Qui profite
de la hausse?
· Les sociétés pétrolières et les traders. Ce sont ces multinationales qui contrôlent réellement le marché du pétrole dans le monde et qui profitent principalement de la hausse. Les cinq plus grandes multinationales pétrolières (Exxon-Mobil, Shell, BP, Chevron Texaco, Total) ont réalisé ensemble un bénéfice de 32 milliards d'euros pour le seul premier semestre 2004. Dix fois le PIB du Burkina Faso. Et depuis, le cours continue à grimper. Bref, quand son chauffeur fait le plein, le capitaliste Albert Frère, actionnaire de Total, garde le sourire.
· Les pays producteurs de pétrole. Ils profitent bien sûr de la hausse, mais moins que les multinationales pétrolières. De plus, les pays du Moyen-Orient subissent l'augmentation de l'euro par rapport au dollar. Ils vendent leur pétrole en dollars, mais achètent beaucoup de biens en euros. Ils reperdent ainsi une partie de leurs gains. Certains Etats producteurs remettent d'ailleurs en cause le monopole du dollar dans les transactions pétrolières.
· Les caisses de l'Etat. Les pays européens taxent lourdement les produits pétroliers. En Belgique, un litre d'essence (95 oct.) fait 0,40 euro hors taxes. L'Etat y ajoute 0,77 euro de TVA, accises et cotisation énergie (voir tableau). Cela fait un taux de taxation de 192%. Beaucoup? Pas assez pour le gouvernement: la loi-programme du 4 août 2003 a fixé un plan d'augmentation des accises. «Chaque fois que le carburant grimpe, explique le ministre Reynders, nous appliquons la hausse. Quand il redescend, nous n'appliquons que la moitié de la baisse. C'est moins douloureux pour le consommateur.»1 Moins douloureux? Surtout plus discret! Et ne comptez pas sur l'indexation de votre salaire pour réduire l'impact de la facture: le gouvernement a exclu les carburants du calcul de l'index.