D'abord, avant toute chose, MERCI. Merci d'avoir pris le temps de répondre réellement à la question que j'ai lancé. Je ne sais pas si tu as lu certains posts, mais on a parlé pas mal de choses (maladie, questions illégales en entretien,...) mais pas encore de l'aspect financier et psychologique de l'étape du chômage. Tu vis avec 500E/mois, pour moi, c'est 400E/mois..... puisque maintenant, c'est selon la tranche d'âge (et que j'ai travaillé moins de 12 mois).
Ce qui m'interpelle dans ton parcours c'est que tu sembles être un gars motivé à se bouger et que tu le fais réellement. Tu as pas mal bossé et dans des secteurs variés. Ton (malheureux) parcours me confirme bien une chose: c'est du pipeau quand le recruteur refuse le poste pour un manque d'expérience probante dans plusieurs secteurs. Comme tu le dis, ce sont des pièges un peu comme les plans emplois dont tu as pu bénéficier pour décrocher des jobs (fussent-ils précaires et fragiles).
Ma conseillère Forem m'a dit de toujours bien préciser que je suis "OPEN" pour un PFI (plan formation insertion) qui est assez juteux pour le patron puisqu'ils te paient une partie du salaire, le reste étant payé par l'Onem (sauf erreur de ma part). Au début, je le proposais et les patrons eux mêmes ne semblaient pas plus emballés que ça. Puis un jour, je suis tombé sur un patron potentiel du secteur notarial il m'a répondu cash: "Ecoutez, le PFI c'est bien sympa mais pas pour moi. Chez moi, les salaires ne sont pas très élevés mais si je veux choisir quelqu'un, je le fais pour ses compétences et sa personnalité et pas parce qu'il ou elle sera une source de bénéfice économique pour moi. Alors, de vous à moi, le PFI, c'est quand on veut vous tester à moindre coût. Ce n'est pas dans mes intentions, si vous êtes choisie, ce sera pour bosser comme le reste de mon équipe".
La morale de l'histoire c'est que, certes, je n'ai pas été prise chez ce gars mais au terme de l'entretien je l'ai tout de même remercié pour sa franchise (je précise que je n'ai pas été prise car je vivais à plus de 48km de son Etude, il a donc pris une candidate de sa région).
Quoi qu'il en soit, c'est effectivement très dur de trouver un vrai job ayant une certaine constance. Aujourd'hui, c’est presque criminel ou irresponsable, à entendre certaines personnes, de vouloir convoiter un CDI. Parce que sans cela, je suis triste de le dire, on n'a pas d'emprunt à la banque pour acheter son logement. Alors oui, certains diront que louer c'est bien, mais pas de mon point de vue. Pourquoi diable faut-il mettre 700 ou 800E/mois dans la poche de quelqu'un d'autre alors qu'il suffirait de rembourser +/- le même montant à la banque et en fin de compte, devenir propriétaire. Sans contrat CDI ou CDD (1 an ou 2 ans), pas possible non plus d'avoir la garantie de revenus fixes permettant l'acquisition d'une voiture d'occasion en bon état et relativement récent (max 3 ou 4 ans d'âge).
Alors oui, je vois déjà arriver tous les grands objecteurs de conscience pour me dire "Bah qu'est-ce t'as b'zoin d'une voiture si chère ?!". La question, encore une fois, ne tourne pas autour du prix mais autour du pouvoir d'achat. Celui que l'on a eu à un moment donné et qu'on nous a retiré. Le pouvoir de dépenser son argent pour les choses nécessaires et même celles qui le sont sans doute un peu moins.
Ce qui me dérange le plus est d'une part le fait de dépendre financièrement de mon conjoint. Je ne peux plus assumer les charges du ménage et ma situation empêche notre compte commun de se renflouer ne serait-ce qu'un peu. Les fins de mois sont justes et heureusement pour moi (et lui), je ne suis pas une femme ultra dépensière. Je suis raisonnable et j'essaie de faire des courses "discount", je suis toujours à l'affût des bonnes affaires, et mine de rien, ceci nous permet de nous faire plaisir de temps à autre avec un budget plus restreint.
L'autre aspect négatif est le regard des autres. Celui de la conseillère Forem qui te répète à chaque entretien "Bah, faut rester informé surtout. Surtout, restez à l'affût des offres hein. Allez sur notre site tous les jours" (comme si je ne le faisais pas tous les jours).
Puis, il y a les employés de syndicat qui sont censé t'orienter au mieux s'il y a un souci de calcul d'allocation, un retard, une erreur de versement,.... et qui t'envoient littéralement bouler parce que tu as le malheur d'être au chômage. Comme si c'était un choix, comme si c'était le grand bonheur de vivre avec 400E/Mois et de dépendre financièrement de son partenaire de vie pour s'en sortir. Alors, certes, ce n'est peut-être pas grand chose pour ces gens, mais à quiconque méprise un jeune demandeur d'emploi, je lui souhaite du fond du cœur de connaître cette situation. De trimer pour payer ses factures, de se sentir rabaisser dès qu'il prononce le mot "chômeur", et qu'il comprenne enfin que le chômage n'est pas un "job à plein temps" comme certains aiment à le croire.
Je sais qu'il y a des familles entières où on a ce culte du chômage et des allocations du CPAS et c'est à cause de ces rebuts de la société, qui ne cherchent nullement à s'en sortir, que des personnes comme nous sont mal perçues.
Pour ma part, je te souhaite vraiment de trouver un bon job et de sortir de cette précarité et puis au final, c'est aussi tout le mal que je me souhaite