J'avais ceci dans mes favoris concernant l'hydrogène, c'était à la date d'annonce, un rien + complet mais ça ne dit pas plus (ouvrir en nav privée again)
https://www.lecho.be/entreprises/en...-europeenne-de-l-hydrogene-vert/10342878.html
La Belgique veut devenir une plaque tournante européenne de l'hydrogène vert
Selon la ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten, "pour devenir neutre en carbone, la Belgique a besoin non seulement d'électricité renouvelable, mais aussi de grandes quantités d'hydrogène renouvelable". ©BELGA
MAXIME VANDE WEYER
31 octobre 2021 11:05
Le conseil des ministres a approuvé la stratégie hydrogène proposée par la ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten. L'objectif est de faire de la Belgique une plaque tournante du transit et des importations de molécules en Europe. C'est le sujet sexy du moment dans le monde de l'énergie. L'hydrogène vert, c'est-à-dire produit à partir d'électricité renouvelable, est sur toutes les lèvres des gouvernements européens, chacun dévoilant sa stratégie à son tour.
"Pour devenir neutre en carbone, la Belgique a besoin non seulement d'électricité renouvelable, mais aussi de grandes quantités d'hydrogène renouvelable."
TINNE VAN DER STRAETEN
MINISTRE FÉDÉRALE DE L'ÉNERGIE (GROEN)
Aujourd'hui, c'est chez nous que se dévoile le plan pour le développement de la molécule. Ce vendredi, au terme d'un conseil des ministres aux forts accents énergétiques, le gouvernement a validé la stratégie hydrogène proposée par la ministre de l'Énergie Tinne Van der Straeten (Groen).
Par ce plan, le gouvernement pose les bases des développements à venir, avec pour objectif principal de faire de la Belgique une plaque tournante européenne du transit et de l'importation d'hydrogène vert tout en renforçant le rôle du pays en tant que pionnier dans la technologie.
Se préparer aux défis à venir
"Pour devenir neutre en carbone, la Belgique a besoin non seulement d'électricité renouvelable, mais aussi de grandes quantités d'hydrogène renouvelable", a déclaré Tinne Van der Straeten, insistant particulièrement sur le rôle de la molécule dans la décarbonation de l'industrie lourde.
"Pour que l'hydrogène renouvelable apporte une réelle contribution d'ici à 2030, nous devons nous y atteler dès aujourd’hui. La stratégie fédérale en matière d’hydrogène vise à préparer le pays aux défis technologiques, économiques et climatiques des prochaines décennies", a-t-elle ajouté.
Quatre piliers
Concrètement, la stratégie de la ministre s'articule autour de quatre points clés. En substance, la ministre entend "positionner la Belgique comme (1) hub d’import et de transit en Europe pour l’hydrogène vert, (2) faire du pays un leader dans les technologies de l’hydrogène, (3) établir un marché robuste de l’hydrogène via l’implémentation d’une dorsale hydrogène en accès libre et (4) encourager les différentes parties prenantes (industries, régions, pays limitrophes et pays tiers exportateurs) à unir leurs forces et leurs expertises".
Par ces objectifs, le gouvernement espère créer un environnement propice au développement de la filière hydrogène belge. À la clé, la ministre espère 1,1 milliard d'euros de valeur ajoutée en Belgique, une réduction jusqu'à 1,8 million de tonnes de CO2 et la création de 10.000 emplois.
Importer plutôt que produire
Ce qui ressort principalement de la stratégie, c'est cette approche pragmatique vis-à-vis du rôle que la Belgique peut jouer en tant que producteur. Par sa taille réduite et son nombre limité de ressources renouvelables - malgré une avance technologique certaine de certains fleurons du secteur, notamment dans la production d'électrolyseurs - le pays ne peut réalistement pas se positionner en tant que futur gros producteur et devra se focaliser sur l'importation.
Selon la ministre, "la Belgique devra importer des quantités conséquentes de molécules renouvelables (hydrogène ou dérivés) à hauteur de 3 à 6 TWh en 2030 et entre 100 et 165 TWh en 2050 pour couvrir sa demande domestique".
Un point de passage inévitable
En revanche, son emplacement stratégique lui permet, comme c'est déjà le cas pour le gaz et l'électricité, de devenir un point de passage inévitable pour l'hydrogène importé ou en transit.
Naturellement, cette ambition nécessite de massivement investir dans la transformation du réseau gazier existant et d'aboutir à la création, par le gestionnaire des infrastructures gazières Fluxys, d'une "dorsale hydrogène" dont la première phase consiste en la création de 100 à 160 km de canalisation pour le transport d’hydrogène d'ici à 2026. Au total, Fluxys estime que le projet dépassera rapidement le milliard d'euros.
À quoi sert l'hydrogène ?
Utilisé depuis longtemps dans l'industrie chimique (ammoniac et méthanol) et le raffinage de produits pétroliers, l'hydrogène connait aujourd'hui un nouvel essor parce qu'il peut être fabriqué à partir d'électricité renouvelable. Il peut être, en effet, produit par électrolyse de l'eau, en utilisant de l'électricité à la base du processus, et reposer sur des sources de production renouvelables, donc décarbonées.
Ceci en fait, au passage, une solution de stockage de l'électricité excédentaire produite lorsque les unités tournent à plein régime et rend possible la reconversion de l'hydrogène produit en courant via la pile à combustible. Ici, on ne parle plus d'hydrogène gris ou bleu (fabriqué à partir de combustibles fossiles), mais bien d'hydrogène vert.
Aujourd'hui, la course à la décarbonation de l'économie donne la part belle à cette version et tend à en multiplier les applications. Gaz très réactif, il peut intervenir dans la production de nombreux matériaux, notamment dans l'industrie du verre, pour la fabrication de composants électroniques ou encore dans la métallurgie.
Mais l'hydrogène pourrait aussi avoir un rôle à jouer dans les transports, en alimentant des piles à combustible produisant de l'électricité et alimentant trains, avions et autres véhicules sans autre émission que de la vapeur d'eau.
Enfin, l'hydrogène peut-être combiné au gaz naturel ou au CO2 pour fabriquer des carburants alternatifs ou recréer du méthane (moins carboné si l'hydrogène est vert, donc.)