Enlevons les intérêts notionnels, la Belgique est tellement attirante pour les entreprises et elles vont tellement bien...
La recapitalisation des banques, combien ca coute? combien de pourcent du pib? J'écoute...
La politique d'austérité? mais laquelle? La Grèce gruge encore...
Pas d'ISF? Seule la France a un ISF actuellement, aucun autre pays européens n'en a un... Donc les autres pays ne sont pas des paradis pour les riches mais la France un enfer...
J'ai pas lu d'étude d'impact sur la suppression des intérêts notionnels mais il est un fait qu'à l'heure où on cherche des fonds, la question peut être soulevée. A l'inverse je n'ai jamais lu non plus de rapport qui atteste que les intérêts notionnels ait été à la source de création d'emplois. Le fait de rester attirant pour les entreprises est un point indispensable à la relance, nous sommes d'accord mais encore faut il que les mesures prises soient équilibrée et que l'argent qu'on y consacre (que ce soit en en donnant ou en renonçant à certains impôts) donne des résultats tangibles.
Pour ce qui est de la recapitalisation des banques on est aux alentours de 8% du PIB en Belgique, selon le conférencier que j'ai écouté ce week end se basant, si ma mémoire est bonne, sur des chiffres de la banque nationale. On ne peut pas dire qu'il s'agisse de montant négligeables et vu le prix payé, je trouve qu'on donne trop de latitude aux banques par la suite. Si on remet une banque à flot, je suis plutôt favorable à ce qu'on la force à plus de transparence et qu'on ait voix au chapitre lorsqu'il s'agit de définir la politique en matière de prise de risque et d'investissements.
Pour ce qui est des politiques d'austérité, non elles ne fonctionnent pas, les faits sont là. Olivier Blanchard lui même (économiste en chef du FMI) vient de signer un article qui reconnait que les prévisions du FMI se sont basées sur un calcul faux. Ils ont postulé que 1€ d'économie = 1€ de croissance en moins. Les faits montrent que le ratio est en fait de 1 pour 3.
http://www.newsring.fr/economie/802...27373-austerite-le-fmi-reconnait-setre-trompe
Dans ce cas, on voit mal comment les économies réalisées pourraient réellement mener a une stabilisation économique durable permettant de rembourser toute la dette grecque vu que le déficit de croissance ne permettra pas de rééquilibrer les comptes publics. En fait le FMI interprète les crises grecques ou espagnol comme un problème de manque de liquidités immédiates et non pas comme un problème plus structurel et plus large de solvabilité. Je crois qu'il faut aller vers une épreuve de force douloureuse avec les créancier pour annuler une partie de la dette grecque sinon ils n'auront simplement rien du tout lorsque celle-ci sera en cessation totale de paiement.
Seulement voilà, les pressions exercée notamment par Merkel sont dictée par le fait que la dette grecque est détenue en bonne partie par des banques allemandes. Ce qui l'intéresse c'est que les grecs remboursent, peu importe ce qu'il en coutera au peuple et à son bien être. En outre, il y a un espèce de discours limite moral et pas très rationnel dans le chef de certains qui exhortent à ce que les grecs "paient" et "expient leurs fautes". Maintenant, une renégociation de la dette n'est pas l'alpha et l'oméga pour résoudre le problème. Nous sommes d'accord qu'il faille y adjoindre une importante réforme du système grec afin qu'il soit à même de percevoir correctement l'impôt, que la classe politique soit renouvelée et libre des nombreux conflits d'intérêts qui la traverse actuellement et enfin, oui, il faut que la fonction publique grecque soit plus efficiente et plus "rentable". Mais les payer 800€/mois et raboter leur retraite ne va pas en faire des stakhanovistes comme par magie.
J'ajouterai que les plans qu'on propose actuellement à la Grèce de la part du FMI sont très très semblables aux plans d'ajustement structurels qu'on a imposé aux pays en développement dans les années 70 et 80. AUCUN (et je suis catégorique) de ces pays ayant appliqué les recettes du FMI ne s'est sorti du marasme économique et une bonne partie à même vu ses indicateurs de développement (Santé, éducation, emploi,...) se détériorer. Avant la crise des dettes souveraines, le FMI était en pleine crise, une bonne partie des pays du sud ayant remboursé leur dette de manière anticipée après s'être affranchi des plans d'ajustement structurels et ayant cessé d'appliquer les recettes du FMI (notamment le Brésil par exemple). Les débiteurs restants rassemblant un volume de prêts trop petit, les revenus de l'organisation était en forte baisse. Il a notamment fallu vendre un huitième du stock d'or du FMI. Discrédité au sud et dans une situation peu enviable, le FMI a été "sauvé" par les crises de la dette au Nord et est revenu avec des recettes qui avaient déjà échoue au sud. Ne pas voir que ces politiques d'austérité visant à dégager des liquidités à court terme afin d'honorer ses créances quoi qu'il en coûte sont des échecs partout, c'est ni plus ni moins que de la pensée magique dictée par une bonne dose de mauvaise foi idéologique.
http://www.lepoint.fr/argent/le-fmi-a-acheve-la-vente-de-403-3-tonnes-d-or-22-12-2010-1278130_29.php
Enfin sur la question de "paradis ou enfer pour les riches" je crois que le débat sur la sémantique ne mène nulle part. Je pense à titre personnel qu'un impôt sur les très gros patrimoine ne serait pas impensable, pas immoral et pas irrationnel du point de vue économique. L'immense majorité des très riches le sont par héritage, en tout cas parmi les milliardaires en dollars qui sont environ un millier dans le monde, donc l'argument sur le fait que c'est leur voler les fruits d'un dur labeur ne tient pas vraiment, et quand bien même, je crois pas qu'ils seraient à la rue si on les taxait un peu plus. Un impôt exceptionnel one shot sur leur patrimoine (duquel on enlève toujours la résidence principale, c'est important de le dire) d'une dizaine de pourcent rapporterait énormément d'argent. Maintenant c'est bien entendu qqch qui sera pas mis en place à court terme et qui nécessite une volonté politique actuellement absente. C'est toujours le même problème de la concurrence fiscale lorsqu'on parle d'ISF, personne ne veut baisser son froc en premier. Mais je crois que si on parvenait à le mettre en place à l'échelle européenne, cela donnerait de vrais résultats. Maintenant je suis pas forcément pour des taux comme 75% au delà d'un million ou quoi hein. Juste que le principe ne me parait pas farfelu.