous avons signé avec la SRWT. Il n’appartient pas à un Ministre de remettre cet accord en question.
Avec fracas, vous annoncez que les conducteurs en grève ne seront pas payés par l’employeur !!! Une fois de plus, votre méconnaissance des règles nous étonne ! Les agents en grève dans le groupe TEC ne sont et n’ont jamais été payés par l’employeur.
Il n’appartient pas non plus à un Ministre de se prononcer sur le licenciement d’un agent. Ce faisant, cela laisserait entendre à contrario que vous pouvez également intervenir pour faire engager une connaissance.
Plus grave nous semble-t-il, vous dénoncez le mouvement en soulignant qu’il faut respecter la séparation des pouvoirs. Nous constatons que de votre côté, vous ne résistez pas à la tentation d’influencer la justice avant même que le tribunal ne se soit prononcé. Votre rôle de Ministre ne vous donne pas le droit d'agir de la sorte à moins de reconnaître qu'il y a deux poids, deux mesures.
Nous laissons le soin à l’avocat du conducteur incriminé d’analyser la situation et, éventuellement, d’entreprendre une action appropriée en justice.
Nous ne parlerons pas de la table ronde sur la sécurité où vous aviez annoncé que la cellule sécurité allait être mise en place dans la semaine qui suivait le 11 avril. Sept semaines plus tard, nous ne voyons toujours rien venir… Si cette cellule sécurité s’était tenue, comme convenu, sans doute aurait-elle permis d’éviter ce que l’on connaît aujourd’hui.
Nous souhaitons vivement que l’on préserve les transports en commun wallons, tout en reconnaissant la nécessité de les moderniser et de les rendre plus efficaces. Cependant, chacun son rôle. En notre qualité de syndicaliste, responsable, nous avons pour premier objectif le bien-être de tous les travailleurs.
D’autres objectifs sont de combattre l’insécurité liée à l’agressivité, à l’incivilité sur les lieux de travail et dans les véhicules, faire adopter toutes les mesures nécessaires à la protection des travailleurs et des usagers grâce au suivi des victimes.
Organiser un système pour prévenir et réparer le préjudice subi.
Pour rappel, les organisations syndicales combattent toutes formes de violence, particulièrement dans les transports en commun à l’encontre du personnel et des usagers.
Vous êtes le Ministre des TEC wallons mais également de son personnel. Nous nous permettons de vous rappeler que tout n’est pas rose dans le groupe TEC. Le Ministre Darras nous semblait bon pour le personnel et nous formulons le vœu qu’un jour nous pourrons penser la même chose de vous après votre passage.
Cela mis à part, Monsieur le Ministre, tant qu’à vous substituer à la fonction d’Administrateur général du groupe TEC, nous aimerions vous rappeler que le personnel espère une intervention de votre part pour améliorer son pouvoir d’achat, garantir les droits acquis lors de la réécriture des règlements de pensions, intervenir en faveur des allocataires sociaux pour obtenir une diminution du coût de l’assurance hospitalisation et, par la même occasion, la solliciter pour plus d’efficacité dans le service à rendre aux agents hospitalisés. Bref, un soutien dans les moments difficiles de tous les jours, moments ô combien nombreux, vous vous en doutez.
Nous entendons que certains parlent encore de service minimum. Ceux-là sont des politiciens sans idée, sans envergure, et sans courage pour comprendre les difficultés des travailleurs… nous avons maintes fois répété nos positions à ce sujet.
Imposer le service minimum est un signe politique d’impuissance.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre considération distinguée.
Yves Depas - José Doppagne - André Balzat